BAC 2016 : Que l'Algérie cesse d'hypothéquer l'avenir des enfants kabyles !

03/06/2016 22:19

CONTRIBUTION (SIWEL) — Comme les années précédentes, les fuites ont marqué l'examen du BAC 2016 en Algérie. Cette année ces fuites s'avèrent encore plus généralisées que ce qu'on a connu dans le passé.
D'aucuns avancent que ces fuites sont organisées par des éléments du pouvoir algérien afin de discréditer la ministre algérienne de l'éducation et la pousser ainsi à la sortie.

En tout cas, cette polémique a fait réagir Salem At Seyd qui rappelle que la Kabylie refuse que l'Algérie hypothèque l'avenir de ses enfants . Nous publions ci-dessous sa contribution.


Ah si seulement l’indépendance de la Kabylie était reconnue à l’ONU. Si seulement nous pouvions voter demain pour libérer les kabyles de ces tristes spectacles que l’espace algérien et son Etat moribond donnent à voir à la planète. Tout cela c’est pour bientôt, l’Etat algérien n’est même pas capable d’organiser un baccalauréat sans triches aucunes. L’Etat algérien se trouve dans une faillite systémique. Pour mettre en difficulté une de ses ministres, il est capable d’organiser une fuite technologique et télématique d’envergure. Honnêtement, si le sort des lycéens Kabyles n'était pas en jeu dans cette Algérie artificiellement créée par la France coloniale, nous ne poserions même pas la question. Mais des centaines de milliers de jeunes âmes kabyles doivent subir l’Ecole algérienne à notre grand damne.

Ah que l’idée de Dda Ferhat de boycotter par le passé cette Ecole de la honte est séduisante. L’Etat algérien n’est même pas capable de protéger une ministre qui aura eu au moins le mérite d’exprimer le souhait de généraliser l’enseignement de Tamazight. Mais cela ne nous concerne plus, désormais nous voulons Taqvaylit langue première de l’Etat et enseignée dès le plus jeune âge à nos enfants. Sans compter que beaucoup de non-kabyles se mettent à apprendre cette langue. Et ce dans les quatre coins de la planète. Et oui Taqvaylit s’exporte. Imaginez donc si la Kabylie était pleinement indépendante.

Afin de supprimer cette ministre à la longévité ministérielle algérienne remarquable, l’Etat algérien n’a rien trouvé de mieux que de saboter le bac. Ses acolytes ultraconservateurs nourris à la mamelle du wahhabo-salafisme et de son parent arabo-islamiste ne sauraient d’ailleurs nous contredire. Ni même cette génération de Dz-staliniens nourris par Boumediene. Ce même Boumediene qui en 1962 nous a ramené en Kabylie la lie de l’Egypte et du Levant pour arabiser la frondeuse Kabylie. Même un cordonnier des rues du Caire qui savait un peu lire et écrire l’arabe faisait l’affaire. Pourvu qu’on lobotomise sans autre forme de procès les enfants de ces kabyles qui ont défié son pouvoir absolu.

Et pour se faire, les attaques de ces arabo-islamo-algérianistes sont toujours les mêmes. Ils accusent Nouria Benghabrit d’avoir la rage. Ces antisémites invétérés n’ont rien trouvé de mieux que d’aller lui chercher des origines juives. C’est dire le niveau de réflexion et les considérations de ces arabistes et islamistes. Comme si le fait d’être juif était une tare. Et quand on regarde l’œuvre considérable de ce peuple et son apport à l’humanité, c’est même le contraire. Le wahhabo-salafisme et l’arabo-islamisme sont des poisons idéologiques qui contaminent tous ceux qu’ils touchent. A ne pas confondre avec l’Islam sécularisé en vigueur dans nos contrées kabyles et respectueux des institutions du pays. La dés-arabisation de l’Islam serait un grand service que l’on rendrait à cette religion, avis donc aux théologiens. Et pour la nettoyer de ces idéologies morbides renvoyons le lecteur aux travaux de l’illustre Mohamed Arkoun.

Il faut abattre le soldat Benghabrit ! Que l’Etat algérien hypothèque l’avenir des algériens, c’est le problème des algériens après tout. Mais que l’Etat algérien hypothèque depuis un demi-siècle l’avenir de la Kabylie ce n’est plus tolérable. Il est grand temps que la Kabylie se sépare de ce bateau en déroute et battu par les flots. Il est grand temps que la Kabylie pense à son avenir. Nous ne pouvons plus laisser nos enfants entre les mains de cette école coloniale arabo-algérienne. Cette Ecole dont le seul programme et de correspondre aux attentes du grand mufti de l’Arabie Saoudite reine du Saint Pétrole. La Kabylie doit absolument atteindre ses objectifs auprès de l’ONU et il est vital qu’on organise un référendum pour son indépendance. Le peuple kabyle est le seul maître de sa souveraineté et il doit se prononcer librement pour son indépendance. Nous comptons et nous soutiendrons grandement le MAK et le GPK pour y parvenir.

Les kabyles doivent prendre conscience que l’histoire de la guerre d’Algérie ne suffit pas pour justifier notre présence au sein de ce pays en perdition. Nous avons toutes et tous donné dans nos familles notre sang pour libérer notre peuple du joug colonial en 1954. Mais cette fois-ci nous devons nous libérer du colonialisme arabiste. Ce colonialisme qui utilise la Révolution de 1954 et nos martyrs pour nous culpabiliser et retarder l’inévitable séparation. Nos martyrs sont morts non pour libérer l’Algérie mais d’abord et avant tout pour libérer notre peuple colonisé en 1857. Le peuple kabyle a toujours été indépendant même sous le règne de Massinissa.

Le peuple kabyle redeviendra indépendant et personne ne pourra empêcher le vent de l’Histoire de souffler. Et si la volonté d’indépendance n’est pas entendue alors cette lame de fond historique balayera tôt ou tard tout sur son passage. Le MAK et le GPK propose une solution politique à un problème politique. Les kabyles ne veulent pas répandre le sang, ils veulent juste arrêter qu’on fasse couler le leur. Et c’est avec un Etat et une Kabylie souveraine qu’ils y parviendront. Que les aventuriers qui hypothèquent l’avenir des peuples algériens ne s’y trompent pas, ils n'hypothéqueront pas l’avenir du peuple kabyle.

Salem AT SEYD

SIWEL 03 2220 JUN 16



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