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Lundi 4 Mars 2019

Abdelaziz Bouteflika : trop peu, trop tard

C’est trop peu et c’est trop tard. Pourquoi, s’il est convaincu que les Algériens veulent « changer de système », ne pas alors organiser cette conférence nationale dès maintenant, en annonçant un report du scrutin du 18 avril ? Tout porte à croire que, paralysé depuis vingt ans, le régime ne sait pas comment remplacer M. Bouteflika et cherche à sauver ce qui peut encore l’être, en espérant organiser un processus de transition à sa main, parfaitement contrôlé.

L'intégralité 👉🏾 https://www.lemonde.fr/idees/

👉🏾 Le reportage   d'Ali Ezhar  à Alger, où les manifestants ont poursuivi leur mouvement jusque tard dans la nuit après l’annonce du dépôt de la candidature du président de 82 ans pour un cinquième mandat.

Cette foule nocturne a dénoncé une « mascarade », une « honte », « une insulte », « l’ultime provocation » et son « écœurement ». Sofiane, chef d’une petite entreprise d’électricité de 37 ans, a été sonné par l’annonce de la candidature de « Boutef ». « Honnêtement, avec les manifs qu’il y a eues, je pensais qu’il y avait un espoir, qu’il allait renoncer à se présenter. Qu’il lui restait un peu de dignité. On y a cru, avoue-t-il. Je suis plus que dégoûté. Chez nous, on a un mot pour exprimer le trop-plein : le “dégoûtage”. Voilà ce que je ressens. » « Et moi, je suis énervé, embraye Abdelrahman, 27 ans, qui a arrêté ses études pour chercher un travail. C’est trop ! On ne peut pas accepter cette situation. On a notre pays au fond du cœur. »

C'est ici

👉🏾 Dans cette tribune, l’historienne Malika Rahal analyse les slogans employés lors des manifestations. Sa lecture : les Algériens veulent déjouer un avenir immédiat. 

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