Revue de la presse quotidienne internationale européenne du 09/06/2018

Samedi 9 Juin 2018

Bruxelles - Divers sujets d'actualité ont suscité l'intérêt des quotidiens européens qui y ont consacré samedi plusieurs commentaires et analyses, notamment les défis du sommet du G7 au Canada, sur fond de bras de fer commercial entre les Etats-Unis et plusieurs de ses alliés occidentaux, les premières décisions du gouvernement socialiste de Pedro Sanchez, l'élection de la Belgique en tant que membre non-permanent du Conseil de sécurité de l'ONU et le renforcement des moyens du contingent portugais en République Centrafricaine. Sous le titre "Donald Trump, seul contre tous", le journal suisse Le Temps écrit qu’après une valse-hésitation, les Européens et les Canadiens ont décidé de faire front commun dans la guerre commerciale qui oppose leurs pays à Washington. "Après des tentatives de compromis avec son homologue américain et d’échanges feutrés, Justin Trudeau a enterré la diplomatie du sourire et opté pour le rapport de force avec les Etats-Unis", relève le journal, rappelant qu’Ottawa a imposé une série de représailles commerciales suite aux surtaxes sur l’acier et l’aluminium décrétées par Trump. 

Le 24Heures titre de son côté "Trump plonge l’économie mondiale dans le doute", soulignant que l’escalade commerciale tant crainte par les décideurs économiques semble prendre forme. Il a fait observer que les litiges à l’origine d’une éventuelle guerre commerciale se résoudront ou s’aggraveront en grande partie à Genève, précisant que l’UE a intenté une action contre les États-Unis auprès de l’OMC. Évoquant l’impact de la guerre commerciale sur la Suisse, la Tribune de Genève note qu’une envolée de la devise helvétique est à craindre. "Valeur refuge par excellence, le franc attirerait à nouveau des investisseurs européens et internationaux effrayés par une économie mondiale en ralentissement", explique la publication. 

«Faire bloc face à Donald Trump sans transiger sur les désaccords mais en évitant une rupture. Ainsi pouvait se résumer la stratégie du président français, Emmanuel Macron au sommet du G7, écrit le journal français le Monde faisant observer que l'atmosphère, alourdie par le début de guerre commerciale entre les Etats-Unis et ses partenaires, est si tendue que les observateurs n'écartent pas une annulation de dernière minute de la venue du très imprévisible président américain.

«Au G7, les Européens veulent faire front face aux Etats-Unis», titre Le quotidien, ajoutant que le président français veut voir dans les différends transatlantiques – sur le commerce, l'Iran ou le climat – l'opportunité d'une solidarité européenne renouvelée.

Le journal relève en outre que le sommet de La Malbaie sera un test, précisant que ne faisant plus confiance à l'Organisation mondiale du commerce (OMC) et autres institutions internationales, Donald Trump estime que la défense des intérêts américains ne peut passer que par la -confrontation bilatérale et, au besoin, par l'offensive unilatérale. 

«L'Union européenne, premier bloc économique mondial, est l'une de ses premières cibles. Elle est unie mais fragile, comme en témoigne la poussée des -partis populistes et xénophobes, notamment en Italie, où le nouveau président du conseil, Giuseppe Conte, fera sa première grande sortie internationale », poursuit l’auteur de l’article.

Pour sa part, Le Figaro rapporte que Donald Trump réclame la réintégration de la Russie au G7, soutenant qu’après une première passe d'armes avec Emmanuel Macron et Justin Trudeau, le président américain entend jouer son rôle de trouble-fête au Canada.

À défaut de pouvoir s'y soustraire, Donald Trump paraît décidé à consolider son image de trouble-fête au G7, explique la publication, faisant savoir qu’au moment de s'envoler pour le Canada vendredi matin, il a ajouté un sujet de contentieux à ceux qui l'opposent déjà à ses alliés européens, leur suggérant de réintégrer la Russie au sommet annuel des nations industrialisées.

En Espagne, les journaux évoquent les premières décisions du gouvernement socialiste de Pedro Sanchez, notamment la levée du contrôle sur les comptes de l'exécutif régional catalan.

«Sanchez commence à abaisser la tension avec la Generalitat», titre «El Pais», notant que le chef du gouvernement central a eu une conversation téléphonique avec le président catalan, l’indépendantiste Quim Torra, juste après la levée du contrôle des fonds destinés aux institutions catalanes.

Il s’agit d’un «geste de normalisation», selon le nouveau gouvernement espagnol, qui souligne cependant que les menaces sur l’intégrité territoriale restent le principal problème de l’Espagne, rapporte le journal.

«Premier conseil des ministres de l’ère Sanchez, première concession à Torra», commente de son côté «El Mundo», ajoutant que le gouvernement espagnol a aussi relevé que la décision de mettre fin au contrôle des comptes catalans est aussi la conséquence de la fin de l’application de l’article 155 de la Constitution, après l’installation du nouveau gouvernement catalan.

«ABC» souligne, quant à lui, que la levée du contrôle sur les comptes de la Catalogne a été la seule décision prise lors du premier conseil des ministres du gouvernement Sanchez, ajoutant que l’exécutif central «demande du temps avant de commencer à gouverner».

«La Razon» fait savoir, quant à lui, que le Parti Populaire (PP) a riposté en demandant une plénière du Congrès des députés destinée à connaitre le contenu du «pacte» conclu entre le gouvernement central et les indépendantistes catalans, alors que le parti Ciudadanos a mis en garde contre la possibilité de voir des fonds débloqués par Madrid servir le processus indépendantiste catalan.

