Sommet de l’UA : Les dirigeants africains invités à renouveler leur engagement envers l’élimination du paludisme en Afrique

Samedi 27 Janvier 2018

Addis-Abeba - Les pays de l’Union africaine (UA) doivent renouveler leur engagement et étoffer les instruments qui leur permettront d’éliminer le paludisme en Afrique d’ici 2030, ont appelé les participants à une réunion de haut niveau, tenue en marge du 30è Sommet de du bloc panafricain, qui se tient actuellement dans la capitale éthiopienne.

Ces participants, dont de hauts fonctionnaires de la santé, des finances et des affaires étrangères africains, ont été informés des dernières conclusions du rapport sur le paludisme dans le monde 2017 de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), dans lequel il a été signalé que, pour la première fois en plus d’une décennie, les progrès de la lutte contre le paludisme sur le continent africain, lequel représente près de 90 pc de la charge du paludisme dans le monde, en sont au point mort.

L’on estime qu’à lui seul, le paludisme coûte au continent africain l’équivalent de 12 milliards de dollars US par an sous forme de productivité perdue, d’investissements et de coûts de soins de santé associés. 
«Il est donc d’importance cruciale que nous maintenions notre engagement politique, tel qu’il figure dans l’Agenda 2063, envers l’élimination du paludisme de l’Afrique d’ici 2030 par le biais d’un financement domestique accru, d’un meilleur accès à des interventions de prévention des mortalités par le paludisme et de systèmes de santé renforcés», a déclaré le président de la Commission de l’Union africaine, Moussa Faki Mahamat.

Les dirigeants africains se sont engagés à éliminer le paludisme sur le continent d’ici 2030, tel que l’exprime l’Agenda 2063 pour le développement du continent.

Le paludisme, une maladie soignable et évitable, coûte déjà à l’économie du continent africain 12 milliards de dollars par an en pertes directes et représente une perte de croissance annuelle de 1,3 pc du PIB, a révélé un rapport antérieur publié par le Partenariat RBM, Action et investissement pour vaincre le paludisme.

Selon le rapport sur le paludisme dans le monde 2017, les progrès réalisés dans l’ensemble de l’Afrique ont été inégaux, risquant de mettre en cause les remarquables avancées obtenues à ce jour ainsi que l’ambition collective des dirigeants africains d’en finir avec la maladie, notant que s’il est vrai que depuis 2016, certains pays ont enregistré une hausse de plus de 20 pc des cas de paludisme et des décès dus à cette maladie, d’autres ont clairement démontré qu’il est possible de vaincre cette maladie.

«En 2016, 15 pays ont représenté à eux seuls la majeure partie du fardeau du paludisme, avec 80 pc de tous les décès et cas de paludisme dans le monde. À l’exception d’un seul d’entre eux, tous sont africains», a déclaré le directeur du Programme mondial de lutte antipaludique de l’Organisation mondiale de la Santé, le Dr Pedro Alonso, notant que «Le rapport indique clairement que nous avons cessé de faire des progrès et que sans une action urgente, nous risquons de régresser».

L’OMS a saisi l’occasion pour lancer une application mobile du Rapport sur le paludisme dans le monde 2017 qui fournit, par un simple glissement de doigts, les toutes dernières informations sur les politiques, le financement, les interventions et la charge pesant sur 91 pays endémiques en matière de paludisme.
«Les pays africains sont de plus en plus exposés au risque de perdre les acquis réalisés au cours d’une décennie et doivent renouveler leurs efforts visant à faire de la lutte contre le paludisme une priorité», a déclaré à ce sujet le Dr Kesete Admasu, directeur général du Partenariat RBM pour en finir avec le paludisme.

Il a également été rappelé aux participants que les pays où la charge du paludisme est la plus lourde, tels que le Nigéria et la République démocratique du Congo (RDC), qui représentent respectivement 27 pc et 10 pc des cas de paludisme dans le monde, vont également faire face à des carences significatives dans le financement de leurs efforts de lutte contre le paludisme au cours des trois prochaines années.

Le Nigéria doit combler un déficit de financement représentant 1,4 milliard USD, soit 68 pc des besoins du pays, tandis que la RDC a encore besoin de trouver 536 millions USD pour mettre pleinement en œuvre son plan stratégique national de lutte contre le paludisme. En revanche, plusieurs pays africains qui ont intensifié leurs efforts, tels que le Sénégal et Madagascar, sont parvenus à une réduction supérieure à 20 pc des cas de paludisme en 2016, d’après le Rapport sur le paludisme dans le monde 2017. 

MAP