L’importante délégation, composée des deux sexes et exhibant fièrement les couleurs kabyles, s’est recueillie d’abord sur la tombe de l’auteur de « la colline oubliée ». La cérémonie de recueillement s’est traduite par le dépôt d’une gerbe de fleur sur la tombe du défunt d’abord, suivi d’une observation d’une minute de silence à sa mémoire et enfin d’une prise de parole. A l’occasion de celle-ci, quatre responsables du MAK se sont relayés. Il s’agit de Mohand-Ouamar Hachim, Mouloud Hamrani, M’henna Hallit et naturellement Bouaziz Aït-Chebib.
<br>C’est Mohand-Ouamar Hachim qui prendra la parole le premier sans toutefois être prolixe. Il répètera seulement un dixit du défunt prononcé en 1977 à Alger à l’occasion de l’inauguration de l’université de Tizi-Ouzou : « Le système vient d’ouvrir une brèche dans la clôture ». « C’était à l’occasion d’une rencontre entre amis et à laquelle j’ai moi-même assisté », expliqua Mohand-Ouamar Hachim. <br>Quant à Mouloud Hamrani, président du conseil universitaire MAK de Tizi-Ouzou, structure d’ailleurs qui initia cette action, il mettra l’accent sur la dimension scientifique des travaux de feu Mouloud Mammeri.
<br>En ce qui le concerne, M’henna Hallit, il fera la biographie de l’auteur de « L’opium et le bâton ». L’assistance apprendra de sa bouche, que, durant la seconde guerre mondiale, feu Mouloud Mammeri a guerroyé entre 1939 et 1944. « Il a même fait la campagne d’Italie », précise M’henna Hallit.
Pour sa part, Bouaziz Aït-Chebib entamera son intervention en soulignant que « le recueillement des officiels sur la tombe de Mouloud Mammeri par les officiels, à l’instar d’Ould-Ali El Hadi, ne fait que souiller sa mémoire ». Le président du MAK, d’une voix calme, a vigoureusement dénoncé « la politique hypocrite et les calculs machiavéliques ». « C’est quand même une aberration et un non sens de voir quelqu’un faisant semblant de pleurer et d’afficher une mine triste alors qu’il aurait pu être l’un de ses assassins ». Et aussitôt fait sa brèche, l’orateur développera la thèse selon laquelle feu Mouloud Mammeri n’est pas mort accidentellement mais bel et bien que sa mort a été provoquée. Avec ironie et une métaphore bien à lui, Bouaziz Aït-Chebib dira : « Il n’y a qu’en Algérie que les arbres tuent ».
<br>Ensuite, le président du MAK s’attaquera à ceux qui, lors des événements de 1980, ont mené une campagne de dénigrement et d’intoxication contre l’écrivain. En guise de réponse aux détracteurs de Mouloud Mammeri qui ont fait des mains et des pieds à cette époque où la Kabylie se souleva pour rejeter purement et simplement son inscription au monde arabo-islamiste, l’orateur précisera les lettres rédigées par feu auteur de « la colline oubliée » durant ces années de feu pour le compte du FLN aux instances internationales. Même la lettre de recommandations adressée par l’écrivain à la diplomatie du FLN à quelques jours de la conférence de Bandung (Indonésie) en 1955 a fait l’objet d’un rappel et déclarée comme « une preuve » de son appartenance au FLN.
<br>Une fois cette mise au point faite concernant la participation de feu Mouloud Mammeri par sa plume aux côtés du FLN durant la guerre d’indépendance, Bouaziz Aït-Chebib s’attaqua au profil scientifique et militant de la vérité culturelle et linguistique de l’écrivain. En citant des références, le président du MAK prouva aisément l’apport apporté par feu Mouloud Mammeri à la langue et la culture kabyles dans un cadre éminemment scientifique. Bouaziz Aït-Chebib observera aussi c’est ce côté scientifique de l’écrivain qui faisait trembler le pouvoir.
L’orateur dira enfin que feu Mouloud Mammeri était le symbole de l’honnêteté scientifique et intellectuelle. Il citera même l’écrivain et anthropologue : « J’ai fait ce que j’ai pu pour la culture et la langue amazighes. A vous les jeunes qu’échoit la mission d’apporter plus ! ». Sur ce, le rendez-vous au cimetière où repose feu Mouloud Mammeri prit fin.
