Mme la ministre des Droits humains, voilà déjà un trimestre d'activité, comment pouvez-vous nous résumer cette première étape ?
Merci de me donner la parole. Vous m’offrez ma première occasion pour exprimer mon point de vue sur une période aussi riche en événements. Effectivement, j’ai eu droit à un apprentissage très intensif. Plusieurs événements aussi importants les que les autres ont eu lieu presque simultanément. Ce n’est si simple !
D'abord en tant que femme, il n’est pas aisé de se faire sa place dans un milieu fortement dominé par les hommes même au Canada quoiqu'on dise. J’ai dû faire face à une avalanche de tirs en provenance de toutes parts, commençant des plus proches et allant jusqu'aux ennemis en passant par les adversaires et toutes rivalités… Il fallait de la patience, de la persévérance et évidemment tout le soutien du premier ministre Dda Lhacène qui ne cesse de répéter à toute l’équipe : « lorsque vous allez de l’avant, vous rencontrerez toujours trois sortes d’adversités. Il y a d’abord vos ennemis naturels, ensuite ceux qui veulent faire comme vous et qui ne peuvent pas et enfin ceux qui ne veulent rien faire. Alors laissez l’histoire jouer son rôle ».
Sur un autre registre, concilier le quotidien professionnel, la famille et l’activité politique est exténuant aux débuts. Mais aujourd'hui, je suis persuadée que tout s’apprend avec la sincérité de reconnaître ses propres lacunes, la volonté d’avancer et le courage d’affronter tous les aléas. On finit par y gagner sérieusement car on apprend à s’organiser et à mener plusieurs combats de front.
Au menu, il y avait plusieurs chantiers à mener en parallèle avec l’apprentissage de l'Anavad en général et de la fonction en particulier. Concernant les droits humains, il n’y a pas de recette ou de démarche standard car elle est surtout dépendante du comportement de l’adversaire justement.
La période fut chargée par-dessus tout. Comment avez-vous traversé tous ces événements ?
Aussitôt le gouvernement constitué et approuvé par le président, l’énoncé de politique générale publié par le premier ministre, il fallait immédiatement préparer le programme du gouvernement en même temps que le lancement du projet Parlement kabyle qui revêt la plus haute importance pour notre mouvement.
Dans la foulée, nous avons entrepris la structuration du MAK-Anavad en Amérique du Nord. Il m’a été confié de documenter les échanges entre les commissions de cette structure et les départements ministériels.
Dans la même semaine, je prends connaissance d’un appel à la discipline de la part du président. Le premier ministre nous l’explique dans les termes suivants : « fini le folklore ! Fini l’agitation ! Place à l’organisation et à la méthode ! ».
Et par rapport à la question des droits humains, chaque jour apporte son lot de pression. Vous le savez, les nouvelles de Kabylie ne sont guère réjouissantes.
Je cumule présentement et jusqu’à nouvel ordre la fonction de secrétaire générale auprès du premier ministre notamment pour documenter certaines questions d’organisation.
Ceci est donc le contexte que je dois gérer.
Voilà donc à quoi ressemble mon premier trimestre. Souhaitez-moi du courage…
Que pouvez-vous dire d’emblée de la situation générale qui prévaut en Kabylie ?
Au premier coup d’œil, il ne fait aucun doute que la Kabylie est un pays colonisé : le paysage est un dépotoir à perte de vue avec les abords des voies jonchés de bouteilles et de canettes. Les incendies font le reste de la défiguration des contrées. Un territoire souverain ne pourra jamais s’accommoder d’un tel outrage à la nature.
Les mosquées poussent comme des champignons pour attester que l’arabo-islamisme est bel et bien aux commandes.
Les militaires et gendarmes pullulent et pourtant ni le terrorisme, ni le banditisme n’ont reculé. Au contraire, les assassinats, kidnappings, disparitions vols, drogue se banalisent chaque jour un peu plus.
Les valeurs morales pourtant bien ancrées dans notre société sont quotidiennement écorchées pour attenter à l’honneur et à l’estime de soi et pour, au bout du compte, aliéner les mentalités.
Pour toutes ces raisons, l’hémorragie des cadres et des investisseurs sévit toujours. L’appauvrissement s’en suit.
