Revue de la presse quotidienne internationale maghrébine du 09/09/2021

Jeudi 9 Septembre 2021

​Tunis - Les derniers développements politiques en Tunisie, l'érosion du pouvoir d'achat en Algérie et la visite en Mauritanie d'une délégation de la Société Financière Internationale (SFI) sont les principaux sujets abordés jeudi par la presse maghrébine.


Dans son éditorial intitulé "Les partis, fondement de la vie politique", "La Presse de Tunisie" écrit qu'en attendant de réelles et concrètes décisions politiques qui dessinent les contours du nouveau paysage, certaines questions reviennent en force ces derniers jours.

Il ajoute que l'une d'elles concerne le rôle futur des partis politiques après 10 ans d'exercice, ajoutant qu'on entend parler un peu partout que le nouveau paysage politique, tel que voulu par le Président Kaïs Saïed "étouffera" les partis dans leur configuration classique.

Il explique que les traits du nouveau paysage politique seront plus orientés vers des rassemblements de personnes depuis la base selon des projets et des idées apolitiques, au détriment de la vision centralisée et classique des partis.

Peut-on se passer tout simplement de l'idée de partis politiques pour la simple raison que leur rendement était mauvais et inefficace durant ces 10 ans ?, se demande-t-il, considérant que l'idée est "réductrice", dure à accepter pour une transition démocratique qui consacre beaucoup l'appartenance politique et la diversité des idées et à un degré moindre des idéologies.

Ce n'est pas parce que tous les partis ont raté leurs missions, ou qu'ils ont imposé le culte des personnes et des clans qu'il faudra rejeter tout simplement l'idée de parti politique, estime l'éditorialiste, ajoutant que quel que soit le contexte, les partis, avec une meilleure gouvernance et des structures de pilotage et d'apprentissage aussi, restent le fondement d'une vie politique saine.

Ce dont les démocraties ont besoin, ce n'est pas une seule couleur, une seule idéologie, une seule conception de l'expression politique, mais plutôt d'outils modernes de pluralité, de nouvelles idées du rôle d'un parti politique, insiste-t-il, rappelant que ce qui s'est passé en Tunisie, c'est un mauvais exercice de la gestion des partis, et ceci s'explique par plusieurs façons dont l'absence de traditions, la tendance à la dictature, la gestion ratée des conflits, le vieillissement des structures et la corruption.

Dans ce sens, il recommande une réforme des partis et non un rejet, estimant que seules les urnes doivent décider qui gouverne et les partis restent, aux côtés des indépendants, un élément de cette course électorale.

Il préconise aussi une réflexion sur le rôle des partis qui ne se limitent pas seulement à des élections, mais concernent aussi à l'encadrement des jeunes, des débats sur l'avenir du pays et sur des questions économiques et sociétales et l'intégration des gens dans leur société.

"Le Soir d'Algérie" écrit qu'aujourd'hui, l’Algérien ne peut s’offrir que la moitié de ce qu’il pouvait se payer avec son salaire d’il y a dix ans, déplorant une "effarante dégradation de son pouvoir d’achat qui s’en est allée happer doucement mais sûrement le quotidien des bas revenus et de la classe moyenne, si tant est que cette dernière existe encore".

Il fait état d'un constat très parlant qui a été dressé par une étude comparative osée par Mustapha Zebdi, le président de l'Association algérienne de protection et orientation du consommateur (Apoce).

Il souligne que cette étude résume la situation qu’endurent les salariés depuis des années maintenant, d’une part, et apporte de l’eau au moulin des organisations syndicales, du secteur de l’éducation notamment, qui rivalisent depuis quelque temps en études et autres exercices traitant, et du salaire national minimum garanti (SNMG), et de la revalorisation des salaires des travailleurs algériens, d’autre part.

"La réalité est là, incontestable : les prix à la consommation n’ont pas cessé de progresser depuis une dizaine d’années en raison d’une inflation sournoisement présente, -adossée- à l’hallucinante dégringolade du dinar et ce, au même moment où les salaires des 3 millions de fonctionnaires relevant de la Fonction publique, tout autant que les salariés du secteur économique n’ont pas vu leurs revenus évoluer depuis que, pour se prémunir des révolutions qui secouaient le monde arabe", regrette l'auteur de l'article.

