« La sagesse contre la bassesse » est-elle la meilleure des positions ?!
J’ai suivi avec beaucoup d’attention les événements qui ont émaillé le décès de Hocine Ait-Ahmed, son enterrement, les réactions des uns et des autres, la couverture des médias etc. Et là, j’ai constaté, ébahi, le lot d'hypocrisie, les larmes de crocodiles et les tentatives par certains scélérats de se refaire une virginité politique sur le dos de la Kabylie, à travers le décès d’Ait-Ahmed. Passons sur le cas du petit Bouaiche, associer son nom à celui de Ferhat Mehenni, même pour lui signifier l’immensité de sa bassesse face à un géant de Kabylie , c’est déjà lui accorder trop d’honneur, passons donc.
Le cas d’Ali Belhadj foulant le sol de Kabylie est bien plus préoccupant. Comment cet être monstrueux, ce sanguinaire qui a fait assassiner les enfants prodigues de cette même Kabylie a- t-il pu mettre un seul pied en Kabylie ? Comment est-ce possible ? Sommes-nous donc vaincus ?!
Certains, pour nous faire avaler l'amère pilule, nous caressent dans le sens du poil. Ils nous parlent de la «tolérance kabyle» : « leqbayel fhoula », « d’irgazen » nous disent-ils. Mais est-ce de la «tolérance» ou de la « bravoure » que de laisser l’un des responsables spirituels de l'assassinat des meilleurs d'entre nous venir se recueillir sur la tombe d'un kabyle, celle d’Ait Ahmed, fut-il au nom du principe qu’il avait partagé avec lui les accords de Saint-Egidio ?
Non, je ne le crois pas. Le laisser fouler le sol de la Kabylie c’est lui pardonner l’assassinat de Dajout, de Meqbel, de Djahnine et de tant d’autres étoiles kabyles. L’acte est d’une gravité qui angoisserait le plus naïf des kabyles. Il interpelle sur le naufrage kabyle en préparation, d’ici peu, et tant qu’à faire, il se pourrait même que des nouveaux «kabyles » élèvent, en Kabylie-même, une stèle à l’honneur de Boumediene. Au train où vont les choses, plus rien n’est impossible, semble-t-il !
La Kabylie a-t-elle un média audiovisuel ? Assurément NON…
Venons-en maintenant à la couverture médiatique de cet évènement, outre les manipulations des médias officiels, algériens et français, où l’on nous raconte à coup de gros titres que l’Algérie entière pleure Ait-Ahmed, que les algériens venus de toute l’Algérie sont allés enterrer le dernier des «fils de la Toussaint», pendant que les vidéos montrant ces mêmes algériens chahuter la minute de silence à sa mémoire au cri de « Falestine Chouhada » sont devenues subitement inaccessibles, on ne sait par quelle magie…
Ne parlons même pas de la Télévision de l’Etat algérien, soi-disant Amazigh mais qui a opté pour l'alphabet arabe dans les génériques et les légendes et qui parsème ses programmes de prêches religieux et met à l’affiche des femmes kabyles voilées, orientalisées. En suivant les évènements sur la BRTV, qui n’est pas à sa première forfaiture, j’ai constaté après avoir visionné toutes les vidéos ayant couvert l’hommage de Lausanne, que la BRTV a passé en revue tous les présents possibles et imaginaires, évidemment la famille du défunt révolutionnaire kabyle, Jugurtha, Bouchra, la femme et la sœur, la famille Mecili, Annie et Yalhane qui porte décidément bien son nom ; Malika et Nna Aldjia ( sœur et mère de Matoub), le chanteur Idir, l'ambassadeur d'Algérie en Suisse, Moulay Mohammed Guendil (celui-là même qui avait appelé les Algérois à défendre leur ville contre les kabyles le 14 juin 2001, sic !), Muriel Berset Kohen, ambassadrice de Suisse en Algérie, Marie Caloz Tochopp, politologue et animatrice de la cérémonie, Ahmed Taleb Ibrahimi (chef de la diplomatie algérienne au moment de l'assassinat de Mecili, re sic!), François Vincent de Siebenthal etc… et autant de simples citoyens kabyles et autres mais… Aucune trace de Ferhat Mehenni.
