Il a roulé 72km à vélo pour rendre hommage à Lounès Matoub

27/06/2016 03:09

AT DWALA (SIWL) — Abderezak Aissat, président de la coordination MAK de Tazmalt, a rendu hommage au Rebelle à sa manière. Le 25 juin dernier, c'est à vélo qu'il a effectué le trajet de Tazmalt jusqu'à la demeure de Lwennas, soit environ 72km. Sur place il a lu ce message que nous publions ci-après :


Le souverainiste kabyle Abderezak Aissat, à son arrivée à At Dwala, le 25/06/2016 (PH/SIWEL)
N’en déplaisent aux poètes et aux esprits moroses, sur la marge d’une feuille usée, je ne gribouillerais plus mes mots en souvenir d’un passé lointain. De bord à bord, avec un bord qui n’en finit pas de me poursuivre.

« Non ! Si on veut avoir la prétention de durer, il faut être un fidèle traducteur de la réalité et ne jamais la travestir », disait Matoub. Somme toute, l’avenir appartient aux révolutionnaires. Par de là l’illusion d’une réalité perceptible dépassant toute fiction, le 25 juin 1998 à 13h15 Lwennas nnaɣ n’est plus de ce monde.

La constatation des faits a pour but de se rendre à l’évidence. Cependant trois ans après sa disparition tragique, la Kabylie rebelle s’apprêtait à assécher ses pleurs pour son fils prodige, à célébrer une fois de plus le 21ème anniversaire du Printemps Amazigh. Toutefois, comble de l’absurdité et de l’horreur, la commémoration a enfanté d’un autre désastre occasionnant un cataclysme causant la perte de 126 valeureux martyrs. L’hirondelle, cette gracieuse annonciatrice du printemps a quitté précocement son aire de nidification. En compensation, la chauve-souris est venue en contemplation pour troubler le rêve de Azar, un petit enfant abusé dans son innocence par le seul et unique fait qu’il est né Kabyle.

Un lustre après, la région sombrait dans une dépression collective, l’élite constate que son idéal n’a pas trouvé d’écho parmi la population. Devant une crise de volonté hypertrophique, elle se sent nostalgique et impuissante, en cherchant vainement son vœu, elle se heurte à l’impossibilité de croire à la raison devant un monde qui n’offre aucun but à l’enthousiasme. L’abime qui sépare la Kabylie du le pouvoir d’Alger est désormais profond à l’image d’une plaie purulente, le sentiment qui anime l’appartenance à un état sanguinaire dirigé par une pègre d’assassins devient une traitrise.

La question qui se pose maintenant ; Vers quel avenir souhaitons-nous nous diriger ?

SIWEL 270309 JUN 16



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