Vu d’Allemagne - le Maroc, serait un futur champion mondial de l’hydrogène propre

Des centrales électriques solaires et éoliennes géantes au Maroc, qui alimentent en électricité abondante, des usines, toutes aussi géantes, d’électrolyse, pour produire de l’hydrogène à partir de l’eau.

Voici le rêve que nourrit l’institut allemand des énergies éoliennes et de  l'ingénierie des systèmes énergétiques – Fraunhofer IWES.

Selon cet institut, basé à Munich, en cette ère du grand combat pour la survie de la planète, par la lutte contre le réchauffement climatique, l’hydrogène devrait impérativement remplacer le pétrole et le gaz, comme matières de base, pour la production des carburants.

L’hydrogène, explique l’IWES, peut servir à produire des carburants synthétiques, qui remplaceront l'essence, le diesel et le kérosène.

Or, souligne l’institut allemand, pour que cet hydrogène soit non pollueur et non émetteur de gaz à effets de serre, il est important qu’il soit produit, non à partir du gaz naturel, comme c’est le cas actuellement, mais à partir d’un procédé innovant, celui de l’électrolyse de l’eau.

UNE ELECTRICITE PROPRE POUR DES CARBURANTS PROPRES 

L’électrolyse est un procédé gros consommateur d’électricité. Selon l’IWES, il serait inintéressant de produire un hydrogène, sensé préserver l’environnement, en utilisant une électricité produite avec du charbon, le fuel, le gaz ou le nucléaire.

Si l’on veuille que ces carburants artificiels soit à 100% propres, l’électricité consommée pour les produire, devrait l’être aussi. Elle émanerait de centrales d’énergies renouvelables.

DES CENTRALES GEANTES D’ELECTROLYSE AU MAROC 

L’un des seuls pays, à même d’offrir des conditions économiquement rentables, pour une telle production, indique l’IWES, reste le Maroc.

Selon Norman Gerhardt, expert au Fraunhofer IWES, la production de carburants synthétiques à partir de l’hydrogène propre, ne peut s’effectuer, dans conditions économiques viables que dans des pays capables de produire de l'électricité verten en grandes quantités et à des prix favorables.

Norman Gerhardt, cité par le journal allemand, Spiegel, a ajouté :

‘’Le Maroc, pour cela, offre de très bonnes conditions préalables. Des vastes parcs éoliens et des centrales solaires géantes, y produiraient de l'électricité exclusivement pour les électrolyseurs.’’

MAIS … !!

Ce projet, économiquement et écologiquement avantageux, tant pour le Maroc que pour les pays européens importateurs de ces carburants synthétiques, comporterait néanmoins quelques inconvénients.

C’est ce qu’affirme Peter Kasten, expert à l'Öko-Institut, un institut allemand de recherche sur l'environnement, basé à Fribourg-en-Brisgau.

Lui aussi, cité par Spiegel, cet expert allemand a signalé, certains problèmes que pourrait rencontrer le Maroc, pour la mise en œuvre d’un projet d’une telle envergure.

D’abord, indique Peter Kasten, il y aura un sérieux problème de superficies où installer ces futures centrales solaires et éoliennes géantes:

‘’Cela nécessite de vastes zones, qui ne seront plus disponibles pour d’autres activités agricoles ou industrielles, au profit de la population locale’’.

L’autre problème et non des moindres, que Peter Kasten a relevé est celui de l’eau, dont le Maroc, manque considérablement.

‘’Il faudrait installer des usines géantes pour le dessalement de l'eau de mer, ce qui ne profiterait pas aux locaux, mais à la production de carburants pour l'Europe. Est-ce acceptable?’’

Et Peter Kasten de conclure :

‘’Tant que de telles questions ne seront pas solutionnées, la contribution de l'hydrogène à la protection du climat, ne peut être sérieusement évaluée."