Revue de la presse quotidienne internationale maghrébine du 08/09/2021

Mercredi 8 Septembre 2021

​Tunis - Le communiqué des pays du G7 appelant le président tunisien Kaïs Saïed à accélérer la définition de sa feuille de route et à nommer un nouveau chef du gouvernement, les obstacles entravant la fabrication du vaccin russe "Spoutnik V" en Algérie et la pénurie de l'essence en Mauritanie sont les principaux sujets abordés mercredi par la presse maghrébine.


Dans son éditorial intitulé "La Tunisie n'est pas un laboratoire", "La Presse de Tunisie écrit que les ambassadeurs des pays du G7 qui ont publié un communiqué, "teinté d'un passéisme désespérément rétif aux évolutions survenues" en Tunisie, "ne veulent pas admettre que les règles du jeu ont changé et que, désormais, notre pays est totalement apte à gérer ses affaires, à mettre en valeur ses ressources et ses potentialités, dans l'intérêt bien compris de son peuple".

Eux qui ont perdu la bataille de la démocratie en Irak, en Libye, au Yémen, au Mali et ailleurs dans le monde se croient aptes encore à prodiguer conseils et avertissements, regrette-t-il.

Ces pays du G7 sont certes démocratiques mais foulent aux pieds les droits, les libertés et les principes constitutionnels quand il s'agit d'un péril imminent ou survenu, fait-il observer, notant que ce communiqué est "le fruit des artisans d'un travail de sape qui ont orchestré une vaste campagne de dénigrement à l'encontre des mesures annoncées le 25 juillet".

Selon le journal, ils tentent ainsi de porter un coup au nouveau tournant que connaît le pays et à jeter une ombre sur l'espoir fondé sur ce sursaut populaire.

Il estime que cette campagne menée au service des "ennemis du peuple" qui ont saigné à blanc ses ressources et clochardisé des institutions, ne fait que renforcer la foi et l'engagement déterminé des Tunisiens à défendre sans relâche la Patrie et ses intérêts suprêmes.

Cet esprit de corps est palpable dans le refus catégorique manifesté par les partis et les acteurs de la société civile de toute forme d'ingérence dans les affaires internes de la Tunisie, souligne-t-il.

Pour "Le Quotidien", qui titre "Que cache le communiqué du G7 sur la Tunisie ?", juste après sa publication, le communiqué des ambassadeurs accrédités à Tunis des Etats-Unis, de la France, de l'Allemagne, de l'Italie, du Canada, du Japon et de l'Union européenne demandant au président Kaïs Saïd d'accélérer la définition de la feuille de route et soulignant la nécessité urgente de nommer un chef de gouvernement pour former son équipe capable de faire face aux crises économique et sanitaire auxquelles est confrontée la Tunisie, a provoqué un débat houleux divisant la scène nationale.

Il fait observer que ce débat a porté, surtout, sur le terme "parlement élu", notant que les députés suspendus des partis majoritaires à l'Assemblée gelée n'ont pas tardé à apporter leur interprétation.

Pour eux, précise le quotidien, le G7 appelle "à un retour à l'après-25 juillet et la reprise des travaux de l'Assemblée des Représentants du Peuple.

Il note que le communiqué du G7, qui intervient suite à la visite de la délégation américaine, a été mal apprécié par l'opinion publique tunisienne qui a dénoncé une "ingérence flagrante dans les affaires internes du pays".

Ce qui a été publié par les ambassadeurs du G7 à Tunis a un aspect négatif dans la mesure où des diplomates en poste en Tunisie se permettent un précédent jamais enregistré dans le pays depuis l'indépendance, détaille le journal en citant plusieurs analystes.

C'est une "ingérence qualifiée", dénonce-t-il.

Reprenant les propos de l'analyste politique Adnen Belhaj Amor, le journal estime qu'il est clair que les pays du G7 ne pensent pas à l'actuelle ARP.

Si c'était le cas, ils n'auraient pas eu honte de le dire, explique-t-il, en insistant sur le fait que ces pays ont bien compris que certains partis siégeant à l'Assemblée ont des dossiers et des affaires susceptibles de faire condamner leurs députés et leurs dirigeants, et éventuellement de radier ces partis.

"Ils savent aussi qu'Ennahdha est maintenant rejeté par une grande majorité des Tunisiens. Il ne peut pas leur échapper qu'il est le premier responsable du chaos dans lequel baigne la Tunisie", avance-t-il.