Heureusement, nos militantes et militants ne baissent pas les bras. Au contraire, les rangs grossissent de façon croissante avec une conviction de plus en plus franche pour une indépendance complète. Évidemment, ils en subissent quotidiennement arrestations arbitraires, intimidations, interpellations, représailles de toutes sortes et maintenant agressions physiques à l’endroit des cadres.
Ce sont autant de volets que nous entendons couvrir dans notre mission.
Le pouvoir d’Alger est connu de tous pour ses manipulations et sa sournoiserie. A votre avis, à quel jeu s’adonne–t-il pour vous affaiblir ?
Pour paraphraser mon collègue Karim Achab, ministre de la culture et de la langue, ce pouvoir colonial sous traite la violence en Kabylie à des voyous…
Il a toujours pratiqué d’abord la répression directe et, une fois dépassé par le niveau de mobilisation, il tente d’infiltrer et saborder par le biais de ses indicateurs comme il tente la politique de l’usure en interdisant ou en obstruant tous les accès aux libertés collectives, en menaçant, en bloquant sur le plan professionnel et j’en passe. En dernier recours, il paie des voyous kabyles pour faire d’une pierre deux coups : intimider et créer des dissensions au sein même de la société kabyle.
Présentement, il joue à la diversion en créant chaque jour un petit incident pour accaparer l’opinion et surtout nous occuper à réagir en pompiers, c’est-à dire traiter du cas par cas. Nous ne tomberons pas dans ce piège du cas par cas. Nous travaillons en vue de mettre au point un système fonctionnel qui règlera de façon efficace et permanente ces problèmes.
Mme Abdaoui, votre gouvernement reçoit à toutes les occasions les éloges de votre président F. Mehenni. Ce nouveau gouvernement se veut selon lui méthodique, pragmatique et d’action. Allez-vous donc être personnellement présente sur le terrain pour lutter quotidiennement contre ce déluge d’exactions en Kabylie ?
Effectivement, nous essayons d’avancer avec beaucoup de méthode. Brièvement, nous sommes à pied d’œuvre pour mettre en place une organisation qui assurera que nos coordinations et commissions régionales travaillent en symbiose avec les ministères.
À propos, être sur le terrain, qu’est-ce que cela signifie pour les ministres ?
Cela signifie : traduire les objectifs politiques en projets puis en actions. Il ne s’agit nullement pour les ministres de s’occuper du cas par cas. Cette façon de faire est justement le souhait du régime d’Alger à savoir nous noyer dans le détail et ne jamais nous organiser de façon viable.
Le traitement de chaque cas est du ressort des coordinations régionales. Par exemple en matière de droits humains, il est attendu des coordinations régionales de soutenir les victimes physiquement et matériellement à travers des rassemblements, manifestations et apports matériels. Elles ont le devoir de nous tenir informés en vue d’en assurer le suivi et de le gérer au niveau ministériel. Elles ont également toute la latitude de constituer et de nous soumettre des dossiers sur toutes les questions qui leur semblent importantes dans le domaine.
J’aimerais rappeler, à ce sujet, une consigne du premier ministre qui explique en l’occurrence: « nous sommes tous des bénévoles et n’avons que nos fins de semaines pour réaliser l’essentiel de nos projets. Or, chaque fin de semaine, il se passe des événements (rassemblements, conférences, gala, etc.). Si nous nous y laissons entraîner, on ne réalisera pas un grain de nos programmes respectifs. Mais qui fera ce travail à votre place? À la fin de l’année vous ne me rendrez pas compte avec une liste d’événements auxquels vous avez assisté mais avec une liste de vos réalisations. N’oubliez jamais la devise du président (fini le folklore, fini l’agitation, place à la méthode!) »
Quels sont alors vos principaux objectifs ?
Nous nous sommes entendus sur des objectifs pas mal ambitieux tels que mettre fin à la répression et sabotages en Kabylie ainsi que de venir en aide aux victimes et à leurs familles.
Cela est évidemment plus simple à dire qu’à faire.
Comment comptez-vous vous y prendre pour atteindre justement ces objectifs ambitieux justement ?
Il va falloir procéder à la dénonciation des exactions, l’internationalisation de ces dernières et la déposition devant la cour pénale internationale (CPI) des dossiers relatifs aux crimes contre la Kabylie depuis au moins 2001.
Avez-vous la prétention de mener ces activités juste avec votre cabinet ministériel ?
