Revue de la presse quotidienne internationale maghrébine du 07/02/2018

Mercredi 7 Février 2018

Tunis - La presse maghrébine a consacré, mercredi, ses gros titres à la "Une" et ses analyses aux prochaines élections municipales en Tunisie, aux critiques des économistes de la gestion rentière de l’économie algérienne et au rapport de l’Institution de l'opposition démocratique en Mauritanie.

"La presse de Tunisie" écrit qu'une immense bataille électorales va opposer tout ce monde sur des objectifs qui, en fait, ne sont pas encore identifiés puisque la loi sur les collectivités locales patauge encore au parlement au travers de plus de 300 articles et d'une multitude de versions non écrites quant au profil dont on veut doter aux municipalités.

Dans un articlé titré "Derrière la guéguerre de la campagne: l'indispensable consensus municipal", le journal précise que parmi ces municipalités figurent celles toutes minuscules ou carrément rurales, ou encore celles nées d'un regroupement hasardeux de plusieurs localités.

Abordée plus comme une exigence constitutionnelle et un enjeu électoral qu'en tant que fonction essentielle de proximité qui fait terriblement défaut depuis la révolution, l'action municipale s'apprête à s'engager, le 6 mai prochain, dans un tournant historique tumultueux qui risque de ressembler plus à une bourrasque qu'à une fête électorale, fait observer le quotidien.

Il souligne que les partis et les listes des candidats doivent impérativement se préparer à ce moment d'inévitable convergence qui va être le leur, une fois élus, face aux attentes des citoyens, plaidant pour la recherche, dès à présent, d'un "inévitable consensus municipal, associant toutes les sensibilités, tous les courants, toutes les visions".

Pour sa part, "Le Temps" s'interroge : "A trois mois des élections municipales: Entre plusieurs droites, où se placera la Gauche?".

Il relève que Nidaa Tounès est prêt, Ennahdha l'est encore plus, précisant que ces deux mouvements de la droite tunisienne au pouvoir seraient totalement préparés pour entamer, avec force, les élections prévues pour le 6 mai prochain.

Ces deux mouvements seraient en pleine bataille pour la circonscription de Tunis, un poste tellement important pour le mouvement islamiste qu'il compterait même sacrifier son poste de vice-président de l'assemblée des Représentants du peuple (ARP), occupé par Abdelfattah Mourou pour récupérer le prestigieux titre de cheikh de la médina.

De son côté, Nidaa Tounes se serait d'ores et déjà arrangé avec Kamal Idir, ancien président du club Africain pour qu'il préside sa liste électorale de Tunis, fait savoir le journal, qui révèle qu'Ennahdha avait annoncé la participation aux municipales au niveau de toutes les 350 circonscriptions.

De leur côté, les onze partis formant la coalition civile (Al BAdil, Al Machroû, Afek Tounes, Tounes Awalan et d'autres composantes) ont déjà assuré les collaborations nécessaires pour mettre en place des listes électorales communes bien qu'aucun chiffre officiel n'ai été annoncé, précise la publication.

Dans son éditorial intitulé "Une chance sous conditions...", "le Quotidien" écrit qu'après "Al Joumhouri", le mouvement "Echaab", "Machroû Tounès" et "Afèk Tounes", le parti Al Massar envisagerait, lui aussi, de quitter le gouvernement de l'union nationale.

Il explique qu'Al Massar veut larguer les amarres de la Kasbah parce que ses cadres ne peuvent plus supporter davantage l'alliance asphyxiante entre Nidaa Tounes et Ennahdha qui continuent à mener la baraque en duo "en favorisant l'adoption des quotas partisans dans l'administration et les instances indépendantes", taillés à leurs seules mesures.

Cette "fièvre sécessionniste" traduit l'exaspération des partis de l'opposition face à la domination et la mainmise du Nida et d'Ennahdha sur les rouages de l'Etat, ajoute-t-il, faisant remarquer que le mouvement d'alliance entre partis de gauche, devenu très à la mode ces derniers temps, vise justement à contrer cette hégémonie et créer un nouvel équilibre des forces à l'approche des échéances électorales.

"Les élections municipales, prévues courant mai prochain s'annoncent d'ores et déjà, assez chaudes. Elles constitueront la première épreuve grandeur nature pour les partis de l'opposition", souligne-t-il, se demandant si ces formations politiques vont réussir à renverser la vapeur et changer l'ordre établi.

"La situation difficile que connait le pays sera-t-elle un atout pour ces partis pour discréditer leurs grands rivaux et atteindre leur objectif ?", s'interroge le quotidien qui explique que dans l'état actuel des choses, toutes les hypothèses sont possibles.

