L’âme de Lounes Kheloui nous interpelle
L’un de nos grands artistes, Lounes Kheloui, vient de nous quitter trop tôt et trop vite. Hospitalisé à plusieurs reprises en l’espace de deux mois, Lounes Kheloui a fini par rendre l’âme la matinée du vendredi 3 novembre, vers 5 heures du matin. Au nom de tous les membres de l’Anavad, et en mon nom personnel, je présente mes condoléances les plus sincères et les plus attristées, à la famille de Lounes, à la grande famille des artistes kabyles, à tous ses fans et à toute la Kabylie.
Au-delà de son décès, l’âme de Lounes nous interpelle. Un constat s’impose à nous toutes et tous et beaucoup de questions restent posées et méritent des réponses. Lounes fut hospitalisé au moins quatre fois en l’espace de deux mois, n’était-ce pas assez alarmant pour l’évacuer, à temps, en France où il avait déjà un dossier médical ? Peu avant sa mort, l’équipe médicale avait requis son hospitalisation en urgence avant que son état ne se soit dégradé, ce qui aurait pu lui épargner cette mort prématurée ; pourquoi avoir traîné la patte jusqu’à ce que ce soit devenu nécessaire de le plonger dans le coma? Enfin, un avion médicalisé a été requis pour le transporter en urgence en France, à seulement une heure et quarante-cinq minutes par avion, pourquoi est-ce que cela est possible lorsqu’il s’agit des membres de la nomenclature mais ça ne l’est point lorsqu’il s’agit d’un artiste ou d’un citoyen ? La vie des citoyens importe peu aux yeux des dirigeants d’Alger pour ne pas considérer les soins de santé comme une priorité tandis qu’ils dépensent des milliards pour satisfaire la folie des grandeurs d’un président moribond, en construisant la troisième plus grande mosquée du monde, après celles de La Mecque et de Médine, en Arabie Saoudite, avec le plus grand minaret du monde.
Un autre constat amer s’impose à nous. Le système algérien a maintenu les artistes dans l’indigence la plus totale. Pendant toute une vie, l’artiste kabyle est interpellé par sa conscience et crie la souffrance des autres en oubliant la sienne. Ils mettent toute leur énergie, leur temps et leur cœur en vue de parler et de dénoncer les maux de la société. Avec leurs propres mots, ils arrivent à mettre du baume sur les blessures émotionnelles et mentales de toutes celles et tous ceux qui en sont affectés. Ils ne récoltent ni les fruits de leur labeur ni la reconnaissance qu’ils méritent. Dans les pays civilisés, même les adolescents qui se mettent à la chanson mènent une vie de loin plus décente que le plus talentueux et le plus ingénieux de tous les artistes, chanteurs ou musiciens kabyles.
Un système de protection des intérêts de nos valeureux artistes est plus qu’une nécessité. L’Anavad (le Gouvernement provisoire kabyle), à travers son ministère de la culture, fera bientôt des propositions à l’ensemble de la famille des artistes kabyles dans ce sens.
Karim At Aɛmeṛ (Achab dans l’État civil)
PhD. en Linguistique
Ministre de la Langue et de la Culture kabyles
Gouvernement provisoire kabyle (Anavad)
SIWEL 041856 NOV 16
L’un de nos grands artistes, Lounes Kheloui, vient de nous quitter trop tôt et trop vite. Hospitalisé à plusieurs reprises en l’espace de deux mois, Lounes Kheloui a fini par rendre l’âme la matinée du vendredi 3 novembre, vers 5 heures du matin. Au nom de tous les membres de l’Anavad, et en mon nom personnel, je présente mes condoléances les plus sincères et les plus attristées, à la famille de Lounes, à la grande famille des artistes kabyles, à tous ses fans et à toute la Kabylie.
Au-delà de son décès, l’âme de Lounes nous interpelle. Un constat s’impose à nous toutes et tous et beaucoup de questions restent posées et méritent des réponses. Lounes fut hospitalisé au moins quatre fois en l’espace de deux mois, n’était-ce pas assez alarmant pour l’évacuer, à temps, en France où il avait déjà un dossier médical ? Peu avant sa mort, l’équipe médicale avait requis son hospitalisation en urgence avant que son état ne se soit dégradé, ce qui aurait pu lui épargner cette mort prématurée ; pourquoi avoir traîné la patte jusqu’à ce que ce soit devenu nécessaire de le plonger dans le coma? Enfin, un avion médicalisé a été requis pour le transporter en urgence en France, à seulement une heure et quarante-cinq minutes par avion, pourquoi est-ce que cela est possible lorsqu’il s’agit des membres de la nomenclature mais ça ne l’est point lorsqu’il s’agit d’un artiste ou d’un citoyen ? La vie des citoyens importe peu aux yeux des dirigeants d’Alger pour ne pas considérer les soins de santé comme une priorité tandis qu’ils dépensent des milliards pour satisfaire la folie des grandeurs d’un président moribond, en construisant la troisième plus grande mosquée du monde, après celles de La Mecque et de Médine, en Arabie Saoudite, avec le plus grand minaret du monde.
Un autre constat amer s’impose à nous. Le système algérien a maintenu les artistes dans l’indigence la plus totale. Pendant toute une vie, l’artiste kabyle est interpellé par sa conscience et crie la souffrance des autres en oubliant la sienne. Ils mettent toute leur énergie, leur temps et leur cœur en vue de parler et de dénoncer les maux de la société. Avec leurs propres mots, ils arrivent à mettre du baume sur les blessures émotionnelles et mentales de toutes celles et tous ceux qui en sont affectés. Ils ne récoltent ni les fruits de leur labeur ni la reconnaissance qu’ils méritent. Dans les pays civilisés, même les adolescents qui se mettent à la chanson mènent une vie de loin plus décente que le plus talentueux et le plus ingénieux de tous les artistes, chanteurs ou musiciens kabyles.
Un système de protection des intérêts de nos valeureux artistes est plus qu’une nécessité. L’Anavad (le Gouvernement provisoire kabyle), à travers son ministère de la culture, fera bientôt des propositions à l’ensemble de la famille des artistes kabyles dans ce sens.
Karim At Aɛmeṛ (Achab dans l’État civil)
PhD. en Linguistique
Ministre de la Langue et de la Culture kabyles
Gouvernement provisoire kabyle (Anavad)
SIWEL 041856 NOV 16