Déclaration du Conseil régional du MAK de Tizi-Wezzu : exigence de la libération immédiate des détenus politiques kabyles

20/04/2014 19:20

TiZI-WEZZU (SIWEL) — Suite à la répression féroce dont sont victimes les militants du MAK ayant manifesté ce matin en Kabylie, le Conseil régional du MAK de Tizi-Wezzu a, dans une déclaration parvenue à Siwel, tinu pour responsable le ministère de l’Intérieur algérien, qui, « au lieu d’orienter ses milliers de policiers vers la répression de la corruption, préfère plutôt réprimer un peuple qui aspire à sa liberté. Le MAK exige la libération, immédiate et sans condition, des détenus politiques ».


Manifestant kabyle blessé ce dimanche 20 avril par les forces de répression algériennes à Tizi-Wezzu (PH/DR)
Afraniman i Timanit n Yeqvayliyen
Mouvement pour l’autodétermination de la Kabylie


Déclaration du Conseil régional de Tizi-Wezzu

De mémoire, jamais le pouvoir algérien n'a usé d'autant de violence pour réprimer la manifestation citoyenne kabyle du 20 avril. Pour cette année 2014, et pour se venger du boycott observé par la Kabylie contre l'élection présidentielle, le régime algérien a opté pour la répression de la double commémoration du printemps amazigh de 1980 et du printemps noir de 2001.

A l’appel du Mouvement pour l‘autodétermination de la Kabylie, des dizaines de milliers de citoyennes et de citoyens kabyles ont afflué vers les trois villes de la Kabylie pour réaffirmer leur attachement à leur identité et leur aspiration à fonder un Etat kabyle moderne, laïc et social. Face à la détermination du peuple kabyle de se libérer du joug du pouvoir algérien infâme, des escadrons de services de répression ont été appelés en renfort pour quadriller la région en cette journée de mémoire, de recueillement et de bilan.

Même si les marches du MAK ont eu lieu, à Vgayet et à Tuvirett dans le calme, et ce malgré la provocation, à Tizi-Wezzu (Tizi-Ouzou), le pouvoir a répliqué par la provocation et la violence face à la foule des grands jours, venue célébrer son printemps. Pas moins d’une centaine de personnes ont été blessées, dont des responsables du mouvement et plus d’une soixantaine d’interpellations ont été opérées par des agents de police en civil, parmi les rangs des militantes et des militants. Ce sont ces mêmes agents qui ont provoqué les affrontements et qui continuent d’alimenter la violence dans les rues de la ville, allant jusqu’à violer les franchises universitaires et cibler des foyers par des tirs de bombes lacrymogènes.

Le Conseil régional du MAK dénonce avec la plus grande fermeté les provocations et la répression dont sont victimes les militants et les citoyens kabyles. Il prend à témoin l’opinion nationale kabyle et internationale sur cette énième dérive du pouvoir. Pris de panique, le pouvoir criminel s’est vengé du vaillant peuple kabyle qui a rejeté la mascarade électorale qui a porté le responsable de la mort d’une centaine de jeunes kabyles en 2001 à la tête d’un Etat préfabriqué, nourri à l’antikabylisme, la violence et la corruption.

Le Conseil régional tient à préciser que la police algérienne a justifié l’interdiction et la répression de la marche du MAK par le fait que le mouvement n’est pas agréé, contrairement aux autres organisations. Décidemment, l’évolution du projet d’autonomie vers celui de l’autodétermination du peuple kabyle a acculé le pouvoir qui n’use que de la violence et de la provocation pour répondre à l’exigence du peuple kabyle de son droit de disposer de son propre destin.

Le Conseil régional du MAK de Tizi-Wezzu tient pour responsable le ministère de l’Intérieur algérien, qui, au lieu d’orienter ses milliers de policiers vers la répression de la corruption, préfère plutôt réprimer un peuple qui aspire à sa liberté. Le MAK exige la libération, immédiate et sans condition, des détenus politiques.

Kabylie, le 20 avril 2014
Le conseil régional du MAK de Tizi-Wezzu

SIWEL 201904 AVR 14



A lire aussi :