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COP21 : Une jeune kabyle d'Igersafen participe à la Conférence mondiale sur le climat

05/12/2015 - 12:57

PARIS (SIWEL) — Une jeune kabyle du village emblématique d'Igersafen, élu village le plus propre et le plus écolo en 2014, a participé à la Conférence mondiale sur le climat à Paris. La jeune femme était parée d'une robe kabyle traditionnelle et a dignement représenté la Kabylie au pavillon des peuples autochtones inauguré le 1er décembre par le président François Hollande.


La jeune kabyle en robe blanche et fouta rouge, jaune et noire (Photo diffusée sur Facebook)
La jeune kabyle en robe blanche et fouta rouge, jaune et noire (Photo diffusée sur Facebook)
Retour sur le village d'Igersafen qui s’est distingué par son investissement, entièrement réussi, dans la préservation de son environnement. Le village a en effet décidé de prendre en charge la propreté du village et de passer au tri des déchets du village : plastique, verre, canettes d’aluminium, déchets organiques. Le village a également décidé de réhabiliter une pratique ancestrale : le compostage des déchets ménagers...

Soucieux de protéger son environnement immédiat, le comité du village d’Igersafen a initié plusieurs actions allant dans le sens de sa préservation. Il y a d’abord le tri sélectif des divers déchets : plastique, verre, canettes d’aluminium et déchets organiques. Mais le village ne se contente pas seulement de faire du tri sélectif des déchets, il les achemine aussi vers récupérateurs pour les bouteilles en plastiques, le verre et les canettes métalliques. L’argent récupéré est ensuite reversé à la caisse du village qui l’utilise alors pour de actions d’utilité publique pour le village. Les déchets organiques sont quant à eux récupérés dans des grands bacs pour en faire des engrais naturel. Les bacs de compostage sont disposés aux environs des habitations et des établissements scolaires ; le comité de village a décidé de réhabiliter une pratique ancestrale où les villageois de Kabylie qui vivaient encore en harmonie avec la nature, il n’y a pas si longtemps, pratiquaient naturellement le compostage qu’ils réutilisaient ensuite comme engrais naturel dans leurs propre potager.

Pour rappel, le village d’Igersafen (Iguersafene) est situé à 25 km au sud-est d'I3ezzugen (Azazga) et à 70 km au sud-est de Tizi Ouzou. Il fait partie de l’A3rch (confédération) des At Yeǧǧaṛ (At Yedjar). Ce village kabyle, perché à 890 m d’altitude, s’est engagé dans la voie de la préservation de l’environnement dans lequel il vit. S’étant fixé l’objectif d’être un village sans ordures ni décharge sauvages, ses habitant ont opté pour le tri sélectif et la récupération des déchets.

Quand on visite le village, on ne peut qu’être ravi par l’ordre et la propreté qui règne à Igersafene. Pas un seul mégot de cigarette, pas de bouteilles en plastique, pas de canette, pas même un tout petit bout de papier par terre. Les tas d’ordures que l’on croise habituellement un peu partout sont totalement absent. Tout est dans des poubelles placées un peu partout dans le village et ses abords.

Agissant par consensus général, comme toutes les assemblées de villages de Kabylie, le comité de village d’Igersafen a tout réussi : les travaux de rénovation, le tri sélectif des déchets et le compostage. Cette réussite est directement liées au fait que c’est l’ensemble du village qui participe à la réalisation de la sauvegarde de l’environnement par consensus général, comme il est de tradition dans les comités de village kabyles qui ont toujours fonctionné de la sorte. Ainsi, une fois la décision prise par consensus général, elle est collectivement mise en application sans que nul ne puisse la contester, celle-ci ayant, en effet, obtenu l’approbation de la totalité des membres de l’assemblée. Le comité de village a d’ailleurs pris la décision d’étendre son action de salubrité publique en décidant de travailler à la suppression définitive des sachets en plastique et de réhabiliter l’utilisation des couffins.

Après Ibarbachen qui a démontré que les villages de Kabylie gagnent à tous points de vue dans sa propre autogestion, Igersafen a également démontrer à la Kabylie que les montagnes d’ordures qui jonchent les routes et les villages de Kabylie ne sont pas une fatalité. Si les mairies sont défaillantes, rien n’empêche les villages de Kabylie de reprendre possession de leur espace et de le gérer par eux-mêmes et pour eux-mêmes leur propre environnement.

zp/wbw
SIWEL 051257 DEC 15





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