Revue de la presse européenne quotidienne internationale du 28/05/2018

Lundi 28 Mai 2018

Varsovie - La presse écrite de l'Europe de l'Est braque les projecteurs, dans ses éditions de lundi sur la tenue à Varsovie de la session de printemps de l'Assemblée parlementaire de l'OTAN, la demande de Washington à l'Union européenne d'imposer de nouvelles sanctions à la Russie, les mesures de précaution qui seront prises par l'Autriche en cas d'éventuel afflux des migrants via la route des Balkans ainsi que les tentatives pour régler la vieille querelle de nom de la république de Macédoine opposant Athènes à Skopje. Les journaux polonais s'intéressent à la tenue à Varsovie de la session de printemps de l'Assemblée parlementaire de l'OTAN.

''Gazeta Polska'' écrit que la tenue en Pologne de la session de printemps de l'Assemblée parlementaire de l'Organisation de l'Alliance de l'Atlantique Nord (OTAN), qui clôturera lundi ses travaux, ''revêt une grande importance car elle permettra à Varsovie de faire connaître ses positions dans le but de recueillir le soutien au renforcement du flanc Est, outre l'augmentation des contributions financières au sein de l'OTAN''.

Le journal ajoute à ce propos que la Pologne ''œuvre en vue de recueillir le soutien des parlements nationaux des pays membres de l'OTAN et les rallier à sa position, laquelle met l'accent sur la nécessité d'accroître le déploiement des forces de l'OTAN en Pologne, d'autant plus que la région est le théâtre de tensions quotidiennes, comme c'est le cas au Donbass dans l'est de l'Ukraine.

''Gazeta Prawna'' estime à ce même sujet, que la tenue de l'AP de l'OTAN ''reflète la place qu'occupe le pays pour l'Alliance et son rôle fondamental dans la défense des frontières de l'Europe au niveau du flanc Est''. 

Pour le journal, les parlements des Etats membres de l'OTAN ''doivent exercer une pression sur les gouvernements concernés afin d'augmenter la contribution financière de chaque pays aux dépenses de l'OTAN, alors que de nombreux pays insistent pour ne pas augmenter les fonds alloués à l'OTAN''.

Pour sa part, le journal ''Nasz Dziennik'' écrit que les questions abordées lors de l'Assemblée parlementaire de l'OTAN '' soulignent que la sécurité dans le flanc Est contribue au développement économique et social et permet d'épargner aux pays concernés des dépenses supplémentaires pour faire face à de sérieux défis liés notamment à la migration et au terrorisme .

Et de souligner que les pays membres de l'OTAN ''doivent avoir la conviction commune que la stabilité est un facteur clé pour l'Europe'', ajoutant que tous les pays sans exception sont appelés à garantir la stabilité, non seulement à travers des expressions de solidarité verbale, mais par des actions concrètes. 

En Autriche, le quotidien ''Die Presse'' rapporte que le gouvernement autrichien, une coalition de droite et d'extrême droite aux affaires depuis décembre dernier, est préoccupé par l'éventualité d'un nouvel afflux des migrants via la route des Balkans, citant une déclaration dimanche du chancelier conservateur Sebastian Kurz (ÖVP) qui a annoncé qu'il ne permettra pas une répétition de la situation chaotique survenue en 2015. 

M. Kurz a indiqué qu'il évoquera cette problématique avec ses homologues dans les pays des Balkans tout en disant que les autorités autrichiennes resteront vigilantes, ajoute le journal, notant que M. Kurz s'est alarmé au sujet de l'augmentation du nombre de migrants arrivés en Grèce avant de continuer leur chemin vers l'Europe de l'ouest via l'Albanie, le Monténégro, la Serbie, la Bosnie-Herzégovine, la Croatie et la Slovénie, au total 18.000 personnes depuis le début de l'année, soit une hausse de 150 pc par rapport à l'année précédente durant la même période.

De même, le quotidien ''Kurier'' ajoute que le chancelier autrichien a annoncé une entrevue cette semaine à Vienne avec son homologue albanais et ce, pour coordonner leurs actions pour une sécurisation efficace des frontières.

