Le peuple kabyle en marche vers la liberté (PH/DR)
Contribution / " La Modernité ne peut être portée que par les forces de la Modernité! "
Par Fatiha RAHMOUNI,
Secrétaire nationale aux droits humains du Mouvement pour l'Autodétermination de la Kabylie (MAK)
La Modernité ne peut être portée que par les forces de la Modernité
La montée en puissance des pays émergeant s (BRICS…), le développement à l'échelle planétaire de nouveaux mouvements et réseaux sociaux, le poids de plus en plus déterminant des opinions publiques transforment continuellement le rapport de forces dans le sens du progrès général.
Par ailleurs, les caractéristiques de l'évolution démographique remettent en question les problèmes du développement durable, du rapport de l'Homme à la nature, de la jouissance du fruit du travail et de l'effort, d'une nécessaire convergence des niveaux de vie des populations, de la transformation du model de consommation etc.…
C'est à la fois sous l'effet de la libéralisation systématique des économies (Asie et Europe de l'Est, Amérique Latine…) et de la révolution technologique et des communications que tendent à se généraliser à travers le monde les valeurs universelles de liberté, de droits de l'homme, d'égalité, de solidarité et de démocratie.
Si au départ elles ne pouvaient puiser leurs contenu et formes que dans l'expérience occidentale, parce que la plus avancée, aujourd'hui les peuples en disposent à leur guise en fonction de leur niveau d'intégration au mouvement d'unification de l'humanité, de leur culture et traditions et du niveau de développement de leur sociétés.
L'Islam imprègne profondément les habitudes, us et coutumes, la culture et même les connaissances des peuples. La séparation du politique du religieux, incontournable, sera nécessairement un processus difficile et complexe.
L'islamisme et son corolaire indispensable, le terrorisme, après la tragédie Algérienne et l'apocalypse du 11 septembre ne peut plus prétendre à la création de l'Etat théocratique et à l'alternative politique.C'est un islamisme revu et corrigé, distinct d'el Quaida, dit modéré à l'image de l'AKP de Turquie qui se présente comme alternative aux dictatures et régimes autocratiques arabes.
En Afrique du Nord les contradictions entre la Modernité, la tradition et l'archaïsme déchirent profondément ces peuples. L'islamophobie en Occident, l'émergence des extrêmes droites, les fluctuations électoralistes et inconséquences de la droite, les séquelles néocoloniales du Mitterrandisme et le rôle mitigé que jouent les forces de l'OTAN en Afrique rendent moins intelligibles les enjeux et la nature des choix à opérer pour un grand nombre de citoyens Amazighs.
C'est un travail colossal qui attend les forces démocratiques déjà organisées en Kabylie et dans cette région en matière de synthèse, de réflexion, de pédagogie d'organisation et d'implication dans le travail institutionnel et pour l'accumulation de compétences dans la gestion des affaires publiques.
Le regroupement et la mise en utilisation commune des moyens et intelligences, l'échange régulier d'expérience, l'exploitation des moyens de communication de l'ensemble des forces de la modernité à l'échelle de Tamazɣa est seul à même de porter les peuples de la région, du moins ceux qui sont les mieux préparés, à accéder avec moins de douleur à leur indépendance et à la Modernité. Renforcer le travail en commun de ces forces y compris par la mise en place de structures régulières de concertation et d'échange d'hommes politiques, d'intellectuels, de femmes et de jeunes est indispensable et impératif pour mieux configurer cette famille politique et la
rendre mieux organisée et plus efficace.
Les graves concessions faites par le pouvoir à l'islamisme salafiste qui s'était préparé pendant des années y compris à la lutte armé, les erreurs fatales commises dans la gestion du processus d'ouverture démocratique, les ingérences inadmissibles, criminelles et systématiques de forces et pays étrangers ont finis par plonger l'Algérie dans une tragédie sanglante aux séquelles incommensurables et dont les leçons principales ne semblent, malheureusement pas avoir été retenues par les démocrates Algériens.
Terrassé et vaincu sur le plan militaire, l'islamisme fut sauvé par une politique honteuse dite de la "concorde civile" et de la "réconciliation nationale" alors qu'en même temps, par la violation systématique de la constitution et des lois, ce pouvoir s'est évertué à casser les mécanismes des réformes économiques et à bâillonner les forces démocratiques et l'expression citoyenne (partis, syndicats autonomes, associations, presse libre…) à la faveur d'une nébuleuse conservatrice et prédatrice autour de la présidence de la république, d'un magma de nationalisme décadent, d'islamisme et de populisme. A l'intérieur des appareils administratifs, économiques et politiques de l'Etat, une guerre sans merci et sans principes entre différents clans se déroule autour des appétits insatiables des uns et des autres dévoilée en partie par des scandales à répétition au mépris total de l'Etat et de la république.