Dans le même contexte, l'analyste politique Ali Maâoui, cité également par le journal, trouve que le G7 a pris en considération le rejet de la majorité des Tunisiens d'un éventuel retour en arrière.

"Le G7 est en faveur de l'élection d'un nouveau parlement qui réponde aux aspirations des Tunisiens. Ainsi, Kaïs Saïed doit accélérer la mise en place d'une feuille de route et prépare le terrain pour l'organisation des élections anticipées et la nomination d'un chef de gouvernement", souligne-t-il en considérant que le président de la République est sous une forte pression exercée par les partenaires de la Tunisie.

"Algérie part plus" relève que le projet de la production du vaccin "Spoutnik V" en Algérie est plus que jamais compromis.

Il fait savoir que ce projet, qui devait entrer en vigueur à partir de ce mois de septembre, a été finalement reporté jusqu'au mois de décembre prochain car les discussions avec les partenaires russes ont connu de nombreux blocages en raison notamment du refus obstiné des partenaires de russes de garantir un transfert des technologies vers l’Algérie.

Pis encore, il semble que le laboratoire "Gamaleïa" où le vaccin anti-Covid-19 russe "Spoutnik V" est fabriqué, refuse de collaborer activement avec la société publique spécialisée dans la fabrication des médicaments SAIDAL, précise la même source, notant que cette dernière n’a pas présenté suffisamment de garanties financières et scientifiques pour s’assurer de la réussite de ce partenariat industriel inédit dans l’histoire de l’Algérie.

Le courant ne passe pas entre les partenaires russes et "Saidal", qui ne bénéficie pas de la confiance du laboratoire "Gamaleïa", selon le média algérien.

Il estime qu'il semble que "Saidal" n’a pas su convaincre les partenaires russes, à savoir le RDIF, le fonds souverain russe derrière le financement et la commercialisation du vaccin russe contre le coronavirus, et l’Institut de recherche "Gamaleïa" d’épidémiologie et de microbiologie, anciennement connu sous le nom de Centre fédéral de recherche "NF Gamaleïa pour l’épidémiologie et la microbiologie".

Selon la même source, les partenaires russes ont formulé de nombreuses exigences à "Saidal" pour qu’elle puisse se conformer aux normes sécuritaires et scientifiques indispensables à la mise en place d’une chaîne de production du vaccin "Spoutnik V".

Il indique qu'à Alger, une équipe multidisciplinaire a été créée auprès du ministère de l'Industrie pharmaceutique, ainsi qu'un comité chargé de l’aspect technique et technologique, et de la formation du personnel a été mis en place pour rassurer les partenaires russes qui ne semblent pas encore très convaincus par les capacités réelles de "Saidal" à se lancer dans ce nouveau défi scientifique.

"Saidal" espérait commencer la fabrication des premières doses du vaccin russe anti-COVID à partir septembre 2021, mais cet objectif ne risque pas d’être atteint car au rythme où vont les négociations avec les partenaires russes, la future usine de Constantine de "production" du vaccin anti-COVID risque de ne pas être inaugurée dans les dates annoncées, note la même soure.

Elle qualifie le mot "production" d'un "pur rêve" parce que Saidal devra se contenter uniquement d’assurer l’embouteillage des doses du vaccin "Spoutnik V", expliquant que les partenaires russes ne vont nullement partager un savoir scientifique ou technologique complexe qui a nécessité des sacrifices et de lourds investissements.

En Mauritanie, la presse locale revient sur le communiqué du ministère du Pétrole, des Mines et de l'Energie qui a assuré que les réserves d'essence disponibles sont plus que suffisantes.

D'après ces médias, le ministère a souligné qu'il n'y a pas lieu de parler de pénurie ou de rupture de l'approvisionnement.

Les réserves disponibles couvrent les besoins du pays, ajoutent les mêmes sources, qui reconnaissent d'ailleurs qu'il y a quelques jours, une légère perturbation s'est produite dans la distribution d'essence des entrepôts centraux vers les stations-service à Nouakchott, et que cela a été surmonté.

Elles ajoutent qu'une cargaison supplémentaire a été déchargée samedi dernier, portant le stock disponible à plus de 4.000 tonnes, couvrant ainsi les besoins nationaux pendant plus d'un mois.

MAP