Le vice-chancelier Heinz-Christian Strache (FPÖ-extrême droite) a, quant à lui, jugé que la fermeture de la route des Balkans est "faisable", évoquant même le recours à la fermeture des frontières autrichiennes en cas de débordements, rapporte le journal avant de citer également le ministre de l'intérieur Herbert Kickl (FPÖ) qui a réitéré son rejet des quotas proposés par la Commission européenne tout en indiquant qu'il aura lundi des conversations téléphoniques avec ses homologues dans la région.

En Grèce, le quotidien ''Kathimerini'' indique qu'une rencontre à l'ONU entre chefs des diplomaties grecque et macédonienne n'a pas permis d'avancée sur le nom de la Macédoine, citant une déclaration de l'émissaire onusien sur ce dossier, Matthew Nimetz, qui a, cependant, évoqué la poursuite du "dialogue" à Bruxelles.

Tout en se félicitant des entretiens tenus pendant deux jours à New York, Matthew Nimetz s'est borné à rappeler lors d'un bref point presse que "les problèmes étaient bien définis" et que "les deux parties "reconnaissaient l'importance d'aboutir à un accord", rapporte le journal, avant d'ajouter qu'il a admis qu'une résolution finale des problèmes est toujours en attente et que "Les deux parties sont déterminées à tout faire pour obtenir un accord et travaillent très dur à ce sujet". 

Le journal note que le gouvernement grec, les partis politiques et d'autres organisations nationalistes exigent que la nouvelle appellation de la république de Macédoine soit décrétée dans le cadre des cinq propositions de nom suggérées par l'émissaire onusien.

De même, le quotidien ''Pro thema'' évoque la tenue de plusieurs manifestations programmées dans les grandes villes grecques, notamment à Athènes et à Thessalonique pour exprimer le rejet d'une nouvelle appellation de cette ancienne république de la défunte Yougoslavie contenant le mot ''Macédoine''.

Le journal précise que les manifestations prévues le 6 juin, seront organisées par des mouvements ultranationalistes, rappelant que les ministres grec et macédonien, Nikos Kotzias et Nikola Dimitrov, multiplient depuis des mois les rencontres en présence de Matthew Nimetz pour tenter de mettre un terme au différend entre les deux pays qui dure depuis plus de 25 ans et que les négociations portent sur la possibilité pour la Macédoine d'adopter un nom comportant ce mot, assorti d'un déterminant, comme "Nouvelle Macédoine" ou "Macédoine du Nord".

En Russie, le journal ''Nezavisimaya Gazeta'' rapporte que Washington œuvre en vue de convaincre l'Union européenne d'imposer de nouvelles sanctions "sévères" à la Russie, bien que Bruxelles s'était déjà opposée à de nouvelles sanctions contre Moscou dans le cadre du projet de loi sur la lutte contre les ennemis des USA au moyen de sanctions , approuvé par les États-Unis il y a quelques mois.

Le journal a écarté que l'UE soit d'accord avec la demande américaine de sanctions supplémentaires contre Moscou, notamment après l'arrivée des deux partis ''la Ligue'' et le Mouvement Cinq Etoiles (M5S), au pouvoir en Italie.

Le journal considère que malgré la pression croissante des États-Unis sur l'Union européenne pour imposer des sanctions à la Russie, ses tentatives seront "vouées à l'échec '', notant que la seule option restante pour les Etats-Unis est de tenter de convaincre chaque pays européen séparément.

Pour sa part, ''Argumenti i Fakti'' se fait l'écho des propos de la chef de la délégation ukrainienne à l'Assemblée parlementaire de l'OTAN, Irina Freese, qui a souligné qu'au cours des trois dernières années, la Russie a mené des recherches visant à "développer des armes chimiques et biologiques de destruction massive".

Certains établissements russes mènent des recherches visant à ''développer des substances toxiques ayant les mêmes caractéristiques que les gaz neurotoxiques'', a ajouté la responsable ukrainienne, citée par le même journal. 

MAP