Un peuple, une culture et une civilisation qui nous vient du fin fond des âges sont menacés de siparition en raison des appétits voraces qui convoitent son sol trop riche en pétrol, en gaz, en or et en uranium.(PH/DR)
L’Azawad (Nord Mali) couvre environ 930 000 km2, à la lisière du Sahel et du Sahara. Sa population, estimée à près de 3 millions d’âmes est composée de Songhaïs, Arabes, Touaregs et Peuls. Leur longue cohabitation dans un environnement difficile en a fait un ensemble humain distinct.
Depuis 1960, les populations de l’Azawad vivent une instabilité et une insécurité récurrentes, marquées par des épisodes dramatiques de soulèvements et de répressions massives et brutales par l’armée malienne (1963, 1990, 2006, 2012 à maintenant). Le bilan humain des tueries de l’armée malienne et de l’insécurité qu’elles ont créée est lourd : il s’élèverait, de 1960 à nos jours, à plusieurs dizaines de milliers de morts dont les femmes, les enfants et les personnes âgées constituent la plus grande partie (Environ 100 000 selon l’Arvra).
Les différents accords de paix signés avec les mouvements et fronts de l’Azawad (Tamanrasset, Pacte National, accords d’Alger), promettant, sécurité, responsabilisation effective des Azawadiens et développement, n’ont jamais été convenablement appliqués. Il semble même qu’ils n’ont été que des leurres pour obtenir des périodes d’accalmie, drainer des financements extérieurs utilisés insidieusement à approfondir les divisions entre communautés et au sein d’une même communauté.
A partir de 2000, l’Etat malien a permis l’installation de groupes mafieux et narco terroristes sur le territoire de l’Azawad. L’expansion de ces groupes a bénéficié d’appuis et de complicités jusqu’au plus haut sommet de l’Etat devenu courtier d’un business narco -terroriste (« air cocaïne », rançons, etc.).
Le soulèvement déclenché en janvier 2012 a contribué à l’écroulement de l’Etat corrompu et dévoyé du Mali. Dès lors, les groupes narco- terroristes nantis des rançons payées pour la libération d’otages occidentaux et des revenus des trafics mafieux ont rapidement saisi tout l’avantage à tirer de cette nouvelle situation. Soutenus par des Etats aux enjeux géostratégiques mal dissimulés, les groupes narco- terroristes ont réussi à supplanter les mouvements nationalistes azawadiens, faiblement organisés, sans moyens et sans soutiens extérieurs.
Enhardis par la passivité de la communauté internationale, les narco -terroristes, dans leur avancée vers le Mali ont rapidement battu en retraite à la suite de l’intervention unilatérale de la France déclenchée le 10 janvier 2013.
Depuis cette date, c’est la flambée de crimes et exactions de l’armée malienne à l’ombre de l’opération Serval. Les azawadiens, de nouveau, ne font plus que compter les morts, égrener les exactions (vols, viols, saccages, pillages, enlèvements, tortures..). En effet, la France, si elle a été saluée pour son intervention, n’a prévu aucun mécanisme pour éviter que l’armée malienne, de retour sur le territoire de l’Azawad dans le sillage de l’opération Serval, ne s’en prenne, comme d’habitude, aux populations civiles.
Depuis le début de l’opération Serval, les soldats maliens agissent comme s’ils étaient en guerre contre les communautés. Les personnes civiles enlevées par l’armée malienne, au moins une centaine, sont malicieusement présentées, parfois devant les médias, comme des prisonniers jihadistes. Les localités de Konna, Tilwat, Fatoma, Sévaré, Niono, Séribala, Diabaly, Léré, Tombouctou, Ber, Rharous et alentours, Gossi et voisinage, Intililt, Gao et les communes avoisinantes, Hodari, Douentza, Hombori, Boni, Ingoma… ont été principalement éprouvées. Le pillage des biens des populations arabes et touarègues est systématique : il vise leur appauvrissement total.
Les soldats maliens commettent ces crimes en toute impunité. Les plus hautes autorités maliennes restent dans le déni et n’ont cure de l’opinion publique internationale qui commence, enfin, à montrer et dénoncer certains de ces crimes.
Depuis le début du dernier conflit de 2012, plus de 600 000 azawadiens ont traversé les frontières du territoire pour se réfugier dans les pays voisins. Près de 700.000 personnes ont été contraintes de se déplacer à l’intérieur du territoire ou vers le sud.
Pendant ce temps là, le règlement politique « durable » du conflit reste dans l’impasse. La France, la CEDEAO, l’Union Européenne et une partie de la communauté internationale, multiplient les appuis et les soutiens financiers à l’Etat malien, sans assumer la pleine responsabilité de la situation née de l’engagement français et sans s’assurer que le remède n’aggrave le mal.
L’Etat malien, en déliquescence malgré tous les appuis dont il bénéficie, traîne à négocier avec les azawadiens et l’emprise des putschistes reste très forte.