Dans ces conditions et au moment où l'argent du pétrole coule à flots, il n'est point étonnant que les projets mis en chantiers consomment plus que le double des budgets prévus initialement, que des sommes astronomiques sont investies avec des résultats plus que médiocres sans commune mesure avec les normes admise mondialement.
Il y va de même dans le domaine scolaire, universitaire, de la recherche, de la santé, du transport, de la culture, de l'habitat… Une politique économique ruineuse génératrice ni de croissance ni d'emplois mais hypothéquant dangereusement déjà l'avenir de plusieurs générations: Une économie ultra bureaucratique qui étouffe et asphyxie l'entreprise Algérienne Publique et privée aussi bien par un environnement administratif nocif que par une politique fiscale et parafiscale archaïque à laquelle s'ajoute la pratique systématique de la corruption.
Aujourd’hui, à la configuration du paysage politique exploitant indistinctement, aussi bien les courants islamistes que les tenants des appareils politiques liés à l'Etat directement ou indirectement. Porteuses d'aucun projet de société, si ce n'est le maintien du statut quo jusqu'à épuisement de la rente pétrolière, elles bénéficient de moyens colossaux et de grands relais à tous les niveaux de l'Etat (justice y compris) mais aussi dans une partie de la société civile.
Aussi il est impératif d'avoir une conscience claire des forces qui, aujourd'hui et encore plus demain, s'impliquent et se battent avec de plus en plus de lucidité et de courage pour libérer la Kabylie et aller vers un développement de l'émergence d’un Etat de droit et une justice sociale. Le combat pour l’autodétermination du peuple Kabyle montre clairement le large panel des forces à même de porter des mots d'ordres politiques de s'organiser et d'être une avant-garde dans la lutte pour l’instauration d’un Etat démocratique, laïque et moderne basé sur le progrès général.
Ce n'est certainement pas autour d'un "Smig démocratique", comme on nous le propose souvent, que se mobiliseront de pareilles forces mais bel et bien autour d'un programme politique sérieusement pensé et qui établisse un lien clair entre les nombreuses revendications des mouvements émergents et les grands axes du changement à prévoir.
Ce programme peut s'élaborer à travers un processus de nombreux échanges entre militants et compétences de la mouvance démocratique Kabyle et d'identification des éléments consensuels.
La Modernité ne peut être portée que par les forces de la Modernité! L'accession au pouvoir de ces dernières se fera nécessairement par le biais d'un large front unissant les partis Kabyles, mouvements, associations, syndicats et personnalités impliquées dans les luttes identitaires et autour d'un projet rassembleur de toutes ces forces dont dispose la Kabylie.
SIWEL 061757 MAI 14
Par Fatiha RAHMOUNI,
Secrétaire nationale aux droits humains du Mouvement pour l'Autodétermination de la Kabylie (MAK)
La Modernité ne peut être portée que par les forces de la Modernité
La montée en puissance des pays émergeant s (BRICS…), le développement à l'échelle planétaire de nouveaux mouvements et réseaux sociaux, le poids de plus en plus déterminant des opinions publiques transforment continuellement le rapport de forces dans le sens du progrès général.
Par ailleurs, les caractéristiques de l'évolution démographique remettent en question les problèmes du développement durable, du rapport de l'Homme à la nature, de la jouissance du fruit du travail et de l'effort, d'une nécessaire convergence des niveaux de vie des populations, de la transformation du model de consommation etc.…
C'est à la fois sous l'effet de la libéralisation systématique des économies (Asie et Europe de l'Est, Amérique Latine…) et de la révolution technologique et des communications que tendent à se généraliser à travers le monde les valeurs universelles de liberté, de droits de l'homme, d'égalité, de solidarité et de démocratie.
Si au départ elles ne pouvaient puiser leurs contenu et formes que dans l'expérience occidentale, parce que la plus avancée, aujourd'hui les peuples en disposent à leur guise en fonction de leur niveau d'intégration au mouvement d'unification de l'humanité, de leur culture et traditions et du niveau de développement de leur sociétés.
L'Islam imprègne profondément les habitudes, us et coutumes, la culture et même les connaissances des peuples. La séparation du politique du religieux, incontournable, sera nécessairement un processus difficile et complexe.
L'islamisme et son corolaire indispensable, le terrorisme, après la tragédie Algérienne et l'apocalypse du 11 septembre ne peut plus prétendre à la création de l'Etat théocratique et à l'alternative politique.C'est un islamisme revu et corrigé, distinct d'el Quaida, dit modéré à l'image de l'AKP de Turquie qui se présente comme alternative aux dictatures et régimes autocratiques arabes.
En Afrique du Nord les contradictions entre la Modernité, la tradition et l'archaïsme déchirent profondément ces peuples. L'islamophobie en Occident, l'émergence des extrêmes droites, les fluctuations électoralistes et inconséquences de la droite, les séquelles néocoloniales du Mitterrandisme et le rôle mitigé que jouent les forces de l'OTAN en Afrique rendent moins intelligibles les enjeux et la nature des choix à opérer pour un grand nombre de citoyens Amazighs.
