Revue de la presse européenne quotidienne internationale du 12/06/2018

Mardi 12 Juin 2018

Varsovie - Les quotidiens de l'Europe orientale ont braqué leurs projecteurs mardi sur plusieurs sujets qui font actualité, notamment la réunion à Varsovie des pays du flanc oriental de l'Otan, le sommet prévu entre le Président russe Vladimir Poutine et son homologue américain Donald Trump, les critiques essuyées par le chancelier autrichien suite à la décision de fermer des mosquées et d'expulser des imams ainsi que l'imminence du règlement du différend opposant Athènes à Skopje sur le nom de la Macédoine. 

En Pologne, les journaux s'intéressent à l'utilité de la réunion des pays du flanc oriental de l’Otan tenue à Varsovie. 

Le journal "wyborcza" écrit que ''la réunion des neuf pays du flanc oriental de l'Otan tenue en fin de semaine dernière à Varsovie, a tenté de faire croire aux autres que les problèmes auxquels la région est confrontée sont spécifiques et différents de ceux traités généralement par l’Alliance atlantique''.

Le journal considère qu'"il était judicieux pour les neuf pays du flanc oriental de l'Otan de débattre de la coopération en matière de sécurité et des mécanismes de la renforcer au lieu de tenir une réunion sous les auspices de l’OTAN, mais à dimension géographique''.

De son côté, ''Forsal'' estime que les pays concernés commettent toujours la même erreur, en choisissant un cadre géographique restrictif, tant au niveau de l'UE qu'au niveau de l'OTAN, faisant observer qu’il s’agit là d’une double erreur car en agissant de la sorte, les pays en question s’exposent eux même à leur propre auto-exclusion et en même temps, ils font en sorte que les autres pays de l'OTAN soient à l'écart des préoccupations de la région.

Dans la même veine, son confrère "Onet" estime que ''le fait de mettre l’accent sur la dimension géographique, aboutit relativement à des résultats positifs, surtout lorsqu’il s’agit du volet économique et du soutien aux infrastructures et d'échange d’expériences et d'expertises, mais ce n'est pas le cas pour ce qui est des questions de sécurité, de défense ou d'autres sujets sensibles".

Tout en mettant en avant l'importance du principe du consensus autour des questions sécuritaires, le journal indique que les pays de l'Europe de l'Est doivent s'unir mais sans rester confinés dans un espace géographique étroit, lequel ne serait sans soute pas avantageux pour eux. 

En Autriche, le quotidien ''Der Standard'' revient sur la décision des autorités autrichiennes de fermer sept mosquées et d'expulser une quarantaine d'imams liés à la Direction turque des Affaires religieuses (Diyanet).

Tout en indiquant que le chancelier conservateur Sebastian Kurz a déclaré vouloir ainsi mettre fin à la radicalisation et faire appliquer la loi sur l'islam, laquelle interdit depuis 2015 tout financement étranger de l'islam, le journal critique cette décision qu'il juge dangereuse. 

''Entamer la journée par une annonce aussi tonitruante et provocatrice que celle proférée par le chancelier et le vice-chancelier, qui plus est sur le thème hyper sensible des rapports à l'Islam, est très dangereux dans notre monde actuel, prompt à tout simplifier sur un mode superficiel. Quel sera, en effet, l'impact de cette infraction à la loi sur l'Islam constatée par le gouvernement ? ''Les chrétiens ferment nos mosquées'' - tel est le message que les musulmans liront et entendront en Turquie, en Europe et en Indonésie. Il s'agit d'une déclaration de guerre, insuffisamment expliquée au monde musulman. De surcroît, elle intervient - manque de tact notoire - peu avant la fin du ramadan'', déplore le journal. 

Pour sa part, le quotidien ''Kurier'' évoque le débrayage lundi des chauffeurs de taxis Viennois en colère contre la société américaine de transport Uber pour concurrence déloyale, indiquant que ce mouvement de protestation a rassemblé un millier de taxis, outre de nombreux chauffeurs venus à pied, causant sur certaines boulevards de la ville des perturbations de la circulation.

Le journal note que ce mouvement de protestation intervient après une autre marche organisée la mi-avril dernier, rappelant que le tribunal de commerce de Vienne avait pourtant décidé le 25 avril dernier de l'arrêt temporaire de certains services fournis par la société américaine de transport Uber pour concurrence déloyale, répondant ainsi favorablement à une action en justice intentée par les conducteurs de taxis Viennois qui proposent leurs services par téléphone. 

En Grèce, le quotidien ''Kathimerini'' rapporte que les Premiers ministres grec et macédonien Alexis Tsipras et Zoran Zaev se sont entretenus par téléphone lundi et auront encore une fois ce mardi une conversation téléphonique "pour conclure" les discussions sur le nom de la Macédoine, citant un communiqué très bref de la primature grecque.

Le journal souligne que les deux gouvernements travaillent depuis des mois à tenter de résoudre cette vieille querelle qui empoisonne leurs relations depuis 1991, notant que le compromis envisagé vise à autoriser l'ancienne république yougoslave à prendre un nom comportant le mot de "Macédoine", comme "Macédoine du nord", qui semble tenir la corde, mais sous réserve que ce changement soit inscrit dans la Constitution.

Le journal se demande si cette condition grecque a été acceptée ou pas par Skopje. 

De même, le quotidien ''Ethnos'' fait remarquer que ce compromis est combattu par l'opposition tant à M. Zaev qu'à M. Tsipras, rappelant que des manifestations contre une telle option se sont déroulées de part et d'autre de la frontière ces derniers jours, réunissant quelques milliers de manifestants à Skopje à l'appel de la droite nationaliste (VMRO-DPMNE, opposition) et dans une