Répression des manifestants kurdes à Paris, Berivan Firat témoigne (PH/ capture d'écran)
« ... Lundi 8 février nous nous sommes rassemblés, rue Lamballe métro Passy, à proximité de l'Ambassade de Turquie, pour dénoncer le massacre de 60 civils dans la ville de Cizre.
Je voudrais souligner que ces civils étaient depuis plus de deux semaines réfugiés dans une cave, et malgré que nous ayons demandés, malgré que les familles, les avocats de Turquie aient demandé à la Cour européenne des droits de l'homme de prendre une décision urgente pour que les ambulances puissent aller récupérer ces blessés, que la Turquie arrête ces bombardements. Rien n'a été fait…
Donc le lundi, ces gens ont été massacrés et très certainement avec des armes chimiques parce qu'il n'y avait aucune trace de balles, plutôt des brûlures, mais les vêtements sont en places donc ils ont été massacrés à l'arme chimique….
Et pour dénoncer cela nous avons organisé une manifestation autorisée, je voudrais le souligner, qui était autorisée place à proximité de l'Ambassade de Turquie, à peu près 300 mètres juste en dessous…
Et donc quand nous sommes arrivés, généralement la police met des barricades juste à l'emplacement pour nous empêcher d'avancer vers l'Ambassade, mais là, la place était ouverte, ils étaient placés beaucoup plus haut, donc nos responsables ont demandés et ils nous ont dit qu'on pouvait se rassembler rue Lamballe pour manifester…
Donc nous avons commencé notre manifestation, en ayant notre propre groupe de sécurité, de gens pour empêcher justement des débordements ou même des agressions externes…
Je voudrais souligner que ces civils étaient depuis plus de deux semaines réfugiés dans une cave, et malgré que nous ayons demandés, malgré que les familles, les avocats de Turquie aient demandé à la Cour européenne des droits de l'homme de prendre une décision urgente pour que les ambulances puissent aller récupérer ces blessés, que la Turquie arrête ces bombardements. Rien n'a été fait…
Donc le lundi, ces gens ont été massacrés et très certainement avec des armes chimiques parce qu'il n'y avait aucune trace de balles, plutôt des brûlures, mais les vêtements sont en places donc ils ont été massacrés à l'arme chimique….
Et pour dénoncer cela nous avons organisé une manifestation autorisée, je voudrais le souligner, qui était autorisée place à proximité de l'Ambassade de Turquie, à peu près 300 mètres juste en dessous…
Et donc quand nous sommes arrivés, généralement la police met des barricades juste à l'emplacement pour nous empêcher d'avancer vers l'Ambassade, mais là, la place était ouverte, ils étaient placés beaucoup plus haut, donc nos responsables ont demandés et ils nous ont dit qu'on pouvait se rassembler rue Lamballe pour manifester…
Donc nous avons commencé notre manifestation, en ayant notre propre groupe de sécurité, de gens pour empêcher justement des débordements ou même des agressions externes…
Carré de manifestants devant l'ambassade de Turquie (PH/DR)
J'étais l'animatrice de la manifestation, et étant un peu souffrante j'ai même à plusieurs reprises donné le micro à une autre amie pour souffler un peu, je revenais, je repartais…
Et à un moment donné, ils auraient fait l'appel (moi je n'ai pas entendu) de reculer vers place de Pérou, je crois si je ne me trompe pas…enfin, à peu près une centaine de mètres plus bas, mais moi je n'ai rien entendu.
J'étais parmi les manifestants et je me suis senti happée, c'est-à-dire tirée de toutes forces par des policiers, et en quelques secondes, je me suis retrouvée à terre avec 3 policiers essayant de faire je ne sais pas quoi. Je n’ai pas compris parce que ça été tellement vite !...et à un moment donné, j'ai perdu connaissance…
Quand je suis revenue à moi, j'étais couverte de sang, j'avais mon pantalon qui était complètement couvert de sang, j'étais en état de panique, donc je ne comprenais pas, et après on m'a dit non ce n'est pas votre sang c'est celui de quelqu'un d'autre...
Et j'ai vu un camarade, du nom de Morad qui était allongé sur le ventre les mains menottés dans le dos, qui saignait, on peut dire qui pissait le sang. Il avait vu plusieurs policiers sur moi et il était venu pour me protéger. Il a donc été très violemment agressé. il a eu trois fractures à la tête, l'arcade sourcilière et tout ça…
Et à un moment donné, ils auraient fait l'appel (moi je n'ai pas entendu) de reculer vers place de Pérou, je crois si je ne me trompe pas…enfin, à peu près une centaine de mètres plus bas, mais moi je n'ai rien entendu.
