Revue de la presse quotidienne internationale européenne du 12/06/2018

Mardi 12 Juin 2018

Bruxelles - Le sommet historique entre le président américain, Donald Trump, et le dirigeant nord-coréen, Kim Jong-Un a dominé les commentaires et analyses développés mardi par les quotidiens européens, aux cotés d'autres thèmes d'actualité, notamment la situation du bateau Aquarius, qui se trouve depuis plusieurs jours en mer entre Malte et l’Italie, qui refusent tous les deux d’accueillir les 629 migrants qui se trouvent à son bord. 

Sous le titre "La consécration internationale de Kim Jong-Un", La Libre Belgique estime dans une analyse que le dirigeant nord-coréen, Kim Jong-Un est "assuré d’être le grand gagnant de ce sommet sans précédent".

"Qu’on songe un instant que la Corée du Nord est toujours, théoriquement, sous le coup des sanctions des Nations unies, et qu’elle est censée être traitée en paria de la communauté internationale. Voilà pourtant son "dirigeant suprême" accueilli avec tous les honneurs à Singapour", écrit la publication.

"Le -dirigeant suprême- doit naturellement se demander dans quelle mesure il peut faire confiance à quelqu’un qui n’hésite pas à renier l’engagement qu’il a pris quelques heures plus tôt (ainsi que Donald Trump l’a fait dimanche au sommet du G7), souligne le journal, notant que "pour l’heure, Kim Jong-Un se contentera sans doute de savourer le moment présent et il a sans conteste des raisons d’être fier, à la fois du chemin parcouru et de son dernier coup de maître".

De son côté, Le Soir relève qu’un optimisme "teinté d’extrême prudence" prévaut dans le camp américain concernant ce sommet.

"Certes, la rencontre de Singapour est historique : jamais un président des Etats-Unis ne s’était retrouvé en tête-à-tête avec son homologue de Corée du Nord. Sur le fond, la prudence est de mise", estime le quotidien.

Les Etats-Unis poursuivent le but ultime d’une dénucléarisation "complète, permanente et vérifiable" de la péninsule coréenne, poursuit la publication, relevant qu’un tel pré-requis imposé à Kim Jong-un est jugé tout à la fois "irréalisable et inacceptable" par l’autre camp. 

Washington espère ainsi amorcer à Singapour un cycle de négociations, qui pourraient se poursuivre en juillet à Pyongyang, où Kim Jong-un aurait déjà fait passer une invitation à Trump, puis en septembre à Washington, fait observer la publication.

Sur le même sujet, L’Echo s’intéresse à la position des voisins de la Corée du Nord concernant ce sommet, notant que l'engagement sur la voie du dialogue satisfait la Corée du Sud, dont le président Moon Jae-in "a toujours prôné le dialogue, un objectif devenu priorité, les tensions ayant avivé les risques de guerre dans la péninsule".

La tenue du sommet est également appréciée à Pékin et Moscou, historiquement plus proches de la Corée du Nord et promoteurs des discussions, ajoute le journal, relevant que le Japon apparaît isolé étant donné que "le premier ministre Shinzo Abe maintient une extrême fermeté envers Pyongyang". 

Sous le titre "Corée: la dissuasion atomique", le journal suisse Le Temps écrit que Jung-un considère qu’il s’agit d’un sommet entre deux États nucléaires pour mettre fin à un état de guerre vieux de près de 70 ans. 

"La dénucléarisation pourrait être un gel du développement de l’armement, qui perdrait sa raison d’être en cas de traité de paix et de non-agression", estime l'éditorialiste, notant que le Nord n’a pas formellement énuméré ses demandes. Il se demande si Pyongyang pourrait obtenir la fin de l’état de guerre, la levée des sanctions et la mise en place de relations pacifiques pour traiter de la dénucléarisation sur l’ensemble de la péninsule.

Le "24Heures" titre "sommet Trump-Kim: excitation dans l'air", soulignant qu'il est encore trop tôt pour prédire que le président Trump va réussir là où tous ses prédécesseurs ont échoué. Il relève que l'équipe du président américain donne une image encourageante des négociations sur lesquelles la partie nord-coréenne est resté absolument muette.

Son confrère Tribune de Genève considère que le sommet américano-nord-coréen est déjà vu comme une concession de taille de la part des États-Unis. L'exigence américaine d'une dénucléarisation bute depuis des années sur la résistance opiniâtre des Nord-Coréens, fait observer le journal, ajoutant que la Corée du Nord juge prioritaire l'établissement d'un mécanisme de maintien de la paix permanent et durable dans la péninsule coréenne. 

Depuis l’arrivée du président américain au pouvoir, chaque rencontre au sommet est un quitte ou double et les éléments déclencheurs d’une crise ne sont pas forcément d’ordre géopolitique : ils peuvent tenir à une partie de golf mal perdue ou à un mot de travers, écrit, pour sa part, le journal français Libération, se demandant : Que dire alors d’une rencontre Trump-Kim ? 

«Les deux hommes ayant beaucoup en commun, tout est possible. Ils ont chacun un ego surdimensionné et un côté caractériel qui les rend impulsifs et imprévisibles, ils ont chacun une vision disons… cash et brutale des relations bilatérales et même multilatérales. Mais ils ont aussi tous les deux beaucoup à gagner à réussir cette rencontre », relève l’éditorialiste. 