L'élection de la Belgique en tant que membre non-permanent du Conseil de sécurité de l'ONU retient notamment l’attention de la presse belge qui s’intéresse aussi au sommet du G7 au Canada. 

Sous le titre «Une meilleure visibilité internationale pour la Belgique», Le Soir se félicite de l’élection vendredi de la Belgique en tant que membre non-permanent du Conseil de sécurité de l'ONU, un événement qualifié de «consécration» par la diplomatie belge, d’autant plus que «ce n’était plus arrivé depuis dix ans».

«Après plus de deux ans et demi d’une intense campagne de lobbying diplomatique, la Belgique a décroché son siège non permanent au Conseil de sécurité avec 181 voix sur 188», relève la publication, notant que c’est la sixième fois que la Belgique va pouvoir siéger au Conseil de sécurité

Pour l’éditorialiste, le fait de siéger au Conseil de sécurité des Nations unies apporte en effet « une notoriété internationale importante, surtout pour un (petit) pays comme la Belgique» qui en devenant membre non permanent aura une occasion supplémentaire de « faire entendre sa voix sur la scène mondiale ».

«Un membre non permanent, s’il ne possède pas le droit de veto, peut tenter de faire pencher la balance dans tel ou tel sens quand chaque virgule compte pour l’élaboration d’une résolution », explique-t-il, précisant que la Belgique pourra donner son avis sur des dossiers liés à la sécurité dans le monde, qu’il s’agisse de terrorisme, de conflits armés, de respect des droits de l’homme ou encore de processus démocratiques qui "dérapent en Afrique centrale".

De son côté, La Libre Belgique retient que c’est haut la main que la Belgique a obtenu, vendredi, un nouveau mandat de deux ans au Conseil de sécurité des Nations unies. 

Pour la publication, la candidature belge ne souffrait guère d’objections tant est grande l’expérience des diplomates belges en matière de gestion multilatérale des crises et conflits. « Cette expérience, on en aura indéniablement bien besoin au siège de l’Onu, alors que jamais peut-être l’ordre mondial n’a paru aussi… désordonné », estime l’éditorialiste qui souligne la coïncidence du retour de la Belgique au Conseil de sécurité avec la tenue d’un sommet du G7 qui, « pour le moins surréaliste, pourrait aisément prendre valeur de symbole ».

Le président américain Donald Trump est « arrivé vendredi à Québec isolé comme aucun président américain ne l’a jamais été: critiqué bien sûr pour son protectionnisme, mais aussi pour ses initiatives déroutantes (ne veut-il pas qu’on réintègre dans le G7 la Russie qui, nonobstant l’organisation de la Coupe du monde, n’a rien fait pour redorer son blason sur la scène internationale, loin s’en faut!) », écrit le journal. L’Echo commente, pour sa part, la position « provocatrice » du président américain au sommet du G7 dans un article intitulé « Trump provoque ses alliés du G7 sur la Russie et le commerce ».

« Donald Trump a imposé ce vendredi son propre ordre du jour au sommet du G7 au Canada en proposant la réintégration de la Russie, exclue en 2014, une suggestion immédiatement rejetée par les Européens, par ailleurs accusés par le Président américain de protectionnisme », rapporte le quotidien, notant que malgré les risques de guerre commerciale et d'impacts négatifs sur la croissance mondiale, le président américain « semble déterminé à aller jusqu'au bout ». 

« Fidèle à son habitude provocatrice, à ses tweets rageurs et après avoir attaqué le Canada dans un tweet matinal », Donald Trump a annoncé la couleur face à l'UE : "Dans l'attente de redresser les accords commerciaux injustes avec les pays du G7. Si cela n'arrive pas, nous nous en porterons encore mieux!", a t-il prévenu, non sans menacer de se retirer du G7 avant la fin du Sommet, relève le journal. 

Au Portugal, les journaux s’intéressent notamment au renforcement des moyens du contingent portugais en République Centrafricaine et à l’OPA lancée par un groupe chinois sur l'électricien EDP.

Diario de Noticias croit savoir que cinq véhicules blindés Humvee vont arriver en République centrafricaine (RCA) la semaine prochaine, ce qui porte à 30 le nombre de véhicules utilisés par les militaires portugais qui y opèrent pour le compte de l’ONU, ajoutant qu’il s’agit de la réponse à ce que le président Marcelo Rebelo de Sousa a qualifié de «situations délicates» que les parachutistes ont vécues dans les affrontements avec les groupes armés qui déstabilisent ce pays.

Le contingent actuel de 156 parachutistes militaires et de trois contrôleurs aériens tactiques de la Force aérienne est le troisième expédié par le Portugal en RCA depuis début 2017 et pour des périodes d'environ six mois, rappelle le journal, ajoutant que la lutte pour le pouvoir et les ressources naturelles (diamants, or, bétail) est à la base de l'instabilité qui règne en RCA depuis 2013.

Jornal "i" écrit que le Conseil d'administration de l'électricien Energias de Portugal (EDP) a estimé que l'offre publique d'achat de China Three Gorges (CTG) pour contrôler la totalité du capital pour 3,26 euros par action ne reflète pas la valeur de la société de même que pour la prime de contrôle qui est implicite dans cette opération.

En outre, la direction d'EDP Renováveis (filiale chargée des énergies renouvelables) a qualifié la proposition du groupe chinois de 7,33 euros par action pour contrôler l'entreprise d’inadéquate, poursuit le quotidien, notant qu’en plus des dirigeants, les régulateurs ont également leur mot à dire et ces autorisations ne sont pas limitées au Portugal seulement, puisque des entités étrangères doivent également se prononcer sur ce sujet. 

MAP