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« Adlis n Yennayer », la nouvelle tradition initiée et promue par les militants souverainistes kabyles

13/01/2017 - 18:31

CULTURE (SIWEL) — Des appels sont lancés continuellement sur les réseaux sociaux sur une cause où une autre. Les uns font flop et d'autres se retrouvent au top. Celui de "Adlis n Yennayer" est au top. Initié lors de Yennayer 2966-2016, cet événement a pris de l'ampleur cette année. Le concept est simple : « A l'occasion de Yennayer j'achète un ou plusieurs livres en langue kabyle ».


Akli Muhubi tenant le livre "Taqvaylit" de Larbi Yahioun
Akli Muhubi tenant le livre "Taqvaylit" de Larbi Yahioun
D'aucuns vont dire : « les livres en kabyle, il faut les acheter toute l'année pas que le jour de Yennayer ». Certes, mais, souvent, ceux-là même qui disent cela n'en achètent jamais.
Parce qu'ils sont pragmatiques et veulent sortir Yennayer des festivités folkloriques de l'Etat algérien, des militants souverainistes ont adhéré massivement à cette initiative :

« Même avec le travail épuisant que la marche d'aujourd'hui nous a coûté, nous marquons notre action d'achat d'un livre écrit en langue Kabyle » a déclaré Lazhar Bessadi.

Pour Mouloud Hamrani qui, après une prise de parole remarquée, lors du rassemblement qui a suivi la marche de Tizi Wezzu : « même si la violence policière était atroce aujourd’hui, elle ne nous a pas détournée de notre devoir, taqvaylit uqvel kullec »

Lynda At Maamar a, quant à elle, assuré qu'elle a dû parcourir toute la ville de Saint-Etienne (en France) pour trouver deux livres en kabyle.
« Uγeγ-d adlis (amawal) n Teqbaylit, γas wamma kkiγ-d akk Saint-Etienne daya kan i d-ufiγ »

Slimane Kadi, qui a dû déjouer plusieurs agents de la sécurité coloniale pour atteindre la marche à laquelle il a pris part à Tizi Wezzu, a assuré qu'il a répondu à l'appel : « Amaken id-nessawel iwaken yal aqvayli anda ma yella ad yeɣ adlis s teqvaylit, assa nek arriɣ-d i tiɣri »

Nasim At Ḥemmu, parti d'Illilten pour marcher, a également indiqué sur les réseaux sociaux sont adhésion « Ha-t-an tekkiɣ di tmesbanit n wedlis s teqbaylit ilmend n Yennayer 2967 »

Pour Walid Tighzert, qui était, lui, à la marche de Vgayet : « le moindre hommage qu'on peut rendre à un auteur, c'est de lire son oeuvre, notamment un livre kabyle. Il est de notre devoir, nous les kabyles de valoriser notre langue »

Pour l'initiateur de ce concept, Akli Muhubi de Tizi n Berber, qui nous a appris que cette action a été initiée déjà l'année passée, nous a expliqué que c'est tout simplement parce qu'il aime cette langue qu'il y a pensé, spontanément. Tout en précisant, modestement, que d'autres l'ont aidé et que le même concept est repris par d'autres un peu partout. N'est-ce pas le but?

nbb
SIWEL 131945 JAN 17



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