Pour sa part, "Assahafa Al Yaoum" fait savoir qu'à l'approche des élections municipales, les partis s'attèlent à la préparation des listes électorales pour être représentés dans 350 circonscriptions électorales.

Le journal note que les partis avaient formulé des critiques concernant les conditions estimant qu'il est difficile de former des listes électorales conformes aux dispositions d'une la loi électorale qui impose la présence de trois candidats de moins de 35 ans et le respect du principe de la parité entre hommes et femmes.

Pour surmonter cette situation et à trouver des solutions, les partis avaient assuré que leurs listes seront présentes dans beaucoup de circonscriptions et qu'elles donneront la priorité aux indépendants à la tête des listes électorales.

Son confrère «Le Quotidien d'Oran» rapporte des propos du ministre du Commerce soutenant que son département préconise, dans le cadre d'un système de subvention ciblée, l'utilisation d'un moyen de payement assurant, à la fois, la traçabilité et la sécurité, tel le chèque, au bénéfice des ménages concernés. 

Citant le ministre, le quotidien indique qu'un fichier national des personnes physiques nécessiteuses et destinataires de cette subvention sera élaboré avec la collaboration du ministère de l'Intérieur et des Collectivités locales, de la Caisse nationale des assurances sociales et des directions de l'Action sociale des wilayas. «Les subventions seront adressées directement, aux personnes concernées. Les bénéficiaires seront classés par catégories et le montant de la subvention sera proportionnel au revenu des ménages. Les ménages concernés recevront des chèques, mensuellement, en guise de subventions», avance M. Benmeradi. 

Selon lui, la question des subventions «est le plus gros dossier» sur la table du gouvernement, ajoutant que «l'intérêt de cette réforme est de mettre de côté le système de subvention généralisée pour aller vers un système ciblé». Concernant la revendication d'augmentation du prix du pain, réclamée par les boulangers, le ministre soutient que «le pain est un dossier très sensible», arguant que «l'Etat ne veut pas toucher au prix du pain» tout en admettant partager «la même analyse que les boulangers pour dire que la marge bénéficiaire est érodée et qu'il faut trouver une solution». 

Pour sa part, «Liberté» relève que le ministre du Commerce, Mohamed Benmeradi, a défendu l’orientation du gouvernement dont la finalité est, entre autres, de faire baisser les importations. 

Sous le titre «Le système en place favorise les importations», le quotidien relaye des déclarations de Mouloud Hedir, spécialiste des questions du commerce extérieur, expliquant, à grands traits, que l’intérêt des échanges extérieurs réside dans le fait qu’ils sont un "révélateur fiable de l’état réel de l’économie".

Pour le cas de l’industrie hors hydrocarbures en Algérie, dit-il, la production totale actuelle est estimée à 5% du PIB, ce qui équivaut à quelque 9 milliards de dollars, pour des importations industrielles estimées, selon les années, à plus de 35 milliards de dollars. Et d’ajouter que tout est fait pour favoriser les importations : les accords de libre-échange, le climat des affaires, la bureaucratie… 

En Mauritanie, la presse continue à s’intéresser à la chose politique à la lumière de la publication par l’Institution de l'opposition démocratique d’un rapport critiquant la situation générale dans le pays au cours de l'année 2017, et retraçant les actions entreprises par la majorité et l'opposition pour résoudre leurs problèmes internes, dans la perspective des prochaines échéances électorales.

Ainsi, les journaux soulignent que l'Institution, formée des partis de l'opposition représentés au Parlement, considère dans son rapport que «la situation politique du pays est marquée par l’insouciance», citant particulièrement les «récents amendements constitutionnels qui ont aggravé la rupture entre le système et une grande partie de l’opposition mauritanienne».

En ce qui concerne la situation économique, l’Institution de l’Opposition Démocratique déplore «l’incapacité du gouvernement à diversifier les ressources économiques et la dépendance vis-à-vis de la rente qui, dit-elle, a affaiblit la compétitivité de l'économie nationale et lui a fait perdre la capacité de résistance aux chocs extérieurs, outre l’aggravation des taux de chômage et de la pauvreté et la dépréciation de la valeur de la monnaie nationale, l’Ouguiya.

Devant cette situation, l’Institution a appelé à la formation d’un gouvernement de consensus pour faire face aux conditions sociales difficiles des citoyens, superviser l'organisation d’élections transparentes et ouvrir un dialogue sérieux devant offrir les garanties nécessaires pour la passation pacifique du pouvoir, soutiennent les quotidiens mauritaniens.

MAP