J'étais parmi les manifestants et je me suis senti happée, c'est-à-dire tirée de toutes forces par des policiers, et en quelques secondes, je me suis retrouvée à terre avec 3 policiers essayant de faire je ne sais pas quoi. Je n’ai pas compris parce que ça été tellement vite !...et à un moment donné, j'ai perdu connaissance…
Quand je suis revenue à moi, j'étais couverte de sang, j'avais mon pantalon qui était complètement couvert de sang, j'étais en état de panique, donc je ne comprenais pas, et après on m'a dit non ce n'est pas votre sang c'est celui de quelqu'un d'autre...
Et j'ai vu un camarade, du nom de Morad qui était allongé sur le ventre les mains menottés dans le dos, qui saignait, on peut dire qui pissait le sang. Il avait vu plusieurs policiers sur moi et il était venu pour me protéger. Il a donc été très violemment agressé. il a eu trois fractures à la tête, l'arcade sourcilière et tout ça…
Au final ils ont arrêtés 25 personnes. Ils nous ont menottés. Ils nous ont amenés juste devant l'Ambassade de Turquie, devant la porte de l'Ambassade Turque!
Nous sommes restés plus d'une quarantaine de minutes menottés devant la porte de l'Ambassade Turque !...
Je pense, je suis même certaine, que de cette façon ils ont voulu donner le message à l'ambassade de Turque en lui disant « on les a arrêtés, ils sont là, et voilà on vous les présente là devant vous ».
On nous a carrément installés devant la porte de l'ambassade Turque avec les menottes aux bras.
Au final nous étions donc 25 à être placé en garde à vue et 14 à être amené dans un commissariat du côté de Châtelet, l'hôtel Dieu, et de toute manière, tout le long de la route, nous avons été victimes d'insultes, d'injures, du genre de menaces : vous feriez ça en Turquie ?!; ou des choses assez vulgaires…
Les insultes ont continué aussi au commissariat, on nous a présenté des procès-verbaux de garde à vue quand personnellement j'ai voulu le lire j'ai dit je le lis avant de le signer, l'officier qui était de service, une dame, m'a dit «tu me casses les couilles !!! Elle refuse de signer !» , Puis elle est partie…
Nous sommes restés plus d'une quarantaine de minutes menottés devant la porte de l'Ambassade Turque !...
Je pense, je suis même certaine, que de cette façon ils ont voulu donner le message à l'ambassade de Turque en lui disant « on les a arrêtés, ils sont là, et voilà on vous les présente là devant vous ».
On nous a carrément installés devant la porte de l'ambassade Turque avec les menottes aux bras.
Au final nous étions donc 25 à être placé en garde à vue et 14 à être amené dans un commissariat du côté de Châtelet, l'hôtel Dieu, et de toute manière, tout le long de la route, nous avons été victimes d'insultes, d'injures, du genre de menaces : vous feriez ça en Turquie ?!; ou des choses assez vulgaires…
Les insultes ont continué aussi au commissariat, on nous a présenté des procès-verbaux de garde à vue quand personnellement j'ai voulu le lire j'ai dit je le lis avant de le signer, l'officier qui était de service, une dame, m'a dit «tu me casses les couilles !!! Elle refuse de signer !» , Puis elle est partie…
Donc c'était des humiliations. On était considéré comme si on avait commis un crime. On nous a accusé de « refuser d'obtempérer à une demande de dispersement » alors que personnellement, moi, je n'ai même pas entendu cette soit disant somation.
J'ai appris par la suite par les organisateurs qu'ils avaient demandé à ce qu'on se déplace à une centaine de mètre plus bas, place de Bolivie, (ça y est je me rappelle du nom). Pendant que les organisateurs essayaient de faire bouger les manifestations, ils ont attaqué et tout à débordé !... et après, ils nous ont très violemment placés en garde à vue.
Nous avons été pendant 24 heures détenus en garde à vue, privé de notre liberté, pour avoir dénoncé le massacre des civils à l'arme chimique par l'Etat turc; la Turquie, je souligne qui est la deuxième armée de l'OTAN, qui est aussi payée, financée par l'Europe pour soit disant contenir les réfugiés qui viennent d'Irak et de Syrie, cette Turquie massacre le peuple kurde devant le silence complice, c'est de la complicité active de l'Occident, de l'Union Européenne et même de la France. !
L'Union Européenne, la Cour Européenne des Droits de l'Homme refuse de voir qu'il y a un peuple qui est en train de se faire massacrer…
On déclare qu'il s‘agit de combattants ou de résistants kurdes, et nous, et moi, je dis, en toute honnêteté, clairement, même s'il s'agit de combattants kurdes, des gens qui sont blessés ont comme chacun, comme tout être humain, droit aux soins, ce n'est pas parce que ce sont des militants, ou parce que soit disant des combattants qu'ils doivent être exécutés ou tués à l'arme chimique ?!!! ...