Le président américain pourrait s’enorgueillir d’être parvenu à faire rentrer dans le rang une des dictatures les plus dures et un des pays les plus fermés de la planète, sans même tirer un coup de feu, croit savoir la publication, ajoutant que le président nord-coréen pourrait, lui, se prévaloir d’avoir poussé l’homme le plus puissant du monde à s’asseoir sur son amour propre pour venir jusqu’en Asie lui serrer la main, et accessoirement desserrer l’étau économique sur son pays.

Donald Trump a rompu avec la prudence observée par tous ses prédécesseurs vis-à-vis de la Corée du Nord, soutient, pour sa part, Le Monde, notant que tous ont considéré jusqu'à présent que le bénéfice d'une rencontre au sommet ne pouvait que conclure des pourparlers fructueux. 

Fort de sa conviction d'être un négociateur hors pair, le président des Etats-Unis mise au contraire sur le facteur personnel pour amorcer le " processus " qui doit permettre une dénucléarisation " complète, vérifiable et irréversible ", selon le mot d'ordre de la diplomatie américaine, indique le journal, estimant qu’il s’agit d’un choix cohérent, compte tenu de sa volonté de se démarquer de tout ce qui a été expérimenté avant lui.

La dynastie des Kim qui a fondé sa légitimité en instillant une mentalité d'assiégé, face à la menace des bombardiers «impérialistes» doit désormais vendre à ses 25 millions d'habitants son changement de pied diplomatique sans renier sa ligne nationaliste, affirme, de son côté, Le Figaro, soutenant qu’il s’agit d’une exigence d'autant plus urgente que les informations venant de l'extérieur cheminent de plus en plus sous le manteau, via des clés USB, sapant la chape totalitaire du régime.

En Espagne, les journaux mettent l'accent sur la situation du bateau Aquarius, qui se trouve depuis plusieurs jours en mer entre Malte et l’Italie, qui refusent tous les deux d’accueillir les 629 migrants passagers de ce bateau.

«El Pais» indique que l’Espagne a proposé d’accueillir ces migrants qui ont été secourus par le bateau Aquarius, relevant d’une ONG humanitaire, ce qui constitue, selon le journal, la première décision importante prise par le gouvernement de Pedro Sanchez.

«A travers cette décision, Sanchez a voulu se présenter devant l’Union Européenne (UE) comme un défenseur de la solidarité, contrairement à la position de l’Italie», écrit la publication.

De son côté, «El Mundo» rapporte que le ministre italien de l’Intérieur, Matteo Salvini, a «crié victoire» suite à la proposition de Sanchez, estimant que «l’objectif a été atteint», à savoir empêcher Aquarius de débarquer en Italie.

Le quotidien note aussi que les ONG humanitaires ont applaudi la décision de Sanchez, mais ont également réclamé des changements urgents dans la politique migratoire de l’UE.

«L’Espagne se propose pour accueillir les 629 immigrés de l’Aquarius», titre «ABC», ajoutant qu’au moment où l’extrême droite italienne a célébré «une victoire», l’UE a salué le geste humanitaire de Sanchez «malgré le risque d’un appel d’air».

Pour sa part, «La Razon» rapporte que l’ONG Médecins sans Frontières a affirmé que le transfert d’Aquarius vers l’Espagne, qui nécessitera un voyage de trois jours, est trop risqué compte tenu des besoins humanitaires urgents des migrants, appelant au débarquement immédiat des passagers de ce bateau. 

Le journal portugais Diario de Noticias écrit que l’Aquarius représente le tournant décisif de la politique d'accueil des migrants adoptée par le nouveau gouvernement italien et, en même temps, la mesure la plus médiatisée du nouvel exécutif espagnol. 

Le navire de l'ONG SOS Méditerranée n'était pas autorisé à accoster à Malte ou en Italie, rappelle le journal, ajoutant qu’en conséquence, les militants de l’ONG et les 629 migrants à bord se trouvaient dans une situation compliquée, la nourriture étant de plus en plus rare.

"C'est suffisant. Sauver des vies est un devoir, transformer l'Italie en un immense camp de réfugiés, non, l'Italie a cessé de se plier et d'obéir, cette fois il y avait des gens qui ont dit non", tel était le message posté sur Twitter par le nouveau ministre de l'Intérieur et leader de la Ligue (extrême droite), Matteo Salvini, rapporte la publication.

Jornal "i" note que quatre jours de la fin de la date limite des contrats et 30 jours après les agressions survenues au centre d’entrainement d’Alcochete, quatre autres joueurs du Sporting ont décidé de procéder à la résiliation de leurs contrats avec le club lisboète.

Lundi, c'était au tour de Bruno Fernandes, William Carvalho, Gelson Martins et Bas Dost d'exprimer ce souhait commun, bien que présenté individuellement, à la Fédération portugaise de football (FPF), à la Ligue des clubs et au syndicat, rapporte le journal. De plus, la décision prise par le trio portugais qui est actuellement en sélection nationale en Russie et par le Néerlandais intervient 10 jours après que le gardien Rui Patrício et Daniel Podence ont opté pour la même décision.

MAP