Revue de la presse quotidienne internationale maghrébine du 07/09/2021

Mardi 7 Septembre 2021

​Tunis - Les derniers développements politiques en Tunisie, l'érosion du pouvoir d'achat des Algériens et la flambée des prix des matières de première nécessité en Mauritanie sont les principaux sujets abordés mardi par la presse maghrébine.


"Tunisie Numérique" écrit que dès le 25 juillet dernier le débat "public" est accaparé par les juristes notamment les spécialistes en droit constitutionnel alors qu'une page sombre de l’histoire de la Tunisie a été définitivement tournée.

En revanche, la question économique et sociale, malgré la hausse inédite des prix de l’alimentaire (7,4%) et l’assèchement de la trésorerie de l’Etat (à peine 1,6 milliard de dinars/1 euro = 3,30 dinars/) sévissent et semblent s’aggraver par les défis que posent la rentrée et la forte probabilité que les saisons agricole et touristique rapportent peu de recettes extérieures, explique le média.

Il note, en citant les dernières données du ministère des finances à fin juin 2021, que le financement extérieur net n’a pas dépassé 1,25 milliard de dinars, un montant insignifiant par rapport à des besoins de 13 milliards de dinars au cours de l’année, ce qui veut dire que la Tunisie n’a pu mobiliser que 9,7% de ses besoins financiers que ce soit pour rembourser la dette extérieure ou pour subvenir aux dépenses courantes de l’importation de l’énergie, des matières premières et surtout pour payer les quelques 900 mille fonctionnaires.

Toutefois, et loin des tractations politiques et les shows médiatiques, le président doit pallier en toute urgence au retard accusé au niveau des négociations avec le Fonds Monétaire International et qui constitue une réelle menace d’assèchement des ressources extérieures, souligne la publication.

Elle estime que malgré une connaissance parfaite des difficultés de combler un déficit budgétaire monstre atteignant 11 milliards de dinars, le pays marque un retard considérable et une inertie inquiétante vis-à-vis des bailleurs de fonds.

On ne semble pas réaliser malgré le séisme politique du 25 juillet 2021 qu’aucune autre alternative ne se présente désormais pour financer une économie détruite par les islamistes à part le fait de chercher des fonds en toute urgence, fait-elle observer, jugeant "impératif" le recours à des négociations sérieuses avec les bailleurs de fonds et la recherche de soutien auprès de plusieurs Etats avec lesquels la Tunisie coopèrent financement.

Faute de financement suffisant et urgent, le pays court un risque économique et social grave, met-elle en garde, soulignant que le président doit en être conscient et surtout il doit agir.

En Algérie, "TSA" écrit que le salarié algérien peine à joindre les deux bouts, harassé de devoir faire face quotidiennement à une hausse des prix et des charges diverses avec un salaire qui vaut désormais pour la moitié de celui d'il y a une décennie.

Selon la même source, la moyenne des prix des biens de consommations et des services a doublé en Algérie durant la dernière décennie, les salaires sont restés figés, une anomalie économique dont la conséquence est d’avoir fait basculer des catégories sociales entières dans la précarité.

Il rappelle une étude comparative non exhaustive entre les prix moyens en 2010 et ceux en cours en 2021, répercutée par le président de l’association de protection du consommateur (Apoce), Mustapha Zebdi, qui montre l’étendue des dégâts que cette incongruité économique a provoqué chez l’écrasante majorité des Algériens.

"Le pouvoir d’achat des Algériens s’est détérioré d’une façon incroyable", regrette-t-il, estimant que le comparatif conclut notamment au fait que le salaire de 2010 a perdu 50% de sa valeur en 2021 du fait des hausses des prix.

Il fait observer que ces dix dernières années, la moyenne des prix des produits de consommation de base est passée du simple au double, citant l’exemple d’un kilogramme de lentilles dont la moyenne du prix est passée de moins 100 DA à 250 DA (1 euro =161 DA), le prix du kilo d’haricots blancs passe de 160 DA à 270 DA.

Les tarifs d’électricité, après que le gouvernement Ouyahia eut fixé des tarifs suivant trois seuils de consommation, pèse désormais plus cher dans le budget des ménages, relève-t-il.

Il note que ces ménages ont également ajouté d’autres "charges" à leur budget comme les abonnements à Internet et les prix des Smartphones, devenus indispensables, tout comme le véhicule dont les prix ont plus que doublé en l’espace d’une décennie (2010-2021).

Selon le média, un véhicule qui valait 700.000 DA en 2010 coûte aujourd’hui plus du double, et encore il faut le trouver, une étrangeté quand on sait que le véhicule qui a roulé pendant dix années voit normalement son prix baisser sensiblement.

Il explique que depuis que les importations des véhicules neufs et le montage local de véhicule ont été suspendus, les prix des voitures d’occasion ont atteint des seuils inimaginables.

Et quand bien un citoyen a la chance de posséder un véhicule, les charges qui sont inhérentes à l’entretien, grèvent le budget, déplore-t-il, faisant savoir que le prix d’un litre d’essence est passé entre 2010 et 2021 de 19 à 45 DA.

MAP