Conférence de Karim Achab à Montréal en avril 2016 (PH/DR)
ANAVAD AQVAYLI UΣḌIL
GOUVERNEMENT PROVISOIRE KABYLE
PROVISIONAL GOVERNMENT OF KABYLIA Ministère de la Langue et de la Culture kabyles
Communiqué
GOUVERNEMENT PROVISOIRE KABYLE
PROVISIONAL GOVERNMENT OF KABYLIA Ministère de la Langue et de la Culture kabyles
Communiqué
L’État algérien, via son ministère de l’intérieur et sa police politique, pense avoir trouvé une nouvelle stratégie pour gérer la revendication indépendantistes portée par le MAK et l'Anavad en Kabylie : la sous-traitance de la violence.
Nous tenons pour responsable l’État algérien pour toute atteinte à l’intégrité physique des militants du MAK dont le seul crime est de vouloir mettre fin au statut quo ayant paupérisé la Kabylie.
Avec l’avènement de la technologie de l’information, de plus en plus démocratisée et popularisée, l’État algérien ne peut plus réprimer à huis-clos comme il avait essayé de le faire par le passé. En effet, il y a une différence énorme entre 2001 et 2016 où presque chaque citoyen a un téléphone intelligent grâce auquel une image ou une séquence vidéo peut faire le tour du monde en quelques secondes. Il devient difficile de mettre un policier derrière chaque smartphone.
Ce modèle de sous-traitance de la violence que la police politique algérienne tente de mettre en place a déjà fait ses preuves à Ghardaïa, dans le Mzab, où la population Chaamba, protégée et soutenue par la police algérienne, a commis un véritable massacre contre la population du Mzab, à l’instar de celui perpétré par les milices Janjawid contre les populations africaines et qui a ému la communauté internationale. Après avoir payé un lourd tribut en termes de vies humaines, massacrées par les Chaamba, la communauté mozabite voit ses leaders autonomistes jetés en prison, incarcérés sans procès équitable dont un est déjà décédé en prison, tandis que Nouredine Fekhar y agonise, privés de soins et des visites des siens.
C’est de ce scénario que l’État algérien semble vouloir s’inspirer en vue de créer un contexte de violence lui permettant de démanteler et d’emprisonner les cadres du MAK en Kabylie.
En élaborant ce scénario, la police politique algérienne a dû buter sur la question suivante : qui seront les provocateurs en Kabylie ?
La réponse semble s’esquisser avec l’agression du leader du MAK en Kabylie, Bouaziz Ait Chebib, alors qu’il se rendait à pied, sans gardes de corps comme il le fait toujours, car "La3naya" kabyle est au dessus de toute technique de protection, à l’endroit où devait se tenir le meeting du MAK, à Timizar, ce 11 novembre 2016 et où il devait prendre la parole.
Un imam, du nom de Yacine Bouache, qui est aussi secrétaire de la Zaouia de Sidi Mansour, le rattrape et lui assène un coup avant que les autres membres du MAK accompagnant s’interposent. Il s’en est suivi une bagarre entre la troupe menée par cet imam et les militants du MAK. Cet imam a déjà été vu aux cotés du wali de Tizi-Ouzou.
Des témoignages des militants du MAK sur place font état d’un guet-apens bien organisé et structuré, dans lequel est également impliqué le premier vice-président (FLN) de l'APW de Tizi-Ouzou, du nom de Kamel Ouguemat, qui a essayé de briser le véhicule dont le propriétaire avait fourni la sonorisation pour l’événement. Ces deux individus, K. Ouguemat et Y. Bouache, étaient accompagnés d’une bande de baltagas (hommes de main, ndlr), une vingtaine environ, recrutés pour la circonstance et dont fait parti un prénommé Sofiane, le propre frère de l’imam. Ce dernier s’est montré particulièrement violent, ayant blessé dans le dos un militant à l’aide d’un gros caillou et assénant de coups un autre militant du nom de Mennad Ait Gherbi. Le militant qui a porté secours au président du MAK, Chavane Amnay, a également affronté, à lui tout seul, une meute d’une dizaine de personnes. Il a été évacué à l’hôpital des At Wagnun.
