Revue de la presse quotidienne internationale maghrébine

Jeudi 8 Juillet 2021

​Tunis - Les derniers développements politiques en Tunisie et la troisième vague de Covid-19 en Algérie et en Mauritanie sont les principaux sujets abordés jeudi par la presse maghrébine.


"L'Economiste maghrébin" fait savoir que le ministère public près du Tribunal de première instance de Sousse 2 a ordonné l’arrêt des travaux du congrès exceptionnel non-électif de l’Union Générale des Travailleurs Tunisiens (UGTT), rappelant que le congrès en question devait se réunir les 8 et 9 juillet dans un hôtel à Sousse.

La même source affirme que le ministère public a chargé la police judiciaire de suivre de près cette question, notant que le propriétaire de l’hôtel et un représentant de l’UGTT ont été auditionnés.

Après avoir consulté les résultats des tests rapides prouvant la contamination de six participants au congrès, le ministère public a interdit la tenue du congrès, explique-t-il.

Pour sa part, "Tunisie Numérique" évoque un coup de théâtre de dernière minute en revenant sur la décision du ministre de la justice d’accorder une nouvelle autorisation à l’UGTT pour tenir son congrès exceptionnel à Sousse, défiant, ainsi, tout le monde, à commencer par sa propre direction régionale à Sousse, jusqu’à la décision judiciaire émise par le parquet de Sousse, en passant, forcément, par les avis de la commission scientifique de lutte contre le covid-19.

Cette nouvelle autorisation est tombée comme un coup de tonnerre qui a abasourdi tout le monde, à commencer par le porte-parole du parquet de Sousse qui l’a annoncée avec beaucoup d’amertume, affirmant que le tribunal est, désormais, dans l’incapacité de bloquer la tenue de ce congrès, fait-il savoir.

Il estime que c’est, tout de même, drôle qu’un ministre censé travailler pour préserver la santé des Tunisiens, prenne une décision pareille, sachant pertinemment, que ce congrès va enflammer de nombreux foyers épidémiques à travers le pays.

Est-ce par crainte de la puissance des syndicats de la santé qui risquent de bloquer toutes les institutions de soins ? se demande-t-il, expliquant que l’interdiction de la tenue du congrès n'émane pas de lui, mais de la justice.

En Algérie, "l'expression" fait état d'une situation sanitaire préoccupante, estimant que le vaccin est le seul moyen de vaincre la Covid-19 et retourner à la vie normale.

Il fait savoir qu’après une longue période de relâchement et de non-respect des mesures de prévention contre le Covid-19, la situation pandémique se complique aggravant un bilan de contamination qui frôle les 500 cas et 10 décès par jour.

Il fait observer que les derniers mois ont été le théâtre d'une grande anarchie, où la distanciation physique et sociale, et le port du masque, sont devenus les grands absents du quotidien des citoyens.

Cité par le journal, le professeur Riad Mehyaoui, membre du Comité scientifique chargé du suivi et de l'évolution de l'épidémie de Covid-19, a tenu à alerter sur une situation pandémique inquiétante, expliquant que "la recrudescence des contaminations au coronavirus est vraiment alarmante et inquiétante".

La sonnette d'alarme doit être tirée et arrêtée cette troisième vague, en amont, avant qu'elle soit catastrophique, met-il en garde encore, recommandant de revenir à la même configuration du début de la 2e vague, d’essayer de se remobiliser afin de donner à tous les citoyens algériens le droit d'être hospitalisés.

Selon l'auteur de l'article, le paradoxe est immense, lorsqu' on pense qu'avant la découverte du vaccin, sa production et sa distribution, il représentait la lueur d'espoir attendue par tous et la situation pandémique était l'objet d'une grande prise de conscience et de mobilisation pour stopper le virus, alors qu'il est maintenant disponible, non seulement, il existe une réticence pour cette solution, mais en plus, un grand laisser-aller en matière de prévention s'est installé.

Il estime que les conséquences sont là, les solutions aussi, du fait que les expériences précédentes "nous ont appris qu'hormis le respect des gestes barrières, les mesures strictes de confinement et de mise en quarantaine, ont donné satisfaction, au point de réduire considérablement le nombre de cas de contaminations".

