Salma Horma ou “madame cuisine marocaine” au Gabon

Samedi 7 Mars 2020

Libreville – Installée depuis près de trois décennies à Libreville, Salma Horma, la cinquantaine, a su s’imposer au Gabon comme “madame cuisine marocaine” à qui on fait appel à chaque fois qu’on veut régaler les hôtes des plus délicieux mets marocains.


Maîtrisant sur le bout des doigts les spécialités de l’art culinaire national, dont le célèbre couscous, le tajine, la pastilla, outre la pâtisserie, cette native de Ouezzane a un caractère bien trempé en dépit de sa courtoisie connue et reconnue de tous.

Évènements des grandes entreprises de la place, d’ambassades ou réceptions officielles des autorités locales, “Délices de Salma” est l’incontournable adresse, qui a pu, à la faveur de sa maîtrise de l’art culinaire marocain, son sérieux et sa persévérance dans le travail, forcer l’administration de la clientèle.

Salma qui était loin d’imaginer qu’un jour va résider au Gabon depuis près de trois décennies, est venue à Libreville en 1995 pour accompagner son mari établi, depuis de longues années, dans ce pays africain.

Reflétant bien le caractère de la femme marocaine qui ne tolère pas de jouer le second rôle, elle a décidé de se lancer dans le domaine de la restauration pour, d’une part, contribuer aux côtés de son époux aux besoins de la famille et, d’autre part, s’émanciper financièrement et laisser éclater son savoir faire dans l’art culinaire marocain.

Mère de quatre filles dont trois ont déjà en poche un diplôme universitaire, elle a commencé avec des petits boulots avant de décider d’opter pour l’auto-emploi et de se lancer dans le domaine de restauration.

Au début, c’était un peu difficile, il fallait faire du bouche-à-oreille et même parfois se proposer de prendre en charge des événements à titre gracieux pour faire de la promotion et se faire connaître dans le milieu, a-t-elle confié à la MAP.

“L’avantage que j’avais c’est que le marché gabonais était vierge dans la mesure où il n’y avait pas ou peu de restaurants ou de traiteurs proposant la cuisine marocaine en dépit de sa célébrité et de la forte demande”, a-t-elle dit.

Et de révéler qu’il fallait, au début, gagner la confiance des clients et leur offrir des facilités pour pouvoir les fidéliser, avouant en toute modestie qu’à se débuts, elle était dépourvue de moyens mais armée d’une ambition inégalée de faire connaitre l’art culinaire marocain et de réussir son pari d’investir le marché gabonais et de se mesurer à la réalité de la vie.

Reconnaissante du soutien total apporté par sa petite famille notamment son mari qui n’a pas hésité à mettre la main à la pâte vu que lui aussi à un diplôme en restauration, elle considère que la clé du succès est avant tout “le fait de croire en ce qu’on fait et d’être animée de la passion du métier qu’on exerce pour pouvoir supporter les contraintes du quotidien et livrer un travail irréprochable”.

Le Gabon comme tous les pays de l’Afrique est une terre qui regorge d’opportunités à saisir et à exploiter au maximum pour pouvoir réussir, tient-elle à souligner, expliquant que “l’avantage ici est que la société africaine est habituée à avoir les femmes sur le marché d’emploi et les côtoyer sur les lieux du travail. Cependant, le challenge est de trouver des personnes disposées à apprendre un autre métier et à l’exécuter avec maîtrise”.

A cet égard, elle s’est dite fière d’avoir initié nombre de personnes aux différentes variétés de l’art culinaire marocain, affirmant que grâce à sa patience et à sa volonté de vulgariser la cuisine marocaine, plusieurs de ses apprentis ont pris avec le temps goût et commencent à s’impliquer davantage au point de maitriser autant que les Marocains, des spécialités de cet art culinaire millénaire.

Jalal Chouhani - MAP