C'est un travail colossal qui attend les forces démocratiques déjà organisées en Kabylie et dans cette région en matière de synthèse, de réflexion, de pédagogie d'organisation et d'implication dans le travail institutionnel et pour l'accumulation de compétences dans la gestion des affaires publiques.
Le regroupement et la mise en utilisation commune des moyens et intelligences, l'échange régulier d'expérience, l'exploitation des moyens de communication de l'ensemble des forces de la modernité à l'échelle de Tamazɣa est seul à même de porter les peuples de la région, du moins ceux qui sont les mieux préparés, à accéder avec moins de douleur à leur indépendance et à la Modernité. Renforcer le travail en commun de ces forces y compris par la mise en place de structures régulières de concertation et d'échange d'hommes politiques, d'intellectuels, de femmes et de jeunes est indispensable et impératif pour mieux configurer cette famille politique et la
rendre mieux organisée et plus efficace.
Les graves concessions faites par le pouvoir à l'islamisme salafiste qui s'était préparé pendant des années y compris à la lutte armé, les erreurs fatales commises dans la gestion du processus d'ouverture démocratique, les ingérences inadmissibles, criminelles et systématiques de forces et pays étrangers ont finis par plonger l'Algérie dans une tragédie sanglante aux séquelles incommensurables et dont les leçons principales ne semblent, malheureusement pas avoir été retenues par les démocrates Algériens.
Terrassé et vaincu sur le plan militaire, l'islamisme fut sauvé par une politique honteuse dite de la "concorde civile" et de la "réconciliation nationale" alors qu'en même temps, par la violation systématique de la constitution et des lois, ce pouvoir s'est évertué à casser les mécanismes des réformes économiques et à bâillonner les forces démocratiques et l'expression citoyenne (partis, syndicats autonomes, associations, presse libre…) à la faveur d'une nébuleuse conservatrice et prédatrice autour de la présidence de la république, d'un magma de nationalisme décadent, d'islamisme et de populisme. A l'intérieur des appareils administratifs, économiques et politiques de l'Etat, une guerre sans merci et sans principes entre différents clans se déroule autour des appétits insatiables des uns et des autres dévoilée en partie par des scandales à répétition au mépris total de l'Etat et de la république.
Dans ces conditions et au moment où l'argent du pétrole coule à flots, il n'est point étonnant que les projets mis en chantiers consomment plus que le double des budgets prévus initialement, que des sommes astronomiques sont investies avec des résultats plus que médiocres sans commune mesure avec les normes admise mondialement.
Il y va de même dans le domaine scolaire, universitaire, de la recherche, de la santé, du transport, de la culture, de l'habitat… Une politique économique ruineuse génératrice ni de croissance ni d'emplois mais hypothéquant dangereusement déjà l'avenir de plusieurs générations: Une économie ultra bureaucratique qui étouffe et asphyxie l'entreprise Algérienne Publique et privée aussi bien par un environnement administratif nocif que par une politique fiscale et parafiscale archaïque à laquelle s'ajoute la pratique systématique de la corruption.
Aujourd’hui, à la configuration du paysage politique exploitant indistinctement, aussi bien les courants islamistes que les tenants des appareils politiques liés à l'Etat directement ou indirectement. Porteuses d'aucun projet de société, si ce n'est le maintien du statut quo jusqu'à épuisement de la rente pétrolière, elles bénéficient de moyens colossaux et de grands relais à tous les niveaux de l'Etat (justice y compris) mais aussi dans une partie de la société civile.
Aussi il est impératif d'avoir une conscience claire des forces qui, aujourd'hui et encore plus demain, s'impliquent et se battent avec de plus en plus de lucidité et de courage pour libérer la Kabylie et aller vers un développement de l'émergence d’un Etat de droit et une justice sociale. Le combat pour l’autodétermination du peuple Kabyle montre clairement le large panel des forces à même de porter des mots d'ordres politiques de s'organiser et d'être une avant-garde dans la lutte pour l’instauration d’un Etat démocratique, laïque et moderne basé sur le progrès général.
Ce n'est certainement pas autour d'un "Smig démocratique", comme on nous le propose souvent, que se mobiliseront de pareilles forces mais bel et bien autour d'un programme politique sérieusement pensé et qui établisse un lien clair entre les nombreuses revendications des mouvements émergents et les grands axes du changement à prévoir.
Ce programme peut s'élaborer à travers un processus de nombreux échanges entre militants et compétences de la mouvance démocratique Kabyle et d'identification des éléments consensuels.
La Modernité ne peut être portée que par les forces de la Modernité! L'accession au pouvoir de ces dernières se fera nécessairement par le biais d'un large front unissant les partis Kabyles, mouvements, associations, syndicats et personnalités impliquées dans les luttes identitaires et autour d'un projet rassembleur de toutes ces forces dont dispose la Kabylie.
SIWEL 061757 MAI 14