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Communiqué du MAK portant sur la situation sécuritaire, socio-économique et politique que vit la Kabylie

13/08/2016 - 14:24

KABYLIE (SIWEL) — Dans le cadre d'une séance de travail et de concertation, le président du Mouvement pour l'autodétermination de la Kabylie (MAK) s’est réuni ce vendredi avec des cadres du Mouvement, dont le Secrétaire Général, le Secrétaire National aux Relations extérieures, le SN à la Coordination entre l’intérieur et l’extérieur, le SN aux Relations avec les Conseils universitaires, le SN aux Relations avec les Conseils régionaux ainsi que le responsable du Centre kabyle d’alerte et de prévention et le responsable du département chargé de la formation et de l’organique.

A l’issue d’un débat fructueux portant sur la situation politique, sécuritaire, socio-économique,… que vit la Kabylie, le président du MAK délivre le communiqué suivant :


Le président du MAK, Bouaziz Ait Chebib (PH/SIWEL)
Le président du MAK, Bouaziz Ait Chebib (PH/SIWEL)
AFRANIMAN I TMURT N IQVAYLIYEN
MOUVEMENT POUR L'AUTODÉTERMINATION DE LA KABYLIE


Communiqué

Victime d’un pouvoir colonial visant à anéantir ses fondements et ses valeurs, la Kabylie traverse une phase cruciale de son histoire face à un régime raciste qui déploie tout son arsenal répressif et idéologique pour parvenir au plus vite à sa décomposition et son assimilation totale et définitive à l'arabo-islamisme, idéologie fondatrice de l'Etat algérien. L’Algérie ne peut accepter de droit à la différence qui est une menace mortelle pour elle. La Kabylie fait l’objet d’un plan de démantèlement de ses réseaux de solidarité ancestraux pour déliter ses fondements et son identité à travers les exemples ci-dessous :

L’insécurité :
L’insécurité bat son plein au moment où les forces militaires et policières algériennes sont déployées en surnombre sur le sol kabyle:
Kidnappings, terrorisme, salafisme, vols … sont quotidiens pour déliter les valeurs ancestrales de Leânaya et de laïcité.. C’est là un chantage sécuritaire pour amener par la terreur le peuple kabyle à renoncer à son aspiration à sa liberté et au droit à son autodétermination.
L’occupation militaire dont fait l’objet la Kabylie nous renseigne sur les visées racistes et colonisatrices de l’Algérie officielle qui traite le peuple kabyle comme un peuple ennemi qu'il convient de "pacifier" en l’arabisant et en le dépersonnalisant. La France coloniale dont l’Algérie a pris le relais s’y était déjà essayée et s’était cassé les dents.

La peine de mort :
Suite au kidnapping suivi de l’assassinat de la petite Nihal, en ce début août 2016, des voix s’élèvent pour rétablir la peine de mort qui heurte la conscience universelle.
Ce débat orchestré par Alger pour faire oublier qu’il n’y a pas de président en Algérie, n’est que simple diversion. Il a aussi pour objectif de faire passer sous silence les arrestations quotidiennes des militants du MAK en Kabylie et l’incarcération arbitraire de plus d’une centaine d’autonomistes du Mzab, notamment le Dr Fekhar et plus d’une centaine de ses codétenus. La MAK en est choqué et interpelle les consciences éprises de liberté et de respect des droits de l’homme à l’échelle internationale.
Le timing choisi pour ce débat n’est pas anodin. Son instrumentalisation par le régime algérien dénote juste ses velléités de museler toutes les voix souverainistes pour assurer sa pérennité au détriment des peuples (kabyle, mozabite, chawi, touaregue…) qu’il opprime et terrorise au nom d'une nation artificielle, l’Algérie arabo-islamique.

La répression :
Devant les avancées spectaculaires enregistrées par le MAK qui, sur le terrain, a l’adhésion de toute la Kabylie, le pouvoir algérien est pris de panique. Comme tout régime colonial finissant, plutôt que d’engager des discussions politiques avec les souverainistes kabyles, il préfère s’en remettre aux stupides réflexes répressifs pour contenir les actions des militants du Mouvement pour l’Autodétermination de la Kabylie.

La répression et la violence utilisées par les policiers algériens le 14 juin à Larevâa n At Iraten ne laisse aucun doute sur la nature coloniale de l’Algérie officielle de même que sur sa volonté de réduire le peuple kabyle au silence et au statut de l'indigénat, du temps de la colonisation française dont elle a pris le relais.

La violence subie par les militants de LNI relève des pratiques d’une police coloniale d’un autre temps.
Cependant, contre l’aspiration d’un peuple à sa liberté, la répression est vaine et contreproductive pour ses partisans. Au lieu de l’affaiblir ou de l’intimider, cette répression renforce la détermination du MAK à aller jusqu’au bout de la mission libératrice qu’il s’est assignée ; en même temps elle met à nu les verbiages des prétendus militants de la démocratie et des droits de l’homme qui restent étrangement silencieux devant les arrestations arbitraires en Kabylie et au Mzab. Parce qu’ils sont incapables et complexés d’affronter le débat souverainiste kabyle, parce qu’ils n’en ont pas le courage, ils préfèrent se taire et cautionner les exactions policières et les violations des droits humains dès lors que celles-ci sont faites sur des militants indépendantistes kabyles.