Il fait observer qu'il y a quelques mois, 34% des travailleurs algériens étaient menacés de pauvreté. Un état de fait, selon le quotidien, devenu criant, plus particulièrement en ces temps de pandémie qui ont poussé à la hausse les prix à la consommation de pratiquement l’ensemble des produits de première nécessité, même ceux subventionnés.

Il rappelle qu'alors qu’en 2010, une famille de cinq personnes pouvait prétendre à une vie décente avec un salaire moyen de 36.700 dinars (1 euro = 161 DA), il y a un peu plus de deux ans, ce même revenu devait atteindre les 45.000 dinars pour un quotidien sans gros souci, selon des données fournies à l’époque par des entités pourtant aussi éloignées l’une de l’autre, que peuvent l’être les deux syndicats rivaux que sont l'Union générale des travailleurs algériens (UGTA) et le Syndicat national autonome des personnels de l’administration publique (Snapap).

Pour ce qui est de cette année, du moins pour la période allant de janvier à mai, ajoute le quotidien qui cite les statistiques épisodiques de l’Office national des statistiques (ONS), il y a une poussée inflationniste plus accrue qu’elle le fut à la fin de l’année dernière.

Les prix à la consommation ont, en effet, enregistré une hausse de 5,7% durant les cinq premiers mois de 2021, en comparaison avec ceux pratiqués à la même période en 2020, rappelle la même source, qui explique que la raison est que les prix des différents groupes de produits, dont ceux des biens alimentaires, ont connu une hausse remarquable (+6,8%).

Augmentation des prix venue conséquemment à la dépréciation du taux de change du dinar par rapport aux deux monnaies que sont le dollar américain et l'euro, pour se répercuter sur les prix des biens de consommation importés, autant que ceux des intrants ou de la machinerie destinée à l’appareil de production, fait-il remarquer.

Le journal note que l’étude comparative établie par le président de l'Apoce révèle que les prix moyens pratiqués pour les biens de consommation et des services incontournables ont doublé au cours des dix dernières années, alors que le revenu a stagné, rien que dans la Fonction publique.

De la longue liste d’exemples de produits sur laquelle s’est basée l’étude, il est relevé que les prix des pâtes alimentaires ont doublé en passant de 40 DA le paquet de 500 grammes à 75 dinars et le kilo a augmenté de 80 à 170 DA, le quintal de semoule, aujourd’hui cédé à 4.500 DA valait 2.500 DA il y a une dizaine d’années.

Idem pour les prix d’une boîte de lait en poudre, passés de 220 DA en 2010 à 350 DA en 2021, la tomate industrielle de 500 grammes qui atteint les 250 DA, alors qu’elle coûtait 160 DA, énumère la même source, qui souligne que le fonctionnaire dont le salaire est par exemple de 3 millions de centimes, il n’est en fait payé que 1,5 million de centimes, concluant qu'"en Algérie, à la longue, exit la classe moyenne ! Il ne reste plus que des riches et des pauvres".

En Mauritanie, la presse locale revient sur la visite dans le pays d'une délégation de la Société Financière Internationale, conduite par le vice-président régional pour l'Afrique, M. Sergio Pimenta.

Les mêmes médias relèvent que la délégation a eu des entretiens avec le président de l'Union Nationale du Patronat Mauritanien (UNPM), M. Mohamed Zeïn El Abidine Ould Cheikh Ahmed, qui a rappelé le rôle important que joue l'Union dans la promotion du secteur privé mauritanien en contribuant efficacement au développement économique et social du pays.

D'après les mêmes sources, le responsable a ajouté que le secteur privé est de plus en plus impliqué dans la conception et la mise en œuvre des politiques de développement , dont la dernière manifestation a été la création du Conseil supérieur de l'Investissement.

Selon le président de l'UNPM, la Mauritanie qui dispose de ressources naturelles abondantes et d'un secteur privé dynamique, mérite plus d'accompagnement par les institutions financières dont la SFI. Il a insisté sur la nécessité d'investir dans les secteurs prometteurs et les plus productifs en Mauritanie, comme la pêche, l'agriculture, l'industrie, l'élevage et les mines.

Cité également par ces médias, le vice-président régional de la SFI pour l' Afrique a souligné que la crise sanitaire dans le monde a eu de fortes répercussions sur le monde, notamment sur les indicateurs de croissance dans les différents pays, exprimant dans ce cadre, la disposition de la SFI à développer son partenariat avec la Mauritanie.

MAP