Voyons, ce ne peut être l’œuvre du seul cabinet ministériel. Cela nécessitera plusieurs équipes et bien d’autres moyens encore qui dépassent notre composante interne. Et c’est pour cela que j’essayais d’expliquer tantôt que le temps est ma ressource critique et que je ne pourrai surtout pas en mettre dans le cérémonial et les mondanités.
Gardez-vous secrets la nature de ces moyens ?
Mais non ! Nous identifions ces moyens au fur et à mesure que nous avançons. D’ailleurs, toutes les suggestions seront les bienvenues.
Pour l’heure, nous progressons dans le sens de la mise en place de commissions des droits humains en Kabylie, Europe et Amérique du Nord. Elles seront en charge de constituer les dossiers et d’assurer les divers échanges avec les différentes parties prenantes (victimes et leurs familles, organismes concernés, etc.).
Disposer d’un collectif d’avocats me parait incontournable pour bien ficeler les dossiers.
Bien entendu, toutes ces démarches ont un coût. Il est donc impératif de constituer un fond pour les droits humains en Kabylie.
À terme, il va falloir impliquer les Kabyles au-delà des cercles du MAK-Anavad en constituant des associations pour la défense des droits humains, une ligue et toute autre initiative utile.
Pour clore le présent échange, Mme la ministre, tout en vous remerciant, quel message souhaitez-vous transmettre aux jeunes Kabyles ?
C’est moi qui vous remercie. Vos questions sont très claires, j’y ai répondu au meilleur de moi-même. Je vous promets de vous apporter des éclaircissements au fur et à mesure que je les découvrirai moi-même.
En direction de nos jeunes kabyles, j’aimerais leur suggérer fortement de s’intéresser aux multiples dangers qui guettent la Kabylie et donc à l’avenir de notre patrie. Si vous ne vous occupez pas de politique, cette dernière s’occupera de vous. Si vous ne faites pas les événements, vous les subirez.
En matière de droits humains, l’injustice n’est pas seulement le lot des autres. Personne n’en est à l’abri. Alors, agissez et vous ne subirez pas !
Un des plus importants objectifs de l'Anavad est la formation de la relève.
Je compte sur vous !
Vive la Kabylie indépendante !
Propos recueillis par Zohra Ait Ali pour Siwel
SIWEL 172351 NOV 16
Merci de me donner la parole. Vous m’offrez ma première occasion pour exprimer mon point de vue sur une période aussi riche en événements. Effectivement, j’ai eu droit à un apprentissage très intensif. Plusieurs événements aussi importants les que les autres ont eu lieu presque simultanément. Ce n’est si simple !
D'abord en tant que femme, il n’est pas aisé de se faire sa place dans un milieu fortement dominé par les hommes même au Canada quoiqu'on dise. J’ai dû faire face à une avalanche de tirs en provenance de toutes parts, commençant des plus proches et allant jusqu'aux ennemis en passant par les adversaires et toutes rivalités… Il fallait de la patience, de la persévérance et évidemment tout le soutien du premier ministre Dda Lhacène qui ne cesse de répéter à toute l’équipe : « lorsque vous allez de l’avant, vous rencontrerez toujours trois sortes d’adversités. Il y a d’abord vos ennemis naturels, ensuite ceux qui veulent faire comme vous et qui ne peuvent pas et enfin ceux qui ne veulent rien faire. Alors laissez l’histoire jouer son rôle ».
Sur un autre registre, concilier le quotidien professionnel, la famille et l’activité politique est exténuant aux débuts. Mais aujourd'hui, je suis persuadée que tout s’apprend avec la sincérité de reconnaître ses propres lacunes, la volonté d’avancer et le courage d’affronter tous les aléas. On finit par y gagner sérieusement car on apprend à s’organiser et à mener plusieurs combats de front.
Au menu, il y avait plusieurs chantiers à mener en parallèle avec l’apprentissage de l'Anavad en général et de la fonction en particulier. Concernant les droits humains, il n’y a pas de recette ou de démarche standard car elle est surtout dépendante du comportement de l’adversaire justement.
La période fut chargée par-dessus tout. Comment avez-vous traversé tous ces événements ?
Aussitôt le gouvernement constitué et approuvé par le président, l’énoncé de politique générale publié par le premier ministre, il fallait immédiatement préparer le programme du gouvernement en même temps que le lancement du projet Parlement kabyle qui revêt la plus haute importance pour notre mouvement.
