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Contribution de l’Anavad à la Conférence nationale kabyle : Lhacène Zianni, Ministre kabyle chargé de la Médiation,

03/11/2014 - 14:15

DIASPORA (SIWEL) — Au nom de l’Anavad et de son président Ferhat Mehenni, Lhacène Ziani, Ministre kabyle chargé de la Médiation, a adressé ses « chaleureuses et fraternelles salutations » à l’ensemble des participant(e). Soulignant la tenue de cette conférence à un moment « particulièrement crucial » où les peuples subissant « le déni d’existence […] sont décidés à s’affranchir », Lhacène Zianni a estimé que la Kabylie « ne doit plus être en reste de ces peuples qui marquent des points pour leur accession à l’indépendance ». Ci-après l’intégralité de la contribution de l’Anavad



ANAVAD AQVAYLI UΣTIL
GOUVERNEMENT PROVISOIRE KABYLE
PROVISIONAL GOVERNMENT OF KABYLIA


CONFERENCE NATIONALE KABYLE

At Weεvan 31/10/2014

Au nom de l’Anavad, à sa tête mas Ferhat Mehenni, et en tant que Ministre kabyle chargé de la Médiation, j’adresse mes chaleureuses et fraternelles salutations à l’ensemble des participantes et participants à cette Conférence Nationale Kabyle. Celle-ci se tient à un moment particulièrement crucial, aussi bien de notre combat pacifique pour la libération de la Kabylie, que de celui des peuples qui ne veulent plus subir le déni d’existence et qui sont décidés à s’affranchir de leurs chaînes, à travers l’ensemble des continents.

Si la démocratie permet aux peuples niés en Occident de mener des luttes pacifiques pour leur reconnaissance, malheureusement il n’en est pas de même ailleurs où la violence reste le seul moyen d’expression de la résistance pour la liberté et la dignité. Il y a lieu à cet effet de saluer le courage et la bravoure du peuple kurde de Syrie qui se bat contre trois monstres, le pouvoir de Bachar Al Assad, l’Armée Syrienne de Libre, soutenue par la Turquie, et l’Etat islamique qui veulent tous l’anéantir. Kobanê restera le symbole éternel de la résistance kurde pour la liberté. Une localité de résistants a pu faire reculer l’Etat Islamique, ce que la coalition internationale n’avait pas pu réaliser jusque-là.

En Libye, le peuple amazigh d’Ineffusen se bat pour son Etat démocratique dont la constitution serait en discussion avant son adoption et sa proclamation.

En Azawad, le peuple touareg serait en passe d’arracher par la négociation ce que la coalition franco-algéro-malienne lui dénie par les armes depuis trois ans.

Tous ces exemples encourageants sont à méditer. La Kabylie ne doit plus être en reste de ces peuples qui marquent des points pour leur accession à l’indépendance. Mais une fois que cette idée est admise par tous, que doit-on entreprendre et surtout que peut-on faire ? Tout le monde sait que l’union fait la force. Mais sans la force principale de la Kabylie, il n’y aura ni force ni union. Le Mouvement pour l’Autodétermination de la Kabylie (MAK) dont l’Anavad salue le combat sur le terrain, la prise de risque et les sacrifices, est à préserver et surtout à renforcer et à soutenir par tous. Il mérite la confiance de l’écrasante majorité du peuple kabyle, par-delà les différences d’opinion qui traversent sa société.

La Kabylie est assiégée. Elle subit, de la part du régime algérien, une guerre permanente depuis plus de cinquante ans, et ce, dans l’objectif plusieurs fois avoué, de raser de la carte jusqu’au nom du Kabyle. Le pouvoir algérien n’a jamais cessé de déployer tous les moyens dont il dispose pour nous faire renoncer à ce qui fait notre âme : la langue et l’identité kabyles. Il a toujours refusé de nous reconnaître en tant qu’Algériens tant que nous ne deviendrions pas des Arabes.