De son côté, "El Watan" fait remarquer que la riposte face à la troisième vague de covid-19 tarde à s’organiser, se demandant si l’urgence est aujourd’hui au pass sanitaire, alors que les hôpitaux sont en alerte maximale, le personnel de santé à bout de souffle et seulement moins de 10% de la population vaccinée.

Alors que les spécialistes redoutent une virulente troisième vague de la Covid-19 au vu du nombre de cas de contamination confirmés par PCR positives, enregistrés ces derniers jours, le ministère de la Santé et le comité scientifique de suivi de l’évolution de la pandémie semblent loin de cette réalité, regrette-t-il

Il note qu’outre l’instruction relative à l’augmentation et l’ouverture des nouveaux services Covid dans les structures hospitalières à travers le pays, aucune autre décision concernant le retour aux restrictions des mesures de prévention inscrites dans le dispositif de lutte contre le coronavirus n’a été prise à ce jour ni par le ministère de la Santé ni par le gouvernement en cours de constitution.

"Paradoxalement, les déclarations contradictoires de certains membres du comité laissent entendre qu’aucun plan de communication n’a été mis en place au niveau de ce comité qui connaît des perturbations depuis quelque temps", s’étonne-t-il.

D’ailleurs, ces mêmes membres se contredisent, au point de remettre en cause les chiffres annoncés quotidiennement par le porte-parole du comité, déplore l’auteur de l’article.

"Le nombre de cas ne représente pas la réalité, car il y a beaucoup de citoyens qui ne déclarent pas leur contamination et préfèrent ne pas aller chez le médecin ou les centres de référence. Les chiffres annoncés par les commissions compétentes ne représentent que les résultats de l’examen PCR", fait-il savoir.

Il estime que la crise sanitaire risque de s’aggraver dans les deux prochaines semaines avec l’approche de l’Aïd El Adha, la saison estivale qui a démarré, la célébration des fêtes de mariage et autres événements.

Il rappelle qu’un débat de scientifiques enflamme actuellement la Toile, surtout avec l’apparition des nouveaux variants, notamment le Delta (le variant indien) très contagieux et classé "préoccupant" par l’OMS.

Il s’agit d’une préoccupation qui ne trouve pas d’écho auprès des décideurs, ce qui risque d’impacter sérieusement la situation jugée très critique, notamment dans la région centre du pays, met-il en garde.

En Mauritanie, la presse locale fait état d’une troisième vague de pandémie qui plane sur Nouakchott.

Selon les médias locaux, il existe une alerte à la hausse des contaminations cette semaine avec un record de 102 cas en deux jours depuis décembre 2020.

Ils précisent que c’est le variant Delta qui inquiète les observateurs parce sa propagation rapide pourrait faire exploser le système sanitaire déjà fragile même si le gouvernement a acquis de nouveaux respirateurs.

Ils rappellent que la Mauritanie a enregistré récemment l’apparition au moins de 14 cas de variant britannique, sud-africain et indien respectivement nommé Alpha, Beta et Delta.

Le pays n’est pas à l’abri de la hausse de nouveaux cas d’hospitalisation et de décès, mettent en garde ces médias, qui relèvent que pour l’instant, les autorités sanitaires ne précisent pas les origines des 102 contaminations de ce début de semaine, un record en deux jours depuis décembre 2020.

C’est alarmant pour que le ministère de la santé prenne au sérieux une troisième vague qui plane sur la capitale, épicentre de l’épidémie depuis la première vague en mars 2019, avertissent-ils, ajoutant que l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) a déjà averti qu’elle sera plus meurtrière que les précédentes.

Ils relèvent par ailleurs que le ministère de la Santé a annoncé mercredi avoir enregistré 67 nouvelles contaminations à la pandémie du Covid-19, au cours des 24 dernières heures.

Un cas de décès au coronavirus a été recensé au cours de la même période, a fait également savoir le Département gouvernemental dans son bulletin quotidien, qui a annoncé avoir enregistré un nombre record de cas positifs, franchissant pour la première fois la barre de 100 contaminations en 6 mois.

D’après les mêmes sources, cette situation a été qualifiée par le directeur de la Santé par intérim Ould Ely Mahmoud de "signes précurseurs d’une 3e vague du coronavirus".

MAP