La prochaine étape fut le cimetière où repose feu Mohia, le dramaturge et critique de la société kabyle par excellence. Les gestes cérémoniaux ressemblèrent en tout au premier recueillement. Idem concernant l’ordre de la prise de parole. M’henna Hallit fit une biographie parfaite de Mohia. Mohand-Ouamar Hachim, Mouloud Hamrani et Bouaziz Aït-Chebib mirent en avant le rôle d’une importance certaine de Mohia dans l’enrichissement du patrimoine kabyle.
Une fois l’obligation et le devoir envers le défunt remplis, la délégation du MAK emprunta la RN30 en direction de la zaouia de l’Hadj, lieu où repose à jamais Brahim Izri, l’homme qui flirtait magiquement avec les fils de la guitare. Après le dépôt d’une gerbe de fleurs sur sa tombe et l’observation d’une minute de silence, place fut au témoignage. Mohand-Ouamar Hachim parla avec insistance du rôle joué par le défunt auprès des taxieurs de Paris en 2001 lors de leur mobilisation en faveur de la Kabylie. Le président du MAK décrivit feu Brahim Izri comme « non seulement un militant de la démocratie et aussi un féministe ». « Le défunt, signale le président du MAK, a toujours milité pour l’émancipation des femmes ». Beaucoup de passage de la vie artistique et intellectuelle du défunt ont été aussi évoqués, comme par exemple une touche musicale qu’il a apporté à une chanson de Ferhat M’henni lors d’une rencontre dans un studio d’enregistrement. Quand Ferhat M’henni pria Brahim Izri d’écouter un morceau de musique qu’il composa et de dire ce qu’il en pensait, il formula la suggestion dès qu’il entendit la ritournelle. Et comme Ferhat trouva la note qui lui est proposée « géniale », il l’introduisit aussitôt dans sa chanson.
<br>Bouaziz Aït-Chebib parla aussi du vœu formulé par le défunt à savoir réunir autour d’un gala Ferhat M’henni, Lounis Aït-Menguellet, Idir et lui-même. « Feu Brahim Izri a beaucoup donné pour la Kabylie tant sur le plan politique et militant que sur le plan artistique », a conclu le président du MAK. Sur ce, les membres de la délégation du MAK se séparèrent et chacun rentra chez-lui.
Siwel avec Tamurt
<br>C’est Mohand-Ouamar Hachim qui prendra la parole le premier sans toutefois être prolixe. Il répètera seulement un dixit du défunt prononcé en 1977 à Alger à l’occasion de l’inauguration de l’université de Tizi-Ouzou : « Le système vient d’ouvrir une brèche dans la clôture ». « C’était à l’occasion d’une rencontre entre amis et à laquelle j’ai moi-même assisté », expliqua Mohand-Ouamar Hachim. <br>Quant à Mouloud Hamrani, président du conseil universitaire MAK de Tizi-Ouzou, structure d’ailleurs qui initia cette action, il mettra l’accent sur la dimension scientifique des travaux de feu Mouloud Mammeri.
<br>En ce qui le concerne, M’henna Hallit, il fera la biographie de l’auteur de « L’opium et le bâton ». L’assistance apprendra de sa bouche, que, durant la seconde guerre mondiale, feu Mouloud Mammeri a guerroyé entre 1939 et 1944. « Il a même fait la campagne d’Italie », précise M’henna Hallit.
Pour sa part, Bouaziz Aït-Chebib entamera son intervention en soulignant que « le recueillement des officiels sur la tombe de Mouloud Mammeri par les officiels, à l’instar d’Ould-Ali El Hadi, ne fait que souiller sa mémoire ». Le président du MAK, d’une voix calme, a vigoureusement dénoncé « la politique hypocrite et les calculs machiavéliques ». « C’est quand même une aberration et un non sens de voir quelqu’un faisant semblant de pleurer et d’afficher une mine triste alors qu’il aurait pu être l’un de ses assassins ». Et aussitôt fait sa brèche, l’orateur développera la thèse selon laquelle feu Mouloud Mammeri n’est pas mort accidentellement mais bel et bien que sa mort a été provoquée. Avec ironie et une métaphore bien à lui, Bouaziz Aït-Chebib dira : « Il n’y a qu’en Algérie que les arbres tuent ».
