Ferhat Mehenni © Marlene Dittrich-Lux
Comme le montre le lien ci-dessus, un article sur « latribune-online.com », intitulé « Aicha, la résistance, l’Otan et la destruction systématique de la Libye », daté du 01/10/2011 m’a mis en cause, notamment dans cette phrase : « Et pourquoi Aïcha l’exilée n’a-t-elle pas le droit de parler alors que Ferhat Mehenni, citoyen français, a le droit et de parler et d’agir ? ». Il ajoute plus loin en s’en prenant à la presse indépendante : « Cette même presse néocoloniale n’a pas pipé mot sur la nationalité française de Mehenni, chef du Gouvernement Provisoire Kabyle !!! »
Que votre journaliste s’insurge contre l’Otan qui demande des comptes à l’Algérie après que celle-ci ait violé la résolution 1970 de l’ONU, notamment en accueillant sur son territoire la famille du sanguinaire Kadhafi et en mettant ses médias à la disposition d’Aicha pour appeler à partir d’Alger à la poursuite des tueries en Libye, est son affaire. Qu’il sente le besoin de mentir effrontément sur ma nationalité qu’il affirme être française relève de la manœuvre visant à me diaboliser, tant il est vrai, que pour les Algériens nourris à la haine de la France, être Kabyle et de nationalité française cumule deux crimes. Une manière de me délégitimer du combat que je mène pour la liberté du peuple kabyle. Je tiens à apporter ici le démenti le plus formel. Aujourd’hui, la seule nationalité que j’ai est celle de mon combat qui prolonge celui de mon père et de ses frères tombés au champ d’honneur entre 1958 et 1961 pour l’indépendance de l’Algérie.
Certes, je vis en France mais avec une carte de résident et mon statut n’est pas celui d’un réfugié politique qui me soumettrait à une obligation de réserve. J’ai refusé dès le départ le statut de réfugié politique pour garder ma liberté d’expression et de mouvement.
Ceci étant, ces attaques contre le Gouvernement Provisoire Kabyle arrivent après de vaines et nombreuses tentatives de déstabilisations internes ayant visé autant l’Anavad que le MAK (Mouvement pour l’Autonomie de la Kabylie). Les tracasseries policières et douanières que l’on fait subir depuis un an à l’intérieur et aux frontières du pays contre les responsables du MAK, la séquestration pour intimidation de deux membres de l’Exécutif par des agents de la Sécurité Militaire, viseraient à nous contraindre à la clandestinité que nous refusons.
Cet écrit de « latribune-online » n’est donc pas un acte isolé. Il participe de ces gestes suicidaires du clan au pouvoir, tentant désespérément de refaire sa cohésion autour d’un bouc-émissaire, Ferhat Mehenni. D’un homme de paix, ces stratèges d’un autre âge voudraient faire un homme de guerre qu’ils associent déjà à l’Otan, la France, les USA, le Maroc et Israël. Tous les fantômes du régime algérien sont ainsi cristallisés sur mon nom.
En vérité, ceci est plutôt révélateur de l’isolement diplomatique actuel de l’Algérie et qui va en grandissant. Les errements impérialistes des « décideurs » politico-militaires algériens au Sahel et tout autour des frontières du pays, la recherche du monopole sur les ressources énergétiques nucléaires en déstabilisant particulièrement le Niger à travers la fumeuse AQMI, ont eu raison de la crédibilité du régime qui muselle les Algériens et massacre les Kabyles depuis 1963.
On se met donc à écrire des articles qui s’apparentent à des menaces pour faire comprendre aux Occidentaux que l’Algérie est leur allié dans la lutte contre le terrorisme. L’Algérie a transposé le keynésianisme économique sur le plan sécuritaire. Keynes, le théoricien de l’économie, pour sortir de la récession de 1933, recommandait contre le chômage, de creuser des trous et de les combler. Ici, on fabrique du terrorisme autour de soi et on fait semblant de le combattre. Aujourd’hui, le monde entier connait la duplicité du pouvoir algérien. C’est, néanmoins, le chant du cygne.
Bien que les points de vue défendus dans cet article apparaissent comme des positions quasi-officielles du pouvoir algérien, il n’en demeure pas moins qu’ils montrent en creux, les fortes pressions internationales qui sont en train de s’exercer sur le régime militaire algérien. Ces positions montrent aussi tout le décalage qui existe entre la réalité d’un monde en perpétuel mouvement et les positions figées des stratèges algériens qui s’accrochent à des notions dépassées du droit international.