La gendarmerie et la police ne sont pas du reste puisqu’ils s’étaient déjà positionnés à toutes les entrées et sorties du village, tandis que d’autres paradaient avec leurs armes de façon ostentatoire à l’intérieur du village de Timizar où la réunion du MAK allait avoir lieu, sans compter des policiers en civil. Selon les témoignages des militants en place, les policiers qui étaient présents sur le lieu de l’agression n’ont pas bougé le petit doigt, ce qui conforte l’idée selon laquelle l’administration du wali de Tizi-Ouzou était impliquée dans la planification de cette agression. Un autre élément de nature à apporter plus de crédit à cette thèse vient du fait que le premier vice-président (FLN) de l’APW de Tizi-Ouzou, du nom de Kamel Ouguemat, que l’on avait repéré en compagnie des policiers, a lui-même participé physiquement au lynchage de certains militants. C’est le syndrome des Kabyles de service: rêver de faire une grande carrière en politique en se chargeant de la sale besogne.
La question que nous nous posons maintenant est « que faire ? ». Les militants du MAK sont en avance sur leur temps ! Ils se sont engagés à ne pas user de la violence et mènent le combat de façon pacifique pour l’émancipation de toute la Kabylie. La Kabylie entière devrait veiller sur eux. La Kabylie doit se lever comme un seul homme pour livrer ce message à la police politique algérienne qui sera tentée de suivre cette voie de la violence.
Pour autant, les militants du MAK et leur président ne doivent pas s’exposer gratuitement à cette violence. Ils doivent maintenant avoir un service d’ordre et se doter de groupes de légitimes défense de nature à parer aux agressions des baltagas à l’instar de celle qu’ils viennent de vivre.
La diaspora kabyle doit aussi s’impliquer en répondant d’une part aux appels de l’Anavad (GPK) et en organisant des rassemblements devant les ambassades algériennes pour dénoncer ces agissements.
Exil, le 12 novembre 2016
Karim At Aɛmeṛ (Achab dans l’État civil)
PhD. en Linguistique
Ministre de la Langue et de la Culture kabyles
Gouvernement provisoire kabyle (Anavad)
Nous tenons pour responsable l’État algérien pour toute atteinte à l’intégrité physique des militants du MAK dont le seul crime est de vouloir mettre fin au statut quo ayant paupérisé la Kabylie.
Avec l’avènement de la technologie de l’information, de plus en plus démocratisée et popularisée, l’État algérien ne peut plus réprimer à huis-clos comme il avait essayé de le faire par le passé. En effet, il y a une différence énorme entre 2001 et 2016 où presque chaque citoyen a un téléphone intelligent grâce auquel une image ou une séquence vidéo peut faire le tour du monde en quelques secondes. Il devient difficile de mettre un policier derrière chaque smartphone.
Ce modèle de sous-traitance de la violence que la police politique algérienne tente de mettre en place a déjà fait ses preuves à Ghardaïa, dans le Mzab, où la population Chaamba, protégée et soutenue par la police algérienne, a commis un véritable massacre contre la population du Mzab, à l’instar de celui perpétré par les milices Janjawid contre les populations africaines et qui a ému la communauté internationale. Après avoir payé un lourd tribut en termes de vies humaines, massacrées par les Chaamba, la communauté mozabite voit ses leaders autonomistes jetés en prison, incarcérés sans procès équitable dont un est déjà décédé en prison, tandis que Nouredine Fekhar y agonise, privés de soins et des visites des siens.
C’est de ce scénario que l’État algérien semble vouloir s’inspirer en vue de créer un contexte de violence lui permettant de démanteler et d’emprisonner les cadres du MAK en Kabylie.
En élaborant ce scénario, la police politique algérienne a dû buter sur la question suivante : qui seront les provocateurs en Kabylie ?