Que, dans tous les cas, dans la ville de Cizre, il n'y a pas de combattants du PKK. Il s'agit de civils qui (certains) ont été obligés de prendre les armes pour se défendre contre la barbarie turque.
Et voilà la situation !…
Je dénonce par cela le comportement des forces de l'ordre française qui nous ont très violemment chargés le corps, j'ai le corps couvert d'ecchymoses, j'ai une luxation de l'épaule, j'ai été victime de deux malaises graves… J'ai donc dû être amené à l'hôpital, en plus de cela, des humiliations en tant que femmes !... Ce sont des choses que je trouve indignes de la France, de la France que j'aime, de la France que je connais…
… Et encore une fois, je dénonce la barbarie de l'État fasciste turc !
Je souligne que les massacres et les blocus sur les villes kurdes comme Cizre continuent, des massacres ont lieu actuellement, les civils kurdes crient à l'aide, demandant de l'aide, encore là ! Actuellement !... il y a encore des gens confinés, enfermés dans des caves, qui attendent les secours…Des gens qui meurent de faim et de soif, en pleine ville, à cause du blocus de l'Etat fasciste Turque.
Je dis encore une fois, si la Turquie, un Etat fasciste, est coupable de commettre un génocide sur son peuple, l'Occident, l'Union Européenne et la France, est tout aussi complice de par leur silence ! Car si on ne dénonce pas, on est complice ! C’est clair et net.
Et c'est tout ce que je voulais dire ... »
Source Sputniknews
SIWEL 121218 FEV 16
J'ai appris par la suite par les organisateurs qu'ils avaient demandé à ce qu'on se déplace à une centaine de mètre plus bas, place de Bolivie, (ça y est je me rappelle du nom). Pendant que les organisateurs essayaient de faire bouger les manifestations, ils ont attaqué et tout à débordé !... et après, ils nous ont très violemment placés en garde à vue.
Nous avons été pendant 24 heures détenus en garde à vue, privé de notre liberté, pour avoir dénoncé le massacre des civils à l'arme chimique par l'Etat turc; la Turquie, je souligne qui est la deuxième armée de l'OTAN, qui est aussi payée, financée par l'Europe pour soit disant contenir les réfugiés qui viennent d'Irak et de Syrie, cette Turquie massacre le peuple kurde devant le silence complice, c'est de la complicité active de l'Occident, de l'Union Européenne et même de la France. !
L'Union Européenne, la Cour Européenne des Droits de l'Homme refuse de voir qu'il y a un peuple qui est en train de se faire massacrer…
On déclare qu'il s‘agit de combattants ou de résistants kurdes, et nous, et moi, je dis, en toute honnêteté, clairement, même s'il s'agit de combattants kurdes, des gens qui sont blessés ont comme chacun, comme tout être humain, droit aux soins, ce n'est pas parce que ce sont des militants, ou parce que soit disant des combattants qu'ils doivent être exécutés ou tués à l'arme chimique ?!!! ...
Que, dans tous les cas, dans la ville de Cizre, il n'y a pas de combattants du PKK. Il s'agit de civils qui (certains) ont été obligés de prendre les armes pour se défendre contre la barbarie turque.
Et voilà la situation !…
Je dénonce par cela le comportement des forces de l'ordre française qui nous ont très violemment chargés le corps, j'ai le corps couvert d'ecchymoses, j'ai une luxation de l'épaule, j'ai été victime de deux malaises graves… J'ai donc dû être amené à l'hôpital, en plus de cela, des humiliations en tant que femmes !... Ce sont des choses que je trouve indignes de la France, de la France que j'aime, de la France que je connais…
… Et encore une fois, je dénonce la barbarie de l'État fasciste turc !
Je souligne que les massacres et les blocus sur les villes kurdes comme Cizre continuent, des massacres ont lieu actuellement, les civils kurdes crient à l'aide, demandant de l'aide, encore là ! Actuellement !... il y a encore des gens confinés, enfermés dans des caves, qui attendent les secours…Des gens qui meurent de faim et de soif, en pleine ville, à cause du blocus de l'Etat fasciste Turque.
Je dis encore une fois, si la Turquie, un Etat fasciste, est coupable de commettre un génocide sur son peuple, l'Occident, l'Union Européenne et la France, est tout aussi complice de par leur silence ! Car si on ne dénonce pas, on est complice ! C’est clair et net.
Et c'est tout ce que je voulais dire ... »
Source Sputniknews
SIWEL 121218 FEV 16