<br>Ensuite, le président du MAK s’attaquera à ceux qui, lors des événements de 1980, ont mené une campagne de dénigrement et d’intoxication contre l’écrivain. En guise de réponse aux détracteurs de Mouloud Mammeri qui ont fait des mains et des pieds à cette époque où la Kabylie se souleva pour rejeter purement et simplement son inscription au monde arabo-islamiste, l’orateur précisera les lettres rédigées par feu auteur de « la colline oubliée » durant ces années de feu pour le compte du FLN aux instances internationales. Même la lettre de recommandations adressée par l’écrivain à la diplomatie du FLN à quelques jours de la conférence de Bandung (Indonésie) en 1955 a fait l’objet d’un rappel et déclarée comme « une preuve » de son appartenance au FLN.
<br>Une fois cette mise au point faite concernant la participation de feu Mouloud Mammeri par sa plume aux côtés du FLN durant la guerre d’indépendance, Bouaziz Aït-Chebib s’attaqua au profil scientifique et militant de la vérité culturelle et linguistique de l’écrivain. En citant des références, le président du MAK prouva aisément l’apport apporté par feu Mouloud Mammeri à la langue et la culture kabyles dans un cadre éminemment scientifique. Bouaziz Aït-Chebib observera aussi c’est ce côté scientifique de l’écrivain qui faisait trembler le pouvoir.
L’orateur dira enfin que feu Mouloud Mammeri était le symbole de l’honnêteté scientifique et intellectuelle. Il citera même l’écrivain et anthropologue : « J’ai fait ce que j’ai pu pour la culture et la langue amazighes. A vous les jeunes qu’échoit la mission d’apporter plus ! ». Sur ce, le rendez-vous au cimetière où repose feu Mouloud Mammeri prit fin.
La prochaine étape fut le cimetière où repose feu Mohia, le dramaturge et critique de la société kabyle par excellence. Les gestes cérémoniaux ressemblèrent en tout au premier recueillement. Idem concernant l’ordre de la prise de parole. M’henna Hallit fit une biographie parfaite de Mohia. Mohand-Ouamar Hachim, Mouloud Hamrani et Bouaziz Aït-Chebib mirent en avant le rôle d’une importance certaine de Mohia dans l’enrichissement du patrimoine kabyle.
Une fois l’obligation et le devoir envers le défunt remplis, la délégation du MAK emprunta la RN30 en direction de la zaouia de l’Hadj, lieu où repose à jamais Brahim Izri, l’homme qui flirtait magiquement avec les fils de la guitare. Après le dépôt d’une gerbe de fleurs sur sa tombe et l’observation d’une minute de silence, place fut au témoignage. Mohand-Ouamar Hachim parla avec insistance du rôle joué par le défunt auprès des taxieurs de Paris en 2001 lors de leur mobilisation en faveur de la Kabylie. Le président du MAK décrivit feu Brahim Izri comme « non seulement un militant de la démocratie et aussi un féministe ». « Le défunt, signale le président du MAK, a toujours milité pour l’émancipation des femmes ». Beaucoup de passage de la vie artistique et intellectuelle du défunt ont été aussi évoqués, comme par exemple une touche musicale qu’il a apporté à une chanson de Ferhat M’henni lors d’une rencontre dans un studio d’enregistrement. Quand Ferhat M’henni pria Brahim Izri d’écouter un morceau de musique qu’il composa et de dire ce qu’il en pensait, il formula la suggestion dès qu’il entendit la ritournelle. Et comme Ferhat trouva la note qui lui est proposée « géniale », il l’introduisit aussitôt dans sa chanson.
<br>Bouaziz Aït-Chebib parla aussi du vœu formulé par le défunt à savoir réunir autour d’un gala Ferhat M’henni, Lounis Aït-Menguellet, Idir et lui-même. « Feu Brahim Izri a beaucoup donné pour la Kabylie tant sur le plan politique et militant que sur le plan artistique », a conclu le président du MAK. Sur ce, les membres de la délégation du MAK se séparèrent et chacun rentra chez-lui.
Siwel avec Tamurt