Si le CCG s’effondre ?

Mercredi 12 Juillet 2017

Si le CCG s’effondre ?
Moscou : Le CCG se mourrait. La crise du Qatar, le déchirant depuis prêt d’un mois, pourrait lui être fatale.
Ainsi prédit, Gevorg Mirzayan, professeur agrégé au Département des sciences politiques de l’Université des finances près le gouvernement russe.
Dans une tribune  qu’il a signé sur le site de l’agence étatique ruse, RIA Novosti, le Pr Mirzayan a indiqué que la crise tenaillant le golfe, et opposant le petit et non moins venimeux émirat du Qatar, à ses voisins l’Arabie et les Emirats, où le transfert générationnel du pouvoir, rendent moins élastiques, viendrait à bout du CCG.
Le CCG, crée en 1981, est devenu, dit-il, après le chaos du printemps arabe, le bloc régional le plus solide dans la zone MENA. Et de lui, dépendent pour leurs sécurités et survies, plusieurs régimes arabes pauvres.
Gevorg Mirzayan a expliqué que l’effondrement du CCG parait inévitable. Selon lui, au-delà de la crise du Qatar, couveraient, de moins en moins discrètement, d’autres crises. Qui opposeraient l’Arabie aux Emirats à cause du Yémen. Et entre l’Arabie et le Koweït et Oman à cause des relations avec l’Iran.
L’effondrement du CCG, souligne l’expert russe, ferait des orphelins et des bénéficiaires.
LES PERDANTS
Selon Mirzayan, depuis le printemps arabe, des pays arabes pauvres, comme l’Egypte, la Jordanie et le Maroc, sont devenus des obligés du CCG.
Des largesses de celui-ci, ils dépendent pour leurs paix sociales et leurs équilibres financiers.
Le professeur russe en a dit :
‘’Après le printemps arabe, qui a démoli plusieurs régimes, le CCG est devenu le bloc le plus influent. La Jordanie, le Maroc et l’Égypte sont désormais considérés comme des «États clients» du CCG.’’
Leur servant de parapluie, si le CCG viendrait à disparaître, ces trois pays s’en retrouveraient orphelins. Plus fragilisés économiquement, politiquement et sécuritairement vis-à-vis de leurs rues.
LES GAGNANTS
L’Iran et la Turquie, clament Gevorg Mirzayan. Ils ne faudrait pas s’étonner, explique l’expert russe, de voir l’Iran enrôler le Qatar, le Koweït et Oman et en finir avec Bahreïn, au cas où le CCG disparaîtrait.
Une Arabie trop hégémonique et des Emirats qui pourraient s’y opposer,insécuriseraient le Qatar, le Koweït et Oman. Au point qu’ils n’aillent chercher refuge auprès de l’Iran.
Quant à la Turquie, Mirzayan a expliqué que celle-ci nourrit depuis son éviction du projet européen, l’ambition de dominer le Moyen-Orient.
Or indique-il, tant que l’Arabie tient le Golfe, son influence religieuse et politique, continuera à faire de l’ombre à la Turquie. Donc séparer l’Arabie de ses voisins du Golfe et l’empêtrer dans une guerre plus ou moins froide avec l’Iran, servirait la Turquie.
 

Larbi Amine - LeMag