L'Algérie occulte à ses étudiants l’Histoire amazighe de l’Afrique du nord

15/10/2016 01:06

CONTRIBUTION (SIWEL) — Nous publions la contribution d'un militant pour une Kabylie libre, Tahar At Ali, en réaction à la suppression de l’enseignement de la période préhistorique dans la discipline Histoire du programme de Licence en Histoire par le ministre algérien de l’Enseignement supérieur, pour mieux cultiver la négation des origines amazighes des peuples de l’Afrique du Nord et les remplacer par la formule coloniale bien connue de "Nos ancêtres…. les arabes de Quraych…"


Encore une hypocrisie du régime Algérien !!!

Au moment où ce régime colonial aiguise ses fourberies pour soigner son image en officialisant la langue amazighe d’une part, tout en multipliant les embûches sur le terrain pour ne pas appliquer ses propres décisions comme vient de le porter au grand jour sur la place publique le collectif des enseignants de Tamazight dont certains ont été renvoyés d’Alger en leur disant d'"aller enseigner leur langue chez eux", voilà une autre hypocrisie plus pernicieuse et qui concerne rien de moins que l’amputation officielle de l’histoire de l’Afrique du Nord de sa dimension amazighe et préhistorique !!!

En effet, un groupe d’enseignants de la discipline Histoire à l’université d’Alger a protesté contre la décision unilatérale du ministre de l’Enseignement supérieur Algérien portant sur la suppression de l’enseignement de la période préhistorique dans la discipline Histoire du programme de Licence en Histoire. Une belle façon de se débarrasser des enseignants de cette période de l’histoire des peuples de l’Afrique du Nord et cultiver la négation de leurs origines amazighes pour la remplacer par la formule coloniale bien connue de "Nos ancêtres…. les arabes de Quraych…"

Le professeur Ahmed Redouane Cherfeddine, Docteur en Histoire moderne et contemporaine à l’université d’Alger membre parmi les enseignants protestataires dans une interview au journal El Watan du 23 septembre 2016 a déclaré : « Le comité d’évaluation souhaite que le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique mette fin à l’insuffisance de concertation et de participation des enseignants et qu’il retire immédiatement le nouveau programme. Il n’y a aucun mal à revenir à l’ancien programme qui est beaucoup plus équilibré.
Durant l’année en cours, on pourrait rouvrir le débat et ensemble, c’est à dire dans un cadre d’ouverture aux enseignants des différentes spécialités, on pourra élaborer un projet de programme qui soit consensuel. Le consensus est très important car il s’agit là de quelque chose qui concerne toute la société. Le consensus doit concerner, en premier lieu, le passé de notre pays qui s’étend sur deux millions d’années de préhistoire et des centaines d’années d’histoire ancienne, médiévale, etc. »

Aussi Il répond à une question du journaliste : "L’un des premiers points du rapport est la disparition de l’enseignement relatif à la « Préhistoire de l’Afrique du Nord ». Pourquoi n’est-ce pas important de connaître les origines de la région où l’on vit ?"

« On ne peut méconnaître la place de milliers d’années de notre passé dans la formation des historiens algériens ; ce serait une formation tronquée du point de vue scientifique autant que du point de vue national. Partant des faits, il est clair que lorsqu’on comprime toutes les matières en deux années, un certain nombre d’enseignements est automatiquement éliminé, et il ne reste que ce qui peut être enseigné dans tous les départements d’histoire. Mais, encore une fois, il n’y a pas que cela ; il y a aussi la place démesurée accordée aux enseignements complémentaires aux dépens des enseignements fondamentaux. »

Cette démarche est malheureuse parce qu’elle risque de donner lieu à la mise à l’écart d’un certain nombre d’enseignants formés par le pays à prix fort, mais il en résultera probablement aussi une formation au rabais et un diplôme qui pourrait poser problème. Je pense surtout à la saignée programmée dans le domaine de l’histoire ancienne. Et dire que le seul doctorat en Histoire ancienne est ouvert à l’université d’Alger !’’

Aujourd’hui, avec les nouvelles technologies de communication, le pouvoir colonial d’Alger ne peut cacher le soleil avec un tamis !! La Kabylie souveraine enseignera à ses enfants leur vraie Histoire et leur civilisation millénaire.

Ne dit-on pas que celui qui n’a pas de passé… n’a pas d’avenir ?

Tahar At Ali
Militant pour une Kabylie Libre

SIWEL 150106 OCT 16



A lire aussi :