La réponse semble s’esquisser avec l’agression du leader du MAK en Kabylie, Bouaziz Ait Chebib, alors qu’il se rendait à pied, sans gardes de corps comme il le fait toujours, car "La3naya" kabyle est au dessus de toute technique de protection, à l’endroit où devait se tenir le meeting du MAK, à Timizar, ce 11 novembre 2016 et où il devait prendre la parole.
Un imam, du nom de Yacine Bouache, qui est aussi secrétaire de la Zaouia de Sidi Mansour, le rattrape et lui assène un coup avant que les autres membres du MAK accompagnant s’interposent. Il s’en est suivi une bagarre entre la troupe menée par cet imam et les militants du MAK. Cet imam a déjà été vu aux cotés du wali de Tizi-Ouzou.
Des témoignages des militants du MAK sur place font état d’un guet-apens bien organisé et structuré, dans lequel est également impliqué le premier vice-président (FLN) de l'APW de Tizi-Ouzou, du nom de Kamel Ouguemat, qui a essayé de briser le véhicule dont le propriétaire avait fourni la sonorisation pour l’événement. Ces deux individus, K. Ouguemat et Y. Bouache, étaient accompagnés d’une bande de baltagas (hommes de main, ndlr), une vingtaine environ, recrutés pour la circonstance et dont fait parti un prénommé Sofiane, le propre frère de l’imam. Ce dernier s’est montré particulièrement violent, ayant blessé dans le dos un militant à l’aide d’un gros caillou et assénant de coups un autre militant du nom de Mennad Ait Gherbi. Le militant qui a porté secours au président du MAK, Chavane Amnay, a également affronté, à lui tout seul, une meute d’une dizaine de personnes. Il a été évacué à l’hôpital des At Wagnun.
La gendarmerie et la police ne sont pas du reste puisqu’ils s’étaient déjà positionnés à toutes les entrées et sorties du village, tandis que d’autres paradaient avec leurs armes de façon ostentatoire à l’intérieur du village de Timizar où la réunion du MAK allait avoir lieu, sans compter des policiers en civil. Selon les témoignages des militants en place, les policiers qui étaient présents sur le lieu de l’agression n’ont pas bougé le petit doigt, ce qui conforte l’idée selon laquelle l’administration du wali de Tizi-Ouzou était impliquée dans la planification de cette agression. Un autre élément de nature à apporter plus de crédit à cette thèse vient du fait que le premier vice-président (FLN) de l’APW de Tizi-Ouzou, du nom de Kamel Ouguemat, que l’on avait repéré en compagnie des policiers, a lui-même participé physiquement au lynchage de certains militants. C’est le syndrome des Kabyles de service: rêver de faire une grande carrière en politique en se chargeant de la sale besogne.
La question que nous nous posons maintenant est « que faire ? ». Les militants du MAK sont en avance sur leur temps ! Ils se sont engagés à ne pas user de la violence et mènent le combat de façon pacifique pour l’émancipation de toute la Kabylie. La Kabylie entière devrait veiller sur eux. La Kabylie doit se lever comme un seul homme pour livrer ce message à la police politique algérienne qui sera tentée de suivre cette voie de la violence.
Pour autant, les militants du MAK et leur président ne doivent pas s’exposer gratuitement à cette violence. Ils doivent maintenant avoir un service d’ordre et se doter de groupes de légitimes défense de nature à parer aux agressions des baltagas à l’instar de celle qu’ils viennent de vivre.
La diaspora kabyle doit aussi s’impliquer en répondant d’une part aux appels de l’Anavad (GPK) et en organisant des rassemblements devant les ambassades algériennes pour dénoncer ces agissements.
Exil, le 12 novembre 2016
Karim At Aɛmeṛ (Achab dans l’État civil)
PhD. en Linguistique
Ministre de la Langue et de la Culture kabyles
Gouvernement provisoire kabyle (Anavad)