Dans la foulée, nous avons entrepris la structuration du MAK-Anavad en Amérique du Nord. Il m’a été confié de documenter les échanges entre les commissions de cette structure et les départements ministériels.
Dans la même semaine, je prends connaissance d’un appel à la discipline de la part du président. Le premier ministre nous l’explique dans les termes suivants : « fini le folklore ! Fini l’agitation ! Place à l’organisation et à la méthode ! ».
Et par rapport à la question des droits humains, chaque jour apporte son lot de pression. Vous le savez, les nouvelles de Kabylie ne sont guère réjouissantes.
Je cumule présentement et jusqu’à nouvel ordre la fonction de secrétaire générale auprès du premier ministre notamment pour documenter certaines questions d’organisation.
Ceci est donc le contexte que je dois gérer.
Voilà donc à quoi ressemble mon premier trimestre. Souhaitez-moi du courage…
Que pouvez-vous dire d’emblée de la situation générale qui prévaut en Kabylie ?
Au premier coup d’œil, il ne fait aucun doute que la Kabylie est un pays colonisé : le paysage est un dépotoir à perte de vue avec les abords des voies jonchés de bouteilles et de canettes. Les incendies font le reste de la défiguration des contrées. Un territoire souverain ne pourra jamais s’accommoder d’un tel outrage à la nature.
Les mosquées poussent comme des champignons pour attester que l’arabo-islamisme est bel et bien aux commandes.
Les militaires et gendarmes pullulent et pourtant ni le terrorisme, ni le banditisme n’ont reculé. Au contraire, les assassinats, kidnappings, disparitions vols, drogue se banalisent chaque jour un peu plus.
Les valeurs morales pourtant bien ancrées dans notre société sont quotidiennement écorchées pour attenter à l’honneur et à l’estime de soi et pour, au bout du compte, aliéner les mentalités.
Pour toutes ces raisons, l’hémorragie des cadres et des investisseurs sévit toujours. L’appauvrissement s’en suit.
Heureusement, nos militantes et militants ne baissent pas les bras. Au contraire, les rangs grossissent de façon croissante avec une conviction de plus en plus franche pour une indépendance complète. Évidemment, ils en subissent quotidiennement arrestations arbitraires, intimidations, interpellations, représailles de toutes sortes et maintenant agressions physiques à l’endroit des cadres.
Ce sont autant de volets que nous entendons couvrir dans notre mission.
Le pouvoir d’Alger est connu de tous pour ses manipulations et sa sournoiserie. A votre avis, à quel jeu s’adonne–t-il pour vous affaiblir ?
Pour paraphraser mon collègue Karim Achab, ministre de la culture et de la langue, ce pouvoir colonial sous traite la violence en Kabylie à des voyous…
Il a toujours pratiqué d’abord la répression directe et, une fois dépassé par le niveau de mobilisation, il tente d’infiltrer et saborder par le biais de ses indicateurs comme il tente la politique de l’usure en interdisant ou en obstruant tous les accès aux libertés collectives, en menaçant, en bloquant sur le plan professionnel et j’en passe. En dernier recours, il paie des voyous kabyles pour faire d’une pierre deux coups : intimider et créer des dissensions au sein même de la société kabyle.
Présentement, il joue à la diversion en créant chaque jour un petit incident pour accaparer l’opinion et surtout nous occuper à réagir en pompiers, c’est-à dire traiter du cas par cas. Nous ne tomberons pas dans ce piège du cas par cas. Nous travaillons en vue de mettre au point un système fonctionnel qui règlera de façon efficace et permanente ces problèmes.
Mme Abdaoui, votre gouvernement reçoit à toutes les occasions les éloges de votre président F. Mehenni. Ce nouveau gouvernement se veut selon lui méthodique, pragmatique et d’action. Allez-vous donc être personnellement présente sur le terrain pour lutter quotidiennement contre ce déluge d’exactions en Kabylie ?
Effectivement, nous essayons d’avancer avec beaucoup de méthode. Brièvement, nous sommes à pied d’œuvre pour mettre en place une organisation qui assurera que nos coordinations et commissions régionales travaillent en symbiose avec les ministères.
À propos, être sur le terrain, qu’est-ce que cela signifie pour les ministres ?
