Premiers faux pas de l’Algérie indépendante
Depuis 1962, l’Algérie officielle se livre à une négation systématique de l’identité Amazigh de l’Afrique du Nord. Pourtant, les berbères ont fait preuve d’un sacrifice total, et ont contribué dans une très grande mesure à la libération du pays. Ceci ne fait plus aucun débat, les historiens les plus sérieux, et les nombreux témoins de la guerre de libération en ont attesté.
L’engagement des berbères dans ce combat leur a fait oublier jusqu’à leur propre identité. En particulier les Kabyles, qui en représentent la plus large partie, et qui ont payé un très lourd tribut, se sont cru dans l’obligation d’occulter tout bonnement leur identité, pour se fondre dans une pseudo-nation nouvelle, l’Algérie, que la France coloniale a pris soin de dessiner pour eux, selon ses propres intérêts, en niant totalement toute réalité ethnique, géographique, historique, en contradiction totale par ailleurs avec les intérêts des autochtones qui allaient bientôt lui déclarer la guerre un certain 1er novembre 1954.
On ne peut pas refaire l’Histoire, c’est ainsi ! Mais doit-on pour autant continuer à revendiquer cette Algérie, créée de toutes pièces par le colon de l’époque, cette Algérie qui a fait de la négation de l’amazighité le socle de ses fondations. Rappelons-nous cette déclaration de Ben Bella : « je suis arabe, je suis arabe, je suis arabe ». Une telle hérésie aurait dû lui valoir une sanction populaire immédiate, mais le peuple était alors enivré par l’illusion de l’indépendance.
L’Algérie indépendante épouse ainsi honteusement une identité fabriquée, et tourne le dos à celle que plusieurs millénaires d’Histoire lui ont légué. En cela, les nouveaux dirigeants qui se sont succédé ont montré une constance sans faille, et se sont révélé être de véritables traitres à la nation qu’ils étaient sensés créer. Ils sont donc purement et simplement coupables de haute trahison.
Kateb Yacine rappelle, pour enfoncer le clou, qu’il y avait en Algérie, en 1962, une majorité de berbérophones. Cela n’a pas empêché les dirigeants d’imposer une identité arabo-musulmane, sous les parfums orientalistes de l’Egypte nassérienne.
Le peuple peut-il être accusé d’avoir fermé les yeux ? Même rétrospectivement, faire une telle interprétation serait certainement une erreur de jugement. Les autochtones formaient alors une population largement rurale, plongée volontairement dans l’ignorance, contrairement à ce que prétendent les défenseurs du rôle positif de la colonisation ; œuvre qui a d’ailleurs été poursuivie magistralement par les gouvernements algériens successifs depuis 1962.
Une démarche nouvelle : se séparer de l’Algérie
Mais en 2016, continuer à fermer les yeux est tout simplement un acte de complicité avec les ennemis de la nation. Clairement, on ne peut pas à la fois se dire algérien, et continuer à se compromettre en participant à la mascarade démocratique que propose l’Etat algérien.
C’est l’un des constats qui a mené certains kabyles en 2001, à envisager l’avenir sous un angle nouveau, qui n’est en vérité que le renouement avec une Histoire pas si lointaine.
En effet, la Kabylie n’a jamais cessé d’être indépendante jusqu’en 1871. Aujourd’hui, elle emprunte de nouveau le chemin de la Liberté, qui aboutira un jour ou l’autre à la reconquête de sa souveraineté. La colonisation française, et la fausse identité algérienne, n’auront été qu’une malheureuse parenthèse, un affreux cauchemar vécu les yeux ouverts.
Pour atteindre cette souveraineté, la Kabylie assume désormais son identité particulière, sans complexe, mais sans opposition aux autres peuples de l’Algérie actuelle. Elle se consacre désormais exclusivement à ses propres intérêts, et que cela soit clair, elle s’oppose farouchement à toute entité qui œuvre contre elle, au premier chef l’Etat algérien, mais aussi à toute personne qui souhaite entraver son accès à sa souveraineté. Et quoi de plus normal ?
A ceux qui l’accusent de séparatisme, elle répond qu’elle n’en peut plus d’attendre que l’Algérie se donne les moyens de devenir un Etat réellement démocratique, moderne, développé, qui respecte toutes les composantes de sa population. Elle a été le fer de lance de toutes les luttes démocratiques, sans jamais être suivie par les « autres algériens ». Aucune région d’Algérie n’aura autant aimé l’Algérie que la Kabylie, malgré les innombrables signes que l’Etat algérien lui a envoyés et continue de lui envoyer quotidiennement pour lui signifier qu’il la méprise. Et ce depuis 1962 ! On ne pourra pas dire que la Kabylie ne s’est pas suffisamment battue pour une Algérie démocratique !