Mais ce qui frappe les nombreux lecteurs qui ont l’amabilité de me faire part de leur émotion et de leur solidarité, c’est d’abord l’antikabylisme que l’on voit sourdre d’un tel article. Cela montre que la haine du Kabyle a gagné des sphères entières de la société et que pour éviter de violentes contorsions à l’Algérie, l’autonomie de la Kabylie est une exigence minimale
Paris, le 5 octobre 2011.
Ferhat Mehenni
Que votre journaliste s’insurge contre l’Otan qui demande des comptes à l’Algérie après que celle-ci ait violé la résolution 1970 de l’ONU, notamment en accueillant sur son territoire la famille du sanguinaire Kadhafi et en mettant ses médias à la disposition d’Aicha pour appeler à partir d’Alger à la poursuite des tueries en Libye, est son affaire. Qu’il sente le besoin de mentir effrontément sur ma nationalité qu’il affirme être française relève de la manœuvre visant à me diaboliser, tant il est vrai, que pour les Algériens nourris à la haine de la France, être Kabyle et de nationalité française cumule deux crimes. Une manière de me délégitimer du combat que je mène pour la liberté du peuple kabyle. Je tiens à apporter ici le démenti le plus formel. Aujourd’hui, la seule nationalité que j’ai est celle de mon combat qui prolonge celui de mon père et de ses frères tombés au champ d’honneur entre 1958 et 1961 pour l’indépendance de l’Algérie.
Certes, je vis en France mais avec une carte de résident et mon statut n’est pas celui d’un réfugié politique qui me soumettrait à une obligation de réserve. J’ai refusé dès le départ le statut de réfugié politique pour garder ma liberté d’expression et de mouvement.
Ceci étant, ces attaques contre le Gouvernement Provisoire Kabyle arrivent après de vaines et nombreuses tentatives de déstabilisations internes ayant visé autant l’Anavad que le MAK (Mouvement pour l’Autonomie de la Kabylie). Les tracasseries policières et douanières que l’on fait subir depuis un an à l’intérieur et aux frontières du pays contre les responsables du MAK, la séquestration pour intimidation de deux membres de l’Exécutif par des agents de la Sécurité Militaire, viseraient à nous contraindre à la clandestinité que nous refusons.
Cet écrit de « latribune-online » n’est donc pas un acte isolé. Il participe de ces gestes suicidaires du clan au pouvoir, tentant désespérément de refaire sa cohésion autour d’un bouc-émissaire, Ferhat Mehenni. D’un homme de paix, ces stratèges d’un autre âge voudraient faire un homme de guerre qu’ils associent déjà à l’Otan, la France, les USA, le Maroc et Israël. Tous les fantômes du régime algérien sont ainsi cristallisés sur mon nom.
En vérité, ceci est plutôt révélateur de l’isolement diplomatique actuel de l’Algérie et qui va en grandissant. Les errements impérialistes des « décideurs » politico-militaires algériens au Sahel et tout autour des frontières du pays, la recherche du monopole sur les ressources énergétiques nucléaires en déstabilisant particulièrement le Niger à travers la fumeuse AQMI, ont eu raison de la crédibilité du régime qui muselle les Algériens et massacre les Kabyles depuis 1963.
On se met donc à écrire des articles qui s’apparentent à des menaces pour faire comprendre aux Occidentaux que l’Algérie est leur allié dans la lutte contre le terrorisme. L’Algérie a transposé le keynésianisme économique sur le plan sécuritaire. Keynes, le théoricien de l’économie, pour sortir de la récession de 1933, recommandait contre le chômage, de creuser des trous et de les combler. Ici, on fabrique du terrorisme autour de soi et on fait semblant de le combattre. Aujourd’hui, le monde entier connait la duplicité du pouvoir algérien. C’est, néanmoins, le chant du cygne.
Bien que les points de vue défendus dans cet article apparaissent comme des positions quasi-officielles du pouvoir algérien, il n’en demeure pas moins qu’ils montrent en creux, les fortes pressions internationales qui sont en train de s’exercer sur le régime militaire algérien. Ces positions montrent aussi tout le décalage qui existe entre la réalité d’un monde en perpétuel mouvement et les positions figées des stratèges algériens qui s’accrochent à des notions dépassées du droit international.
Mais ce qui frappe les nombreux lecteurs qui ont l’amabilité de me faire part de leur émotion et de leur solidarité, c’est d’abord l’antikabylisme que l’on voit sourdre d’un tel article. Cela montre que la haine du Kabyle a gagné des sphères entières de la société et que pour éviter de violentes contorsions à l’Algérie, l’autonomie de la Kabylie est une exigence minimale
Paris, le 5 octobre 2011.
Ferhat Mehenni