Cela signifie : traduire les objectifs politiques en projets puis en actions. Il ne s’agit nullement pour les ministres de s’occuper du cas par cas. Cette façon de faire est justement le souhait du régime d’Alger à savoir nous noyer dans le détail et ne jamais nous organiser de façon viable.
Le traitement de chaque cas est du ressort des coordinations régionales. Par exemple en matière de droits humains, il est attendu des coordinations régionales de soutenir les victimes physiquement et matériellement à travers des rassemblements, manifestations et apports matériels. Elles ont le devoir de nous tenir informés en vue d’en assurer le suivi et de le gérer au niveau ministériel. Elles ont également toute la latitude de constituer et de nous soumettre des dossiers sur toutes les questions qui leur semblent importantes dans le domaine.
J’aimerais rappeler, à ce sujet, une consigne du premier ministre qui explique en l’occurrence: « nous sommes tous des bénévoles et n’avons que nos fins de semaines pour réaliser l’essentiel de nos projets. Or, chaque fin de semaine, il se passe des événements (rassemblements, conférences, gala, etc.). Si nous nous y laissons entraîner, on ne réalisera pas un grain de nos programmes respectifs. Mais qui fera ce travail à votre place? À la fin de l’année vous ne me rendrez pas compte avec une liste d’événements auxquels vous avez assisté mais avec une liste de vos réalisations. N’oubliez jamais la devise du président (fini le folklore, fini l’agitation, place à la méthode!) »
Quels sont alors vos principaux objectifs ?
Nous nous sommes entendus sur des objectifs pas mal ambitieux tels que mettre fin à la répression et sabotages en Kabylie ainsi que de venir en aide aux victimes et à leurs familles.
Cela est évidemment plus simple à dire qu’à faire.
Comment comptez-vous vous y prendre pour atteindre justement ces objectifs ambitieux justement ?
Il va falloir procéder à la dénonciation des exactions, l’internationalisation de ces dernières et la déposition devant la cour pénale internationale (CPI) des dossiers relatifs aux crimes contre la Kabylie depuis au moins 2001.
Avez-vous la prétention de mener ces activités juste avec votre cabinet ministériel ?
Voyons, ce ne peut être l’œuvre du seul cabinet ministériel. Cela nécessitera plusieurs équipes et bien d’autres moyens encore qui dépassent notre composante interne. Et c’est pour cela que j’essayais d’expliquer tantôt que le temps est ma ressource critique et que je ne pourrai surtout pas en mettre dans le cérémonial et les mondanités.
Gardez-vous secrets la nature de ces moyens ?
Mais non ! Nous identifions ces moyens au fur et à mesure que nous avançons. D’ailleurs, toutes les suggestions seront les bienvenues.
Pour l’heure, nous progressons dans le sens de la mise en place de commissions des droits humains en Kabylie, Europe et Amérique du Nord. Elles seront en charge de constituer les dossiers et d’assurer les divers échanges avec les différentes parties prenantes (victimes et leurs familles, organismes concernés, etc.).
Disposer d’un collectif d’avocats me parait incontournable pour bien ficeler les dossiers.
Bien entendu, toutes ces démarches ont un coût. Il est donc impératif de constituer un fond pour les droits humains en Kabylie.
À terme, il va falloir impliquer les Kabyles au-delà des cercles du MAK-Anavad en constituant des associations pour la défense des droits humains, une ligue et toute autre initiative utile.
Pour clore le présent échange, Mme la ministre, tout en vous remerciant, quel message souhaitez-vous transmettre aux jeunes Kabyles ?
C’est moi qui vous remercie. Vos questions sont très claires, j’y ai répondu au meilleur de moi-même. Je vous promets de vous apporter des éclaircissements au fur et à mesure que je les découvrirai moi-même.
En direction de nos jeunes kabyles, j’aimerais leur suggérer fortement de s’intéresser aux multiples dangers qui guettent la Kabylie et donc à l’avenir de notre patrie. Si vous ne vous occupez pas de politique, cette dernière s’occupera de vous. Si vous ne faites pas les événements, vous les subirez.
En matière de droits humains, l’injustice n’est pas seulement le lot des autres. Personne n’en est à l’abri. Alors, agissez et vous ne subirez pas !
Un des plus importants objectifs de l'Anavad est la formation de la relève.
Je compte sur vous !
Vive la Kabylie indépendante !
Propos recueillis par Zohra Ait Ali pour Siwel
SIWEL 172351 NOV 16