La BRTV a soigneusement évité de croiser, ne serait-ce que par le plus pur des hasard, un homme que l’on ne présente plus, un homme qui a éveillé la conscience identitaire amazighe d’abord, puis kabyle ensuite, un homme qui a affronté les geôles algériennes et son lot de tortures pour la liberté d’expression, la démocratie, la laïcité, l’amazighité, pour l’Algérie entière d’abord, puis en vertu du principe qu’à l’impossible nul n’est tenu, pour la Kabylie parce qu’il y va tout bonnement de la survie de celle-ci… et c’est cet homme-là que la BRTV a soigneusement évité de montrer.
Mehenni Ferhat était inexistant ni comme responsable politique ni même comme artiste, exactement comme s’il n’avait pas été là, ne serait-ce que par ce devoir envers un ancien compagnon avec qui il avait partagé les années de plomb du parti unique et de la clandestinité, n’en déplaise à tous ces nouveaux démocrates de pacotille qui se pavanent aujourd’hui dans les salons de la présidence algérienne, de l’Etat-DRS ou de l’opposition islamiste... "di ddiq i-d-ttvan wergaz", comme disait feu Matoub Lounès, qu’ils se sont d'ailleurs empressés de faire assassiner craignant la franchise de son verbe ciselé et la mise à nu de tous ceux qui font aujourd'hui ripaille avec les assassins de la Kabylie, entre-autre les ignobles mercenaires, Khalida Toumi et Ould Ali El Hadi...
J’avoue que j’ai applaudi les déclarations sages et empruntes du sens de l’honneur kabyle du président du GPK, tout comme j’ai applaudi l’appel du président du MAK envers ses militants et sympathisants à respecter la volonté du défunt Ait-Ahmed en s’abstenant de brandir les drapeaux kabyles et berbères. J’ai moi-même respecté la consigne et finalement, je suis bien content que les jeunes militants du MAK ne l’aient respecté qu’à moitié, estimant que la Kabylie c’est d’abord leur patrie ! Ils ont raison, mille fois raison. Je regrette d’avoir moi-même appliqué la consigne ! Contre la bassesse et l’ignominie, la sagesse n’est d’aucun secours et c’est la rage au cœur que j’écris ces quelques lignes ! Pour ma part, je ne céderais plus rien à ces renégats qui servent de mercenaires à la solde des ennemis de la Kabylie.
At Jennad, le 03 janvier 2015
Amnay Djennadi
SIWEL 041435 JAN 15
J’ai suivi avec beaucoup d’attention les événements qui ont émaillé le décès de Hocine Ait-Ahmed, son enterrement, les réactions des uns et des autres, la couverture des médias etc. Et là, j’ai constaté, ébahi, le lot d'hypocrisie, les larmes de crocodiles et les tentatives par certains scélérats de se refaire une virginité politique sur le dos de la Kabylie, à travers le décès d’Ait-Ahmed. Passons sur le cas du petit Bouaiche, associer son nom à celui de Ferhat Mehenni, même pour lui signifier l’immensité de sa bassesse face à un géant de Kabylie , c’est déjà lui accorder trop d’honneur, passons donc.
Le cas d’Ali Belhadj foulant le sol de Kabylie est bien plus préoccupant. Comment cet être monstrueux, ce sanguinaire qui a fait assassiner les enfants prodigues de cette même Kabylie a- t-il pu mettre un seul pied en Kabylie ? Comment est-ce possible ? Sommes-nous donc vaincus ?!
Certains, pour nous faire avaler l'amère pilule, nous caressent dans le sens du poil. Ils nous parlent de la «tolérance kabyle» : « leqbayel fhoula », « d’irgazen » nous disent-ils. Mais est-ce de la «tolérance» ou de la « bravoure » que de laisser l’un des responsables spirituels de l'assassinat des meilleurs d'entre nous venir se recueillir sur la tombe d'un kabyle, celle d’Ait Ahmed, fut-il au nom du principe qu’il avait partagé avec lui les accords de Saint-Egidio ?
Non, je ne le crois pas. Le laisser fouler le sol de la Kabylie c’est lui pardonner l’assassinat de Dajout, de Meqbel, de Djahnine et de tant d’autres étoiles kabyles. L’acte est d’une gravité qui angoisserait le plus naïf des kabyles. Il interpelle sur le naufrage kabyle en préparation, d’ici peu, et tant qu’à faire, il se pourrait même que des nouveaux «kabyles » élèvent, en Kabylie-même, une stèle à l’honneur de Boumediene. Au train où vont les choses, plus rien n’est impossible, semble-t-il !
