Le Royaume Britannique vient d’organiser un référendum pour se séparer de l’Union Européenne. Le verdict des urnes est sans appel, le Brexit est victorieux. Au-delà des équilibres géostratégiques que sa réalisation va affecter dans deux ans, l’événement est d’une telle importance que la Kabylie se doit d’en montrer les aspects qui l’intéressent.
1)- Cette consultation électorale n’est, dans l’absolu, rien d’autre que l’exercice du droit à l’autodétermination des Britanniques vis-à-vis de l’Europe. Ainsi, quand on est une grande nation qui dispose de son Etat (l’Angleterre est la première monarchie constitutionnelle du monde, 1215 ?), ses droits sont respectés par tous ses partenaires.
2)- Le séparatisme, à travers cet exemple, est une vertu et non un vice condamnable. Il devrait le demeurer y compris lorsqu’il est projeté par la Kabylie. Les Kabyles sont un peuple respectable au même titre que tous les autres. N'en déplaise à une certaine gauche qui ne reconnaît le droit à l'indépendance qu'à ceux qui cadrent avec sa vision des choses, la Kabylie ne souffre d'aucun problème de légitimité pour aller vers sa liberté.
Le Brexit nous enseigne que, là où un peuple se sent spolié de sa liberté et de ses droits inaliénables, là où un peuple se sent trop à l’étroit, dans un pays ou dans un ensemble de pays, à l’exemple de l’Angleterre au sein de l’UE, là où un peuple voit ses intérêts vitaux rognés et compromis, le séparatisme est non seulement un droit mais surtout un devoir. Le Royaume Uni vient de nous en donner une magistrale leçon.
3)- Le Royaume Uni qui vient de sauver in extremis sa peau, devra, à son tour, faire son examen de conscience et appliquer aux peuples qu’il domine les droits dont il a lui-même usé vis-à-vis de l’Europe. Les Ecossais et les Nord Irlandais ont exprimé leur aspiration à rester dans l’Europe, ils doivent disposer du droit au respect de leur choix.
4)- Les pays qui auront à continuer l’Union Européenne et qui crient au scandale de cette décision souveraine du peuple anglais, devront plutôt se saisir de ce même droit des peuples à disposer d’eux-mêmes pour, aussi bien faire respecter la voix des Ecossais et des Nord-Irlandais qui veulent rester dans l’Europe que, par voie de conséquence, leur désir de sortir du Royaume Uni.
5)- Ce droit à l’autodétermination des peuples ne peut être limitée aux seuls peuples européens ; il n’y a qu’un seul genre humain ! Il devrait être étendu aux peuples du monde entier qui se sentent encore dominés ou colonisés.
6)- La Kabylie qui, dans les pays issus de la décolonisation, ouvre la marche pacifique des vrais peuples vers leur liberté, à travers la revendication du droit à l’autodétermination, est à prendre au sérieux et à aider pour que la reconfiguration géopolitique qu’appellent la mondialisation et la démocratie se réalise sans passer par ce faux raccourci qu’est la violence.
Ferhat Mehenni
Exil, le 25/06/2016
SIWEL 262005 JUN 16
1)- Cette consultation électorale n’est, dans l’absolu, rien d’autre que l’exercice du droit à l’autodétermination des Britanniques vis-à-vis de l’Europe. Ainsi, quand on est une grande nation qui dispose de son Etat (l’Angleterre est la première monarchie constitutionnelle du monde, 1215 ?), ses droits sont respectés par tous ses partenaires.
2)- Le séparatisme, à travers cet exemple, est une vertu et non un vice condamnable. Il devrait le demeurer y compris lorsqu’il est projeté par la Kabylie. Les Kabyles sont un peuple respectable au même titre que tous les autres. N'en déplaise à une certaine gauche qui ne reconnaît le droit à l'indépendance qu'à ceux qui cadrent avec sa vision des choses, la Kabylie ne souffre d'aucun problème de légitimité pour aller vers sa liberté.
Le Brexit nous enseigne que, là où un peuple se sent spolié de sa liberté et de ses droits inaliénables, là où un peuple se sent trop à l’étroit, dans un pays ou dans un ensemble de pays, à l’exemple de l’Angleterre au sein de l’UE, là où un peuple voit ses intérêts vitaux rognés et compromis, le séparatisme est non seulement un droit mais surtout un devoir. Le Royaume Uni vient de nous en donner une magistrale leçon.
3)- Le Royaume Uni qui vient de sauver in extremis sa peau, devra, à son tour, faire son examen de conscience et appliquer aux peuples qu’il domine les droits dont il a lui-même usé vis-à-vis de l’Europe. Les Ecossais et les Nord Irlandais ont exprimé leur aspiration à rester dans l’Europe, ils doivent disposer du droit au respect de leur choix.
4)- Les pays qui auront à continuer l’Union Européenne et qui crient au scandale de cette décision souveraine du peuple anglais, devront plutôt se saisir de ce même droit des peuples à disposer d’eux-mêmes pour, aussi bien faire respecter la voix des Ecossais et des Nord-Irlandais qui veulent rester dans l’Europe que, par voie de conséquence, leur désir de sortir du Royaume Uni.
5)- Ce droit à l’autodétermination des peuples ne peut être limitée aux seuls peuples européens ; il n’y a qu’un seul genre humain ! Il devrait être étendu aux peuples du monde entier qui se sentent encore dominés ou colonisés.
6)- La Kabylie qui, dans les pays issus de la décolonisation, ouvre la marche pacifique des vrais peuples vers leur liberté, à travers la revendication du droit à l’autodétermination, est à prendre au sérieux et à aider pour que la reconfiguration géopolitique qu’appellent la mondialisation et la démocratie se réalise sans passer par ce faux raccourci qu’est la violence.
Ferhat Mehenni
Exil, le 25/06/2016
SIWEL 262005 JUN 16