Quelque 200.000 combattants étrangers et leurs familles circulent actuellement à travers l'Europe (diplomate)

Vendredi 9 Février 2018

Tunis - Quelque 200 mille combattants étrangers et leurs familles circulent actuellement à travers l'Europe, a averti, jeudi, l'ambassadeur des Pays-Bas à Tunis, Hans Van Vloten Dissevelt.

"Quelque 200 mille combattants étrangers et leurs familles, qui circulent actuellement à travers l'Europe, commencent à revenir dans leurs pays et n'ont pas envie d'être détectés ni localisés", a précisé le diplomate lors d'un atelier de travail régional initié à l'initiative du Forum mondial contre le terrorisme sur le thème "le retour des familles des combattants terroristes étrangers".

Il a estimé que la menace terroriste ne cesse de prendre de l'ampleur et que les défis sécuritaires s'accroissent, soulignant l’impératif de trouver les moyens de les repérer et de suivre leur mouvement d'exode s'ils choisissent de se diriger vers un autre pays que le leur.

Le diplomate hollandais a insisté sur la nécessité d’approfondir la réflexion en matière de lutte contre le terrorisme et de coordonner l'effort global en mettant en place une feuille de route voire "un document de bonnes pratiques".

Pour sa part, l'ambassadeur américain à Tunis, Daniel Rubinstein, a affirmé que "la lutte contre le rapatriement des combattants terroristes étrangers est un nouveau défi sécuritaire auquel fait face la communauté internationale".

Il a relevé que certains membres des familles de ces combattants ont été radicalisés et d'autres ne sont que de simples victimes du terrorisme, mais le plus important est d'éviter qu'une nouvelle génération de terroristes ne voit le jour.

Dans ce sens, il a rappelé les récentes résolutions onusiennes relatives au partage des informations sur la mobilité des terroristes étrangers et de leurs familles, soulignant l'importance de cet atelier de travail qu'il qualifie de "plateforme propice" à l'échange de vues et d'expertises.

De son côté, Alina Romanowski, administrateur adjoint pour le Moyen-Orient de l'agence américaine pour le développement international (USAID) a préconisé l’élaboration d'actions communes, afin de traiter à la source les facteurs à l'origine du radicalisme.

Elle a estimé que de nouveaux défis se dressent face aux efforts déployés sur le plan sécuritaire notamment dans le domaine de la lutte contre le terrorisme et l'extrémisme.

Pour l'Amiral Kamel Akrout, conseiller principal à la sécurité nationale auprès du président tunisien, il est impératif de promouvoir le cadre juridique en vigueur afin de barrer la route aux éventuelles menaces face au retour des terroristes des zones de conflit ainsi que de leurs familles.

Il a souligné que l'atelier de travail auquel participent une trentaine de pays devrait déboucher sur une série de recommandations susceptibles de conforter l'effort déployés au double plan régional et international en matière de lutte contre le terrorisme et de prévention de l'extrémisme radical. 

Le Forum mondial contre le terrorisme, créé en septembre 2011 à New York, regroupe 29 Etats de toutes les régions du monde. Il a pour vocation d'identifier les besoins nationaux et internationaux en matière de lutte contre le terrorisme, d’élaborer des solutions pertinentes ainsi que de coordonner et renforcer les capacités des Etats intéressés dans ce domaine. 

Cet atelier de deux jours, organisé en collaboration avec le ministère tunisien des Affaires étrangères, se tient pour la première fois en Tunisie après le Maroc, l'Algérie et plusieurs pays d'Europe.

MAP