Hollande au Maroc: Tahar Benjelloun à la délégation officielle comme "grand témoin" des relations franco-marocaines  03/04/2013

Paris - L'écrivain et poète marocain Tahar Benjelloun est associé à la délégation officielle accompagnant le président François Hollande comme "grand témoin" des relations franco-marocaines, une mission que ce membre de l'Académie Goncourt en France, perçoit comme "un honneur".

"Lorsque François Hollande m'a demandé de l'accompagner dans sa visite d'Etat au Maroc, j'ai senti que je suis perçu comme un symbole, celui qui fait le lien entre deux cultures, deux langues", a confié à la MAP M. Benjelloun.

"J'ai été flatté et honoré. Mais le fait de faire partie de la délégation française, ne veut pas dire que ma part marocaine a été gommée ou bien que je renie mes racines profondes ou que j'oublie que c'est le Maroc qui nourrit ma création littéraire, au contraire, j'affirme ma double appartenance, qui est source de richesse intellectuelle et humaine", a-t-il ajouté.

En tant que romancier, il se dit "ravi" de poser sur son pays d'origine "un regard légèrement de biais, c'est assez plaisant pour écrire".

"Je remercie le président français de me donner cette occasion et toute ma reconnaissance à mon pays qui a fait de moi ce que je suis devenu aujourd'hui, un écrivain très attaché à ses racines", a-t-il conclu.

Tahar Benjelloun peut s'enorgueillir aujourd'hui d'être l'un des écrivains de langue française le plus traduit au monde. Ainsi "l'Enfant de Sable" (Seuil 1985) et "la Nuit Sacrée" sont traduits en quarante-trois langues.

Son oeuvre, peuplée d'errants de toutes sortes, peut se lire comme une vaste quête initiatique. Elle touche des publics universels, présentée comme "un éclat dont il faut rechercher l'origine dans une forme romanesque héritée de la littérature arabe classique, mais au fond tout à fait singulière".

Ici, les charmes et les embuscades du conte à l'orientale conduisent le lecteur vers des contrées dont il ne soupçonne guère le danger. Enfance saccagée, folie et sagesse, désir et cruauté, malentendu de l'homme et de la femme. Un seul sujet: la violence de la vie.

Né à Fès en 1944, Tahar Benjelloun a enseigné au tout début de son parcours la philosophie dans un lycée à Tétouan où il commence à publier des poèmes. Il collabore à la revue "Souffles" avec Abdelatif Laâbi et Mohamed Khaïr-Eddine (1968-1970).

En 1973, il devient collaborateur du quotidien français "Le Monde" et voit paraître son premier roman, "Harrouda". Une thèse en psychiatrie sociale soutenue en 1975, lui donne matière à travailler sur la population émigrée. Il en résultera plusieurs essais qui ont marqué son parcours littéraire dont "la Plus haute des solitudes" et un roman-poème "la Réclusion solitaire".

La quête de soi, de son identité et de ses racines lui inspirent de nombreux romans: "la Prière de l'absent" (1981), "l'Enfant de sable" (1985), "Jour de silence à Tanger" (1990), "les Yeux baissés" (1991), "la Nuit de l'erreur" (1997).

De lui, les éditions Gallimard à Paris ont, entre autres, publié "Partir", "Le discours du chameau" (Poésie), "Sur ma mère", "Le pays" et plus récemment en 2011 "Genet, menteur sublime" et "Beckett, Genet, un thé à Tanger" (pièce de théâtre), édités à l'occasion du 100ème anniversaire de la naissance de l'écrivain français Jean Genet que Tahar Benjelloun avait cô toyé à sa vie et qui fut très attaché au Maroc. Son dernier roman "Bonheur Conjugal" a été l'un des succès de la rentrée littéraire d'automne cette année.

Son précédent ouvrage "L'étincelle: Révolte dans les pays arabes" lui avait valu en 2011 le prix allemand de la Paix "Erich Maria Remarque" pour avoir favorisé "la coexistence pacifique entre les cultures chrétienne et islamique, notamment à travers son dernier essai portant sur le printemps arabe".

Dans cet ouvrage, paru en France, en Italie et en Allemagne, Tahar Ben Jelloun livre à chaud son analyse de la révolte qui depuis novembre 2010 secoue le monde arabe.

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