Wilson Center: Daech au Maghreb, une faillite

Lundi 23 Avril 2018

New York : Alors que nombreuses, avaient été, les spéculations des experts internationaux, sur le ‘Maghreb : future raison sociale mondiale de daech’. Il n’en eut rien. L’Afrique du nord s’est révélée une forteresse imprenable pour la centrale terroriste moyen-orientale.


Ainsi pense le très puissant think tank américain, ‘The Woodrow Wilson International Center for Scholars’, appelé communément, le ‘Wilson Center’.

Par la voix  d’un de ses experts d’Afrique du nord, Alexander Thurston, le think Tank US basé à Washington, rattaché au Smithsonian Institution, et qui est classé parmi les dix meilleurs au monde, a expliqué que si daech avait réussi dés 2012, à balayer deux régimes moyen-orientaux, en l’occurrence l’Irak et la Syrie et à mettre sa main, pendant plusieurs années, sur un vaste territoire, d’y faire régner sa terreur et y exploiter ses richesses pétrolières, son entreprise, car il en avait bel et bien une, en Afrique du nord, ne pourrait être qualifiée que par un seul nom : La faillite.


Selon Alexander Thurston, qui est aussi professeur à la ‘Georgetown University’,     

‘’Alors que daech a perdu des territoires en Syrie et en Irak, en 2015 et en 2016, la spéculation était répandue que l’Afrique du nord, notamment la Libye, allait être sa nouvelle base mondiale. Plusieurs facteurs ont toutefois pesé contre ce scénario.’’ 

PLUSIEURS FACTEURS DEFONT CE SCENARIO

Alexander Thurston explique qu’effectivement, daech avait des plans et des visées sur l’Afrique du nord. Deux pays attiraient plus particulièrement son attention, à cause de leurs faiblesses structurelles : la Libye et l’Algérie.

‘’En même temps que daech s’installait en Irak et en Syrie, entre 2013 et 2015, il a crée quatre provinces au Maghreb: une première en Algérie avec le groupe ‘Jound Al Khilafa’. Une deuxième ‘la Wilayat Fazzan’ dans le sud de la Libye. Une troisième dans la ville côtière de Derna, la ‘Wilayat Barqa’. Et une quatrième à Syrte, ‘la Wilayat Tarabulus’.’’

Or, cette incursion du groupe terroriste moyen-oriental en Afrique du nord a,  vite, tourné court. Pourquoi ?

Parce que, indique le sécuritologue américain, daech a souffert de sa nature ultra-centralisée. Ses cadres sont tous originaires des pays du Moyen-Orient : des syriens, des irakiens (ex-saddamistes) ou des saoudiens. Parmi eux, peu de maghrébins.

Ainsi au Maghreb, et à la différence d’Al Qaida, qui est une franchise multinationale très souple doctrinalement, au point d’attirer les vétérans expérimentés du terrorisme algérien des années 90, daech n’a pu enrôler que des petits jeunes maghrébins inexpérimentés et a dû dépêcher sur place ses cadres irakiens et saoudiens pour les commander.

Daech s’est retrouvé au Maghreb, avec un encadrement moyen-oriental, qui ignore tout du territoire, de la géographie, des groupements tribaux. Ils ont vite buté sur des Etats maghrébins, plus forts sécuritairement. Au point que même dans la Libye dystopiée après la chute de Kadhafi, La sauce n’a jamais pu prendre. 


Larbi Amine - LeMag