Ayant échoué dans ses incessantes entreprises criminelles à nous dépersonnaliser par l’arabisation, il a décidé de nous envoyer ses faux repentis islamistes pour nous « salafiser », nous faire renoncer à notre laïcité qui est unique en Afrique. Aujourd’hui que l’Anavad et le MAK marquent des points dans le processus de reconnaissance de notre existence sur la scène internationale, voilà que le pouvoir algérien tente de jeter l’infamie sur l’ensemble du peuple kabyle. Il organise des assassinats d’étrangers en Kabylie et il orchestre des campagnes médiatiques visant à attribuer ses crimes à celle-ci. Avec l’assassinat d’Ebossé, il voulait dresser les Africains contre les Kabyles qui seraient pris pour des racistes. Avec la décapitation d’Hervé Gourdel, il escomptait dresser l’Occident contre les Kabyles pour ne plus être considérés comme les démocrates et les laïcs, qu’ils sont dans leur quotidien, mais comme des adeptes de l’Etat Islamique.

L’heure est donc très grave ! La riposte a déjà donné ses fruits. Les accusations portées par les porte-voix du régime tendant à impliquer le MAK dans l’inadmissible sort réservé au touriste français, ont été ressenties unanimement par le peuple kabyle comme une atteinte à l’honneur de chacun. L’Anavad salue toutes les voix qui se sont élevées pour dénoncer ces graves amalgames. Mais si nous baissions la garde, si nous ne resserrons pas nos rangs, demain, le régime parviendrait à ses fins. C’est dans ce contexte que cette Conférence prend tout son sens et que ses initiateurs, à leur tête Mas Bouaziz Ait Chebbib, méritent tout notre respect.

Alors, aujourd’hui, disons au pouvoir algérien ceci, tous ensembles : Nous sommes des Kabyles pour l’éternité ! Nous sommes un peuple de la liberté et de la dignité ! Nous n’acceptons plus d’être gouvernés par notre ennemi, ni d’avoir à partager notre destin avec lui. Il n’est pas digne de notre confiance. Il ne le sera jamais ! JAMAIS !

Il reste à discuter entre nous, des voies et moyens de mener le combat du peuple kabyle pour sa liberté jusqu’à son terme.
Le MAK et l’Anavad, la revendication d’un statut d’autonomie puis du droit à l’autodétermination du peuple kabyle, sont des jalons majeurs de notre Histoire du XXIème Siècle. Ils sont des prolongements directs ou indirects de la bataille d’Icherriden de 1857, de l’insurrection de Mokrani et Cheikh Aheddad de 1871, de celle du FFS en 1963, du Printemps Berbère d’avril 1980, du MCB et du Boycott scolaire 1994-95, de la révolte ayant suivi l’assassinat de Matoub Lounès par le pouvoir algérien, ainsi que du Printemps Noir de 2001-2003.

Il serait bon que ces deux structures parentes et solidaires soient considérées par chaque kabyle comme étant les siennes. Elles ne sont que la base sur laquelle viendront s’élever des institutions pérennes pour le peuple kabyle. Après tant de réalisations tangibles de leur part dont le drapeau kabyle qui sera proclamé bientôt, viendra la mise sur pied d’une instance de consultation, une sorte de conseil national ou de parlement kabyle donnant plus de légitimité à l’exercice de notre droit à notre autodétermination. Cette nouvelle instance nationale pourrait aussi être chargée de proposer une constitution au futur mais proche Etat kabyle, de fournir parmi sa composante humaine, des membres au Gouvernement Provisoire Kabyle que nous espérons ne sera plus établi en exil mais en Kabylie-même.
Enfin, des informations faisant état d’une débandade générale au sommet du pouvoir algérien, devront être prises au sérieux.

Et si le spectre d’une violence généralisée à toute l’Algérie s’avérait à court terme, une réalité, que pourrions-nous envisager pour sauvegarder la Kabylie ? En cas de guerre civile pour recomposer le pouvoir algérien, comment préserver la Kabylie de la violence ?

Ne faudrait-il pas envisager des scénarios pour la soustraire, une fois pour toutes, aux très dangereux aventuriers algériens ?Il faut dès maintenant songer à faire de la Kabylie un pays sécurisé, souverain et prospère. Elle deviendra plus tard, la pièce maîtresse de la reconfiguration de la géopolitique dans son environnement naturel d’insertion.

En attendant vos sages résolutions et vos débats fraternels, au nom de l’Anavad, je souhaite plein succès à vos travaux

P/l’Anavad

Mas LhaceneZiani
Ministre d’Etat chargé de la Médiation


La contribution de l'Anavad, ci-dessous en pièce jointe




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