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Harcellement des militants du MAK : une solidarité exemplaire

11/03/2016 - 22:25

TIZI-OUZOU (SIWEL) — La journée d’hier a été marquée par une solidarité exemplaire des militants du MAK vis-à-vis de leurs camarades qui avaient été injustement interpellés la veille et retenus la journée entière au commissariat central de Tizi-Ouzou, suite à une «descente» de la direction du commerce de Tizi-Ouzou qui les accuse de mettre leur boutique à la disposition du MAK et d'utiliser leurs matériel informatiques pour réaliser les tracts et les affiches du MAK.

Depuis, Slimane Kadi et Lazhar Bessadi n’ont eu de cesse de recevoir leurs camarades venus leur apporter leur soutien, à tel point que le lieu de rencontre devenu trop exiguë, les présents ont improvisé un petit rassemblement au niveau du carrefour du 20 avril malgré les fortes chutes de pluie.


Harcellement des militants du MAK : une solidarité exemplaire
Bien que l’action ait été purement symbolique, les policiers algériens ont été pris de panique, ne sachant pas comment réagir face à cet élan de solidarité d'autant plus que les chants entonnés par les présents les mettaient considérablement dans la gêne, notamment l'hymne national kabyle, aux paroles lourdes de sens, et la chanson révolutionnaire, et résolument pacifique, d'Ideflawen, Ejtagh avrid a n3eddi.

Contacté par Siwel, deux jeunes militants du MAK ont affirmé que par cette action symbolique de solidarité, ils tenaient à apporter leur «soutien actif et engagé» à leurs camarades mais aussi à dénoncer le «harcèlement policier que subissent les militantes et les militants du MAK».

Précisant davantage sa pensée, un des militants affirme que «Ces vagues d’arrestations, ainsi que toutes les autres sortes d'intimidations que ce pouvoir colonial fait subir aux militants du MAK ne font que renforcer notre détermination et accroître notre fermeté. Ce chant de liberté et de résistance résonne comme un écho à travers toute la Kabylie, il ne cessera pas d’exister, au contraire avec leur basses manœuvres, ils ne font que le renforcer».

En effet, les militants du mouvement souverainiste kabyle subissent, depuis l’annonce du troisième congrès du MAK, arrestations sur arrestations et toutes sortes de tracasseries administratives, et parfois même des passages à tabac pour certains, et ce, pour tenter de leur faire peur et de les décourager. Visiblement, c’est l’effet inverse qui se produit.

Quant au président du MAK présent sur place, il a considéré que cette «descente policière de la direction du commerce de Tizi-Ouzou constitue une énième répression envers les militants du MAK. Précisant davantage sa pensée, Bouaziz Ait-Chebib affirme que cette arrestation est «une provocation visant à entraîner le MAK et la Kabylie dans la violence» ; «Plusieurs signes avant-coureurs nous indiquent que l’on tente absolument d’entraîner le MAK dans la violence, ces signes se manifestent par des actes répressifs coloniaux jusqu'à s'attaquer au gagne-pain des militants mais aussi par des paroles et des discours virulents, hostiles et insultants. Tout ceci vise évidemment à susciter la colère de nos militants, à les excéder…» poursuit-il.

Le président du MAK conclu ensuite en ces termes : « Mais je tiens à leur dire, à tous, que personne ne viendra à bout de notre détermination. Nous savons exactement vers où on tente de nous mener mais tous doivent savoir que nous ne tomberons pas dans ces pièges. Nous réitérons devant le peuple kabyle et devant le monde, notre engagement et notre détermination à poursuivre notre combat par des moyens politiques, pacifiques et civilisés même si nous faisons face à un régime colonial qui ne peut perdurer que par le crime, le mensonge et la barbarie. Certes, chacun est libre de choisir son camps, mais pour ce qui nous concerne nous, nous avons choisi celui du peuple kabyle».

cdb/zp,
SIWEL 112225 FEV 16



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