Le MAK tient à rendre un vibrant hommage à tous les militants qui ont honoré leur cause et la Kabylie, qui ont eu le courage d’assumer dignement leurs convictions politiques et leur appartenance au MAK, durant les interrogatoires qu’ils ont subis dans les commissariats et les brigades de gendarmerie de LNI, Melbou, Mekla, At Dwala, Wagnun, Iwadiyen, Tizi Ouzou, Vgayet, Tuvirett, Setif et devant le tribunal de Kherrata. Il les assure de sa solidarité et les informe qu’un collectif d’avocats est en voie de constitution pour les défendre en cas de procès colonial.

Sur le plan extérieur, la direction du MAK salue les efforts déployés par l’Anavad (Gouvernement Provisoire Kabyle en exil) pour sensibiliser la communauté internationale à la nécessité de contraindre le régime colonial algérien à cesser sa politique répressive contre la Kabylie et le Mzab, notamment contre les souverainistes et les autonomistes du MAK et du MAM. Cette dynamique de l’Anavad consolidée par des initiatives au sein de la diaspora kabyle en vue de constituer un collectif d’avocats au niveau international, aussi bien pour défendre les militants devant la justice algérienne que le droit du peuple kabyle à son autodétermination.

La situation socio-économique :
La Kabylie vit une situation socio-économique tragique marquée par un chômage galopant, un désinvestissement accru, une pauvreté qui se généralise, la destruction systématique de l’environnement et une politique récurrente de la terre brûlée pour anéantir les richesses naturelles et tout potentiel économique qui pourrait être bénéfique à la Kabylie libre. L'Etat algérien pratique en Kabylie un chantage économique oppressant, associé à un terrorisme bureaucratique et fiscal qui décourage l’investissement, le tout doublé d'une corruption généralisée.

Les ressources financières de la Kabylie tendent à s’épuiser : la génération des anciens maquisards qui vivait des pensions de la guerre d’indépendance touche à sa fin, quant à la nouvelle génération d'émigrés, devant l’insécurité des personnes et des biens, préfère pour le moment investir et se réaliser dans les pays d’accueil qu'en Kabylie,contrairement à l’ancienne émigration. L’administration coloniale algérienne ne pratique la politique d’austérité que sur les collectivités locales de la Kabylie, contraignant les investisseurs à fuir le pays kabyle en raison de l’insécurité entretenue par l’Algérie officielle. …

Ce constat, que tout commun des mortels fait ici, commande que la Kabylie doive au plus vite se doter de son propre Etat afin de subvenir aux besoins de son peuple et de lui assurer une vie socio-économique décente. Sans cela, elle risque de disparaître dans une misère et une terreur savamment orchestrées.

De la liberté de conscience et de culte :

Dans son élan de dépersonnalisation de la Kabylie, l’Etat algérien accélère sa politique d’arabisation et de salafisation du peuple kabyle en vue de l'assimiler définitivement. Pendant qu’il réprime les actions du MAK, il encourage les terroristes qu’il a érigés en personnalités politiques "nationales" à occuper le terrain. Des campagnes de salafisation sont financées par les monarchies du Golfe et dûment encadrées par les services algériens en Kabylie.
L’Algérie, de par sa constitution, sa politique d’inquisition et son antikabylisme primaire confirme qu’elle est une république résolument islamiste qui ne dit pas son nom. M. Slimane Bouhafs,un citoyen kabyle de confession chrétienne a été arrêté pour injure contre l’islam et le procureur algérien du tribunal d’At Wartilan a requis contre lui 5 ans de prison ferme.

La justice algérienne mène une chasse aux citoyens qui n’adoptent pas la religion de l’Etat algérien alors que les terroristes, les kidnappeurs, les criminels, les voleurs … opèrent en toute quiétude. Les terroristes islamistes bénéficiant du statut privilégié de "repentis" sont même assurés de la protection de l'Etat algérien au détriment de leurs victimes à qui il est interdit toute poursuite judiciaires contre les crimes qui les ont endeuillées.

La sécurité, la prospérité socio-économique, la liberté de culte et la préservation de l’identité kabyle ne pourront être garanties que dans et par un Etat kabyle libre, démocratique, social et laïc.

La Kabylie est aujourd'hui à la croisée des chemins. Il est du devoir de chaque Kabyle de réaliser pleinement la gravité de la situation. Il n'y a plus que deux alternatives possibles : Ou la Kabylie recouvre sa souveraineté perdue au lendemain de la conquête française ou elle ne sera plus et son histoire, son identité, sa langue et sa culture seront définitivement enterrées par l'Algérie.

Kabylie, le 12 août 2016
Bouaziz Ait-Chebib, Président du M.A.K





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