Revue de la presse européenne quotidienne internationale du 31/05/2018

Jeudi 31 Mai 2018

Varsovie - Plusieurs sujets phares ont suscité l'intérêt des quotidiens de l'Europe de l'Est ce jeudi notamment les résultats de la session de printemps de l'AP-OTAN, la prochaine acquisition par l'Inde du système de missiles sol-air russes S-400, la crise institutionnelle en Italie et les manifestations en Grèce contre les mesures gouvernementales d'austérité. 

En Pologne, les journaux focalisent notamment sur les résultats de la session de printemps de l'Assemblée parlementaire de l'OTAN, tenue récemment à Varsovie.

''Nasz Dziennik'' écrit que cette session a permis de mettre l'accent à nouveau sur la menace émanant de certains pays d'Europe de l'Est, en particulier la Russie, et la volonté des pays concernés à apporter un soutien financier et logistique pour faire face à menace.

Pour le journal, ''ce résultat donne lieu au moins à un consensus sur la position de la Pologne, qui voit dans les pratiques militaires et politiques de la Russie, une menace sérieuse pour les pays situés dans le flanc oriental de l'OTAN, bien que de nombreux pays de l'Union européenne, également membres de l'Alliance, estiment que la position de Varsovie est exagérée et en droite ligne avec celle tacite des Etats-Unis.

''Gazeta Polska'' écrit, pour sa part, que les résultats de la session de printemps de l'AP-OTAN peuvent être importants concernant l'unification des vues autour de questions internationales d'actualité, relevant toutefois que ces résultats sont difficiles à concrétiser car les décisions sont prises à d'autres niveaux et par les institutions exécutives. 

Elle a ajouté que les résolutions et recommandations issues de cette session sont relativement similaires à celles des précédentes éditions, puisque tous les pays membres de l'OTAN et leurs alliés, adoptent les mêmes visions et positions. 

Pour sa part, le journal ''FAKT'' souligne que l'organisation de cette session en Pologne renforce la volonté de Varsovie de jouer un rôle clé au sein de l'OTAN et souligner la nécessité d'accorder une attention particulière à la réalité de la sécurité en Europe de l'Est, une volonté qui certes ne fait pas l'objet de consensus en Europe, mais contribue au moins à relancer le débat sur cette question. 

En Autriche, le quotidien ''Die Presse'' relève les conséquences de la crise institutionnelle italienne qui envoie une onde de choc sur les marchés européens où les valeurs boursières italiennes ont fortement chuté mardi et le cours de l'euro a plongé. 

Pour la première fois depuis 2014, les taux d'intérêts des emprunts d'Etat italiens ont dépassé la barre des trois pour cent mardi, note le journal qui est alarmé par les similitudes entre la situation de l'Italie aujourd'hui et celle de la Grèce il y a trois ans estimant que cela aurait un impact bien plus dévastateur que celui de la Grèce.

''Dans les deux cas, une hausse des taux d'intérêts à l'emprunt (comprendre une hausse de l'inquiétude) est considérée comme une intervention indue de l'extérieur. Finalement, les Grecs ont bien été obligés de se plier au diktat de la réalité. Depuis l'été 2015, Tsipras met en œuvre les réformes exigées par les autres pays de l'UE. La situation s'améliore lentement. En 2017, l'économie grecque a connu une première reprise substantielle et le taux de chômage baisse lentement. Mais avant d'en arriver là, le petit pays qu'est la Grèce a poussé la zone euro au bord du gouffre. Dans le cas de la troisième économie de l'Union monétaire, l'épreuve de force sera bien plus rude pour les autres pays européens'', écrit le journal.

Sur ce même sujet, le quotidien ''Der Standard'' évoque les déclarations de l'économiste Carlo Cottarelli, appelé à former un gouvernement de transition en Italie en vue d'élections anticipées, qui a estimé mercredi que l'option d'un cabinet politique et non technocratique demeurait possible. 

De même, le journal cite une déclaration du secrétaire général de l'OCDE (Organisation de coopération et de développement économiques), Angel Gurria, appelant l'Italie à ne pas changer sa politique de réformes et de contrôle des dépenses en fonction des marchés, tout en soulignant que le pays fait partie de l'euro et qu'il "le restera".

En Grèce, le quotidien ''Ta Néa'' rapporte que près de 10.000 personnes ont manifesté mercredi à Athènes, en marge d'une grève générale, contre la poursuite de l'austérité, indiquant que la grève de 24 heures, à l'appel notamment des confédérations syndicales du privé (GSEE) et du public (Adedy) a perturbé en plein essor touristique les transports aériens et urbains. Aucun train ne circulait et aucune liaison n'était assurée avec les îles.

Le journal relève que ce débrayage est intervenu alors que le pays doit retourner en août sur les marchés financiers, à l'issue du troisième plan de prêts internationaux, qui lui ont été consentis depuis 2010 en échange d'une purge d'une austérité sans équivalent dans la zone euro, ajoutant que le gouvernement vient de s'entendre avec les créanciers du pays sur une dernière série de réformes à boucler avant l'été et que le Parlement grec sera saisi d'ici au 14 juin de ces mesures, notamment la libéralisation du marché électrique.

De même, le quotidien ''Kathimerini'' estime que les politiciens grecs sont les seuls responsable de la faillite du pays, brocardant leur manque de perspicacité et leur arrogance. Le journal note qu'après près d'une décennie de crise et trois plans de sauvetage, le pays reste toujours à la recherche d'une vision pour relancer la croissance et qu'il risque encore de replonger dans la crise, plaidant pour une réelle stratégie de développement à même de redonner confiance aux Grecs et une crédibilité au pays. 

En Russie, les journaux consacrent leurs commentaires à la prochaine vente du système de missiles sol-air russes S-400 à l'Inde. Le journal ''RBC'' qui cite des sources du Ministère russe de la Défense, rapporte que Moscou compte approvisionner l’Inde, un grand allié de la Russie dans le domaine de coopération militaire, en système de missiles de défense antiaérienne S-400. 

Le Journal, ajoute à ce propos qu’il a été procédé à la signature d’un contrat entre l’Inde et la Russie d'un montant de près de 6, 2 milliards de Dollars portant sur des missiles sol-air S-400 destinés à l’armée de l’air indienne.

''La transaction est entrée dans sa phase finale'', précise le journal qui cite des sources indiennes bien informées, selon lesquelles, des négociations sont en cours entre New Delhi et Washington pour trouver un moyen d’échapper aux sanctions américaines qui prévoient de punir les pays et les entités engagées dans des transactions relatives à l’achat du système de missiles sol-air russes S-400.

MAP