Opposer le déni au déni, une guerre psychologique
En réponse au déni de son existence par l’Etat algérien, et par les algériens qui veulent s’opposer à sa libération, la Kabylie doit désormais opposer le même déni à l’Algérie. Ceux qui pensent qu’il suffit d’avoir le nom d’un pays inscrit sur un planisphère et d’avoir un Etat qui délivre des papiers d’identité suffisent pour constituer une vraie Nation, se font tout simplement flouer par cet Etat qui veut les maintenir perpétuellement dans une prison à ciel ouvert. Il faut mettre ces personnes face à leur propre incohérence. Certains, tout en prétendant combattre l’Etat algérien, s’inscrivent encore dans des démarches désuètes du FFS et du RCD, en reproduisant des démarches qui n’ont produit aucun résultat, en rêvant encore que des algériens non kabyles voteraient un jour massivement pour des candidats du RCD et du FFS, ou porteraient au pouvoir un jour un véritable patriote algérien, dans un pays qui est manifestement taillé pour ne jamais pouvoir atteindre une maturité démocratique, puisque construit sur le mensonge depuis le premier jour.
Ainsi, cela revient à livrer une véritable guerre psychologique à tout opposant au projet d’autodétermination de la Kabylie. Vivre désormais comme si l’Etat kabyle existait déjà, et comme si l’Etat algérien n’existait plus, sous l’impulsion du Mouvement pour l’Autodétermination de la Kabylie (MAK) et du Gouvernement Provisoire Kabyle (ANAVAD), est tout simplement une démarche naturelle. Etre indépendant, cela se décide tout d’abord dans la tête ! A celui qui se moque des séparatistes kabyles, il faut opposer la même moquerie concernant l’Algérie. Nous n’avons pas à rougir de notre démarche, elle est infiniment plus noble que celle des algériens qui revendiquent encore l’existence de l’Algérie.
Vive la Kabylie libre et indépendante !
Ɛli At Ɛettu
SIWEL 141838 NOV 16
Depuis 1962, l’Algérie officielle se livre à une négation systématique de l’identité Amazigh de l’Afrique du Nord. Pourtant, les berbères ont fait preuve d’un sacrifice total, et ont contribué dans une très grande mesure à la libération du pays. Ceci ne fait plus aucun débat, les historiens les plus sérieux, et les nombreux témoins de la guerre de libération en ont attesté.
L’engagement des berbères dans ce combat leur a fait oublier jusqu’à leur propre identité. En particulier les Kabyles, qui en représentent la plus large partie, et qui ont payé un très lourd tribut, se sont cru dans l’obligation d’occulter tout bonnement leur identité, pour se fondre dans une pseudo-nation nouvelle, l’Algérie, que la France coloniale a pris soin de dessiner pour eux, selon ses propres intérêts, en niant totalement toute réalité ethnique, géographique, historique, en contradiction totale par ailleurs avec les intérêts des autochtones qui allaient bientôt lui déclarer la guerre un certain 1er novembre 1954.
On ne peut pas refaire l’Histoire, c’est ainsi ! Mais doit-on pour autant continuer à revendiquer cette Algérie, créée de toutes pièces par le colon de l’époque, cette Algérie qui a fait de la négation de l’amazighité le socle de ses fondations. Rappelons-nous cette déclaration de Ben Bella : « je suis arabe, je suis arabe, je suis arabe ». Une telle hérésie aurait dû lui valoir une sanction populaire immédiate, mais le peuple était alors enivré par l’illusion de l’indépendance.
L’Algérie indépendante épouse ainsi honteusement une identité fabriquée, et tourne le dos à celle que plusieurs millénaires d’Histoire lui ont légué. En cela, les nouveaux dirigeants qui se sont succédé ont montré une constance sans faille, et se sont révélé être de véritables traitres à la nation qu’ils étaient sensés créer. Ils sont donc purement et simplement coupables de haute trahison.
Kateb Yacine rappelle, pour enfoncer le clou, qu’il y avait en Algérie, en 1962, une majorité de berbérophones. Cela n’a pas empêché les dirigeants d’imposer une identité arabo-musulmane, sous les parfums orientalistes de l’Egypte nassérienne.
