SIWEL | Agence kabyle d'information

Iwadiyen (Kabylie): la gendarmerie espionne la population

02/08/2013 - 12:59

IWADIYEN (SIWEL) — Selon une source locale, une caméra, caché dans un éclairage public, a été placée par la gendarmerie de la localité afin d’espionner la population d’Iwadiyen durant ce mois du ramadan. Les citoyens de cette localité de haute Kabylie dénoncent le " voyeurisme" des gendarmes et une atteinte inacceptable à la liberté individuelle et collective des citoyens.


Interdite de circuler dans les rues d’Iwadiyen,  la brigade de gendarmerie cache des caméras dans les éclairages publics pour espionner la population.(PH/DR)
Interdite de circuler dans les rues d’Iwadiyen, la brigade de gendarmerie cache des caméras dans les éclairages publics pour espionner la population.(PH/DR)
En effet, c’est à la tombée de la nuit qu'un groupe de jeunes citoyens d'Iwadiyen a remarqué un objet clignotant placé dans un éclairage public, à l'emplacement de la lampe. Il s’est avéré que cet objet clignotant était en fait une caméra. La nouvelle a vite fait le tour de la localité et les soupçons des citoyens d'Iwadiyen se sont immédiatement porté sur la brigade de gendarmerie à qui ils avait signifié une " interdiction de circuler au milieu de la population", dès leur retour dans la localité . Dans la localité d'Iwadiyen, tous le monde est convaincu que ça vient des gendarmes car « il ne viendrait à l'idée de personne de placer une caméra pour espionner les gens » et « les gendarmes ne peuvent plus circuler librement et surveiller de près la population comme ils le faisaient avant 2001, alors ils espionnent ».

Selon les sources locales ayant fait état de l'information, le choix de l’emplacement de la caméra n'est pas fortuit car le lieu est très fréquenté par les familles et la gendarmerie n'est toujours pas autorisée a sortir de sa brigade car, au retour de la gendarmerie, les citoyens d’Iwadiyen avaient effectivement exigé, comme condition préalable à leur retour, que les gendarmes soient cantonnés dans leur brigade avec interdiction de s'approcher de la population.

Aucune affiche ou plaque de signalisation n’indique la présence d’une caméra à cet endroit très fréquenté par les familles qui ignorent qu’ils sont filmés, que les conversations, les allées et venues de leurs familles sont observés par les gendarmes qui, selon les témoignages de certains villageois « lorgnent comme des rapaces sur nos femmes et nos filles ». Dans la localité d’Iwadiyen, les citoyens dénoncent « une énième atteinte à la dignité des citoyens et accusent le régime algérien de pratiquer « une stratégie criminelle contre le peuple KABYLE en portant atteinte à toutes le franges de sa population, hommes, femmes, enfants. personne n'est épargné »

Pour les citoyens d’Iwadiyen, il n'y a pas de doute possible, « cette entreprise d’espionnage des citoyens est menée par la gendarmerie pour se venger de la population qui les rejette en bloc, leur interdit de côtoyer la population et de circuler dans la ville».

Depuis le tragique Printemps Noir de 2001, les massacres et les assassinats commis par les gendarmes sur la jeunesse de Kabylie, les gendarmes algériens sont perçus comme des "tueurs à gage" susceptibles "d’exécuter " à tout moment des citoyens kabyles pour peu que le feu vert leur soit donné par Alger.

Concernant cette affaire d'espionnage public, les citoyens d’Iwadiyen comptent lancer très prochainement une pétition contre la gendarmerie de leur localité afin de « dénoncer l’espionnage des familles et l’atteinte aux libertés individuelles et collectives ».


cdb/zp,
SIWEL 021259 AOUT 13




Kabylie | Afrique du nord | Politique | International | Sport | Culture | Economie / Finances | Sciences Tech