La Kabylie a-t-elle un média audiovisuel ? Assurément NON…
Venons-en maintenant à la couverture médiatique de cet évènement, outre les manipulations des médias officiels, algériens et français, où l’on nous raconte à coup de gros titres que l’Algérie entière pleure Ait-Ahmed, que les algériens venus de toute l’Algérie sont allés enterrer le dernier des «fils de la Toussaint», pendant que les vidéos montrant ces mêmes algériens chahuter la minute de silence à sa mémoire au cri de « Falestine Chouhada » sont devenues subitement inaccessibles, on ne sait par quelle magie…
Ne parlons même pas de la Télévision de l’Etat algérien, soi-disant Amazigh mais qui a opté pour l'alphabet arabe dans les génériques et les légendes et qui parsème ses programmes de prêches religieux et met à l’affiche des femmes kabyles voilées, orientalisées. En suivant les évènements sur la BRTV, qui n’est pas à sa première forfaiture, j’ai constaté après avoir visionné toutes les vidéos ayant couvert l’hommage de Lausanne, que la BRTV a passé en revue tous les présents possibles et imaginaires, évidemment la famille du défunt révolutionnaire kabyle, Jugurtha, Bouchra, la femme et la sœur, la famille Mecili, Annie et Yalhane qui porte décidément bien son nom ; Malika et Nna Aldjia ( sœur et mère de Matoub), le chanteur Idir, l'ambassadeur d'Algérie en Suisse, Moulay Mohammed Guendil (celui-là même qui avait appelé les Algérois à défendre leur ville contre les kabyles le 14 juin 2001, sic !), Muriel Berset Kohen, ambassadrice de Suisse en Algérie, Marie Caloz Tochopp, politologue et animatrice de la cérémonie, Ahmed Taleb Ibrahimi (chef de la diplomatie algérienne au moment de l'assassinat de Mecili, re sic!), François Vincent de Siebenthal etc… et autant de simples citoyens kabyles et autres mais… Aucune trace de Ferhat Mehenni.
La BRTV a soigneusement évité de croiser, ne serait-ce que par le plus pur des hasard, un homme que l’on ne présente plus, un homme qui a éveillé la conscience identitaire amazighe d’abord, puis kabyle ensuite, un homme qui a affronté les geôles algériennes et son lot de tortures pour la liberté d’expression, la démocratie, la laïcité, l’amazighité, pour l’Algérie entière d’abord, puis en vertu du principe qu’à l’impossible nul n’est tenu, pour la Kabylie parce qu’il y va tout bonnement de la survie de celle-ci… et c’est cet homme-là que la BRTV a soigneusement évité de montrer.
Mehenni Ferhat était inexistant ni comme responsable politique ni même comme artiste, exactement comme s’il n’avait pas été là, ne serait-ce que par ce devoir envers un ancien compagnon avec qui il avait partagé les années de plomb du parti unique et de la clandestinité, n’en déplaise à tous ces nouveaux démocrates de pacotille qui se pavanent aujourd’hui dans les salons de la présidence algérienne, de l’Etat-DRS ou de l’opposition islamiste... "di ddiq i-d-ttvan wergaz", comme disait feu Matoub Lounès, qu’ils se sont d'ailleurs empressés de faire assassiner craignant la franchise de son verbe ciselé et la mise à nu de tous ceux qui font aujourd'hui ripaille avec les assassins de la Kabylie, entre-autre les ignobles mercenaires, Khalida Toumi et Ould Ali El Hadi...
J’avoue que j’ai applaudi les déclarations sages et empruntes du sens de l’honneur kabyle du président du GPK, tout comme j’ai applaudi l’appel du président du MAK envers ses militants et sympathisants à respecter la volonté du défunt Ait-Ahmed en s’abstenant de brandir les drapeaux kabyles et berbères. J’ai moi-même respecté la consigne et finalement, je suis bien content que les jeunes militants du MAK ne l’aient respecté qu’à moitié, estimant que la Kabylie c’est d’abord leur patrie ! Ils ont raison, mille fois raison. Je regrette d’avoir moi-même appliqué la consigne ! Contre la bassesse et l’ignominie, la sagesse n’est d’aucun secours et c’est la rage au cœur que j’écris ces quelques lignes ! Pour ma part, je ne céderais plus rien à ces renégats qui servent de mercenaires à la solde des ennemis de la Kabylie.
At Jennad, le 03 janvier 2015
Amnay Djennadi
SIWEL 041435 JAN 15