Le peuple peut-il être accusé d’avoir fermé les yeux ? Même rétrospectivement, faire une telle interprétation serait certainement une erreur de jugement. Les autochtones formaient alors une population largement rurale, plongée volontairement dans l’ignorance, contrairement à ce que prétendent les défenseurs du rôle positif de la colonisation ; œuvre qui a d’ailleurs été poursuivie magistralement par les gouvernements algériens successifs depuis 1962.
Une démarche nouvelle : se séparer de l’Algérie
Mais en 2016, continuer à fermer les yeux est tout simplement un acte de complicité avec les ennemis de la nation. Clairement, on ne peut pas à la fois se dire algérien, et continuer à se compromettre en participant à la mascarade démocratique que propose l’Etat algérien.
C’est l’un des constats qui a mené certains kabyles en 2001, à envisager l’avenir sous un angle nouveau, qui n’est en vérité que le renouement avec une Histoire pas si lointaine.
En effet, la Kabylie n’a jamais cessé d’être indépendante jusqu’en 1871. Aujourd’hui, elle emprunte de nouveau le chemin de la Liberté, qui aboutira un jour ou l’autre à la reconquête de sa souveraineté. La colonisation française, et la fausse identité algérienne, n’auront été qu’une malheureuse parenthèse, un affreux cauchemar vécu les yeux ouverts.
Pour atteindre cette souveraineté, la Kabylie assume désormais son identité particulière, sans complexe, mais sans opposition aux autres peuples de l’Algérie actuelle. Elle se consacre désormais exclusivement à ses propres intérêts, et que cela soit clair, elle s’oppose farouchement à toute entité qui œuvre contre elle, au premier chef l’Etat algérien, mais aussi à toute personne qui souhaite entraver son accès à sa souveraineté. Et quoi de plus normal ?
A ceux qui l’accusent de séparatisme, elle répond qu’elle n’en peut plus d’attendre que l’Algérie se donne les moyens de devenir un Etat réellement démocratique, moderne, développé, qui respecte toutes les composantes de sa population. Elle a été le fer de lance de toutes les luttes démocratiques, sans jamais être suivie par les « autres algériens ». Aucune région d’Algérie n’aura autant aimé l’Algérie que la Kabylie, malgré les innombrables signes que l’Etat algérien lui a envoyés et continue de lui envoyer quotidiennement pour lui signifier qu’il la méprise. Et ce depuis 1962 ! On ne pourra pas dire que la Kabylie ne s’est pas suffisamment battue pour une Algérie démocratique !
Opposer le déni au déni, une guerre psychologique
En réponse au déni de son existence par l’Etat algérien, et par les algériens qui veulent s’opposer à sa libération, la Kabylie doit désormais opposer le même déni à l’Algérie. Ceux qui pensent qu’il suffit d’avoir le nom d’un pays inscrit sur un planisphère et d’avoir un Etat qui délivre des papiers d’identité suffisent pour constituer une vraie Nation, se font tout simplement flouer par cet Etat qui veut les maintenir perpétuellement dans une prison à ciel ouvert. Il faut mettre ces personnes face à leur propre incohérence. Certains, tout en prétendant combattre l’Etat algérien, s’inscrivent encore dans des démarches désuètes du FFS et du RCD, en reproduisant des démarches qui n’ont produit aucun résultat, en rêvant encore que des algériens non kabyles voteraient un jour massivement pour des candidats du RCD et du FFS, ou porteraient au pouvoir un jour un véritable patriote algérien, dans un pays qui est manifestement taillé pour ne jamais pouvoir atteindre une maturité démocratique, puisque construit sur le mensonge depuis le premier jour.
Ainsi, cela revient à livrer une véritable guerre psychologique à tout opposant au projet d’autodétermination de la Kabylie. Vivre désormais comme si l’Etat kabyle existait déjà, et comme si l’Etat algérien n’existait plus, sous l’impulsion du Mouvement pour l’Autodétermination de la Kabylie (MAK) et du Gouvernement Provisoire Kabyle (ANAVAD), est tout simplement une démarche naturelle. Etre indépendant, cela se décide tout d’abord dans la tête ! A celui qui se moque des séparatistes kabyles, il faut opposer la même moquerie concernant l’Algérie. Nous n’avons pas à rougir de notre démarche, elle est infiniment plus noble que celle des algériens qui revendiquent encore l’existence de l’Algérie.
Vive la Kabylie libre et indépendante !
Ɛli At Ɛettu
SIWEL 141838 NOV 16