Olivier Poivre d'Arvor (à g.) et Boualem Sansal (à d.). (PH/DR)
S'exprimant dans les colonnes du quotidien français Libération, Olivier Poivre d'Arvor déclare « Je démissionne donc du Prix du roman arabe qui vient de se singulariser honteusement en revenant sur le vote de ses jurés ».
Le "Prix du roman arabe", a pour but de « récompenser un ouvrage de haute valeur littéraire décerné à un écrivain d’origine arabe dont le roman a été écrit ou traduit en français », son jury est composé de quinze personnes sous la présidence de l’académicienne Hélène Carrère d’Encausse.
C’est le Conseil des ambassadeurs arabes en France avec le soutien de l’Institut du Monde Arabe qui est à l’origine de cette récompense littéraire, créée en 2008.
Pour son édition 2012, le jury avait attribué le prix à Boualem Sansal, Olivier Poivre d'Arvor déclare que : « le lauréat a été averti et invité officiellement à la remise du prix le 6 juin à l’Institut du monde arabe par sa directrice générale et l’ambassadeur de Jordanie en France, doyen du conseil des ambassadeurs arabes »
Mais entre l’attribution et la remise du prix, l’auteur algérien francophone de renommée internationale, Boualem Sansal, considéré comme critique des conditions politiques et sociales en Algérie, était invité en Israël pour participer en tant qu'invité d’honneur au Festival international des écrivains à Jérusalem du 13 au 17 mai, ce qui avait soulevé une levée de bouclier et en Algérie et dans le monde arabe, s'en suivit une polémique qui fait encore rage sur les réseaux sociaux et dans les rues tant algériennes qu'arabes.
Olivier Poivre d'Arvor précise : « Il y a quelques jours, les membres du jury recevaient un étrange message déprogrammant cette cérémonie en « raison des événements actuels dans le monde arabe » et nous proposant le 12 juin une nouvelle réunion en présence de l’ambassadrice de Jordanie et de l’ambassadeur de la Ligue des Etats arabes à Paris. Par un simple mail, Boualem Sansal se trouvait « désinvité » ».
Pour Olivier Poivre d'Arvor, c’est probablement le même Conseil (des ambassadeurs arabes à Paris, dont fait partie l'Algérie, NDLR) qui a décidé de reporter la cérémonie du 06 au 12 juin et éventuellement de ne pas attribuer le prix à l’écrivain algérien pour son roman "Rue Darwin", publié en 2011 chez Gallimard, il invite les membres du jury à « faire de même et à créer une nouvelle distinction qui honorera l’œuvre de Boualem Sansal, écrivain algérien, homme libre et épris de dialogue ».
L’écrivain explique cette polémique suite à son voyage en Israël par le fait que se rendre dans ce pays est considéré comme un tabou en Algérie : « J’ai comme l’impression que sur la question palestinienne, sur les rapports avec Israël, certains Algériens veulent être plus Palestiniens que les Palestiniens. Les Palestiniens peuvent s’asseoir avec les Israéliens autour de la table de négociations, des gouvernements arabes peuvent avoir des relations diplomatiques avec l’État d’Israël, commercer avec sans que cela ne choque. Mais dès qu’un Algérien se rend dans ce pays, on sort les couteaux ».
C'est d'ailleurs aussi ce qui arriva à une délégation du Gouvernement provisoire kabyle en exil, conduite par Ferhat Mehenni, suite à sa visite en Israël du 20 au 24 mai dernier. Cela avait soulevé un tollé général.
L’auteur d’expression française s’est distingué par son œuvre primée « Le Village de l'Allemand » (2008) et « Le serment des barbares » (1999) censurées en Algérie. En plus du Prix de la Paix, il a été le lauréat de plusieurs Prix : Tropiques, Michel Dard, Grand Prix RTL-Lire, Grand Prix de la Francophonie, Nessim Habif et du Prix Louis Guilloux.
wbw
SIWEL 111836 JUIN 12
Le "Prix du roman arabe", a pour but de « récompenser un ouvrage de haute valeur littéraire décerné à un écrivain d’origine arabe dont le roman a été écrit ou traduit en français », son jury est composé de quinze personnes sous la présidence de l’académicienne Hélène Carrère d’Encausse.
C’est le Conseil des ambassadeurs arabes en France avec le soutien de l’Institut du Monde Arabe qui est à l’origine de cette récompense littéraire, créée en 2008.
Pour son édition 2012, le jury avait attribué le prix à Boualem Sansal, Olivier Poivre d'Arvor déclare que : « le lauréat a été averti et invité officiellement à la remise du prix le 6 juin à l’Institut du monde arabe par sa directrice générale et l’ambassadeur de Jordanie en France, doyen du conseil des ambassadeurs arabes »
Mais entre l’attribution et la remise du prix, l’auteur algérien francophone de renommée internationale, Boualem Sansal, considéré comme critique des conditions politiques et sociales en Algérie, était invité en Israël pour participer en tant qu'invité d’honneur au Festival international des écrivains à Jérusalem du 13 au 17 mai, ce qui avait soulevé une levée de bouclier et en Algérie et dans le monde arabe, s'en suivit une polémique qui fait encore rage sur les réseaux sociaux et dans les rues tant algériennes qu'arabes.
Olivier Poivre d'Arvor précise : « Il y a quelques jours, les membres du jury recevaient un étrange message déprogrammant cette cérémonie en « raison des événements actuels dans le monde arabe » et nous proposant le 12 juin une nouvelle réunion en présence de l’ambassadrice de Jordanie et de l’ambassadeur de la Ligue des Etats arabes à Paris. Par un simple mail, Boualem Sansal se trouvait « désinvité » ».
Pour Olivier Poivre d'Arvor, c’est probablement le même Conseil (des ambassadeurs arabes à Paris, dont fait partie l'Algérie, NDLR) qui a décidé de reporter la cérémonie du 06 au 12 juin et éventuellement de ne pas attribuer le prix à l’écrivain algérien pour son roman "Rue Darwin", publié en 2011 chez Gallimard, il invite les membres du jury à « faire de même et à créer une nouvelle distinction qui honorera l’œuvre de Boualem Sansal, écrivain algérien, homme libre et épris de dialogue ».
L’écrivain explique cette polémique suite à son voyage en Israël par le fait que se rendre dans ce pays est considéré comme un tabou en Algérie : « J’ai comme l’impression que sur la question palestinienne, sur les rapports avec Israël, certains Algériens veulent être plus Palestiniens que les Palestiniens. Les Palestiniens peuvent s’asseoir avec les Israéliens autour de la table de négociations, des gouvernements arabes peuvent avoir des relations diplomatiques avec l’État d’Israël, commercer avec sans que cela ne choque. Mais dès qu’un Algérien se rend dans ce pays, on sort les couteaux ».
C'est d'ailleurs aussi ce qui arriva à une délégation du Gouvernement provisoire kabyle en exil, conduite par Ferhat Mehenni, suite à sa visite en Israël du 20 au 24 mai dernier. Cela avait soulevé un tollé général.
L’auteur d’expression française s’est distingué par son œuvre primée « Le Village de l'Allemand » (2008) et « Le serment des barbares » (1999) censurées en Algérie. En plus du Prix de la Paix, il a été le lauréat de plusieurs Prix : Tropiques, Michel Dard, Grand Prix RTL-Lire, Grand Prix de la Francophonie, Nessim Habif et du Prix Louis Guilloux.
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SIWEL 111836 JUIN 12