La timidité de la France à exiger la cessation des crimes et exactions contre les populations civiles est proportionnelle à sa frilosité à parler clairement de l’exigence de négociations entre les azawadiens et le Mali. Le déploiement d’une force de maintien de paix de l’ONU et l’euphorie des élections maliennes en juillet font croire que le règlement durable du conflit est véritablement dans l’impasse totale.
Concertation civile inter-azawadienne,
SIWEL 021503 AVR 13
Depuis 1960, les populations de l’Azawad vivent une instabilité et une insécurité récurrentes, marquées par des épisodes dramatiques de soulèvements et de répressions massives et brutales par l’armée malienne (1963, 1990, 2006, 2012 à maintenant). Le bilan humain des tueries de l’armée malienne et de l’insécurité qu’elles ont créée est lourd : il s’élèverait, de 1960 à nos jours, à plusieurs dizaines de milliers de morts dont les femmes, les enfants et les personnes âgées constituent la plus grande partie (Environ 100 000 selon l’Arvra).
Les différents accords de paix signés avec les mouvements et fronts de l’Azawad (Tamanrasset, Pacte National, accords d’Alger), promettant, sécurité, responsabilisation effective des Azawadiens et développement, n’ont jamais été convenablement appliqués. Il semble même qu’ils n’ont été que des leurres pour obtenir des périodes d’accalmie, drainer des financements extérieurs utilisés insidieusement à approfondir les divisions entre communautés et au sein d’une même communauté.
A partir de 2000, l’Etat malien a permis l’installation de groupes mafieux et narco terroristes sur le territoire de l’Azawad. L’expansion de ces groupes a bénéficié d’appuis et de complicités jusqu’au plus haut sommet de l’Etat devenu courtier d’un business narco -terroriste (« air cocaïne », rançons, etc.).
Le soulèvement déclenché en janvier 2012 a contribué à l’écroulement de l’Etat corrompu et dévoyé du Mali. Dès lors, les groupes narco- terroristes nantis des rançons payées pour la libération d’otages occidentaux et des revenus des trafics mafieux ont rapidement saisi tout l’avantage à tirer de cette nouvelle situation. Soutenus par des Etats aux enjeux géostratégiques mal dissimulés, les groupes narco- terroristes ont réussi à supplanter les mouvements nationalistes azawadiens, faiblement organisés, sans moyens et sans soutiens extérieurs.
Enhardis par la passivité de la communauté internationale, les narco -terroristes, dans leur avancée vers le Mali ont rapidement battu en retraite à la suite de l’intervention unilatérale de la France déclenchée le 10 janvier 2013.
Depuis cette date, c’est la flambée de crimes et exactions de l’armée malienne à l’ombre de l’opération Serval. Les azawadiens, de nouveau, ne font plus que compter les morts, égrener les exactions (vols, viols, saccages, pillages, enlèvements, tortures..). En effet, la France, si elle a été saluée pour son intervention, n’a prévu aucun mécanisme pour éviter que l’armée malienne, de retour sur le territoire de l’Azawad dans le sillage de l’opération Serval, ne s’en prenne, comme d’habitude, aux populations civiles.
Depuis le début de l’opération Serval, les soldats maliens agissent comme s’ils étaient en guerre contre les communautés. Les personnes civiles enlevées par l’armée malienne, au moins une centaine, sont malicieusement présentées, parfois devant les médias, comme des prisonniers jihadistes. Les localités de Konna, Tilwat, Fatoma, Sévaré, Niono, Séribala, Diabaly, Léré, Tombouctou, Ber, Rharous et alentours, Gossi et voisinage, Intililt, Gao et les communes avoisinantes, Hodari, Douentza, Hombori, Boni, Ingoma… ont été principalement éprouvées. Le pillage des biens des populations arabes et touarègues est systématique : il vise leur appauvrissement total.
Les soldats maliens commettent ces crimes en toute impunité. Les plus hautes autorités maliennes restent dans le déni et n’ont cure de l’opinion publique internationale qui commence, enfin, à montrer et dénoncer certains de ces crimes.
Depuis le début du dernier conflit de 2012, plus de 600 000 azawadiens ont traversé les frontières du territoire pour se réfugier dans les pays voisins. Près de 700.000 personnes ont été contraintes de se déplacer à l’intérieur du territoire ou vers le sud.
Pendant ce temps là, le règlement politique « durable » du conflit reste dans l’impasse. La France, la CEDEAO, l’Union Européenne et une partie de la communauté internationale, multiplient les appuis et les soutiens financiers à l’Etat malien, sans assumer la pleine responsabilité de la situation née de l’engagement français et sans s’assurer que le remède n’aggrave le mal.
L’Etat malien, en déliquescence malgré tous les appuis dont il bénéficie, traîne à négocier avec les azawadiens et l’emprise des putschistes reste très forte.
La timidité de la France à exiger la cessation des crimes et exactions contre les populations civiles est proportionnelle à sa frilosité à parler clairement de l’exigence de négociations entre les azawadiens et le Mali. Le déploiement d’une force de maintien de paix de l’ONU et l’euphorie des élections maliennes en juillet font croire que le règlement durable du conflit est véritablement dans l’impasse totale.
Concertation civile inter-azawadienne,
SIWEL 021503 AVR 13