Algérie : les émirs arabes exterminent l'outarde et la gazelle avec la bénédiction des autorités

18/03/2012 14:57


GHARDAÏA (SIWEL) — Le désert algérien est devenu depuis quelques années un défouloir pour émirs arabes d'Orient. L'Etat algérien leur offre toutes les commodités pour venir chasser l'outarde et la gazelle pourtant protégées officiellement.


Notre correspondant s'est déplacé à Ghardaïa et les témoignages racontent comment ces émirs viennent par vols spéciaux dans les aéroports intérieurs algériens chasser des espèces en voie de disparition.

« Les émirs et autres riches des pays arabes viennent par avion spécial avec tout le nécessaire. Une fois arrivés, ils sont escortés par d'impressionnants escadrons de la gendarmerie dans le désert », raconte un élu local.

D'autres témoins, généralement mis au service dans ces opérations illégales, mais couvertes par les autorités algériennes, soutiennent que « ces émirs munis de kalachnikovs, de serviteurs pakistanais et de femmes de jouissance et de toutes la logistique nécessaire chassent impunément l'outarde dont ils extraient le cœur et la gazelle pour garder rien que leur tête en guise de trophée ».

Pourtant, la loi algérienne protège en tout 73 espèces, dont l’outarde et la gazelle. L'outarde est protégée par des conventions internationales et en Algérie par le décret n°083-509 du 20 août 1983 renforcé par l’arrêté du 17 janvier 1995.

L’outarde houbara (chlamydotis undulata), en voie d’extinction, est un bel oiseau coureur de 60-65 cm, haut sur pattes, dont le plumage tacheté reproduit l’ocre de la steppe, par un mimétisme qui lui permet d’échapper à ses prédateurs.

Nos sources affirment que l'endroit principal que choisissent ces riches braconniers d'Arabie se situe généralement dans l’immense espace qui est entre les wilayas d’El Bayadh et de Béchar, au sud-ouest du pays.

En Arabie, l'espèce est déjà exterminée et les centaines de chasseurs qui viennent dans le sud algérien ne se contentent pas seulement de chasser mais affectionnent aussi le pillage des nids d’outarde, ne laissant aucune chance à cette espèce de reconstituer sa population.

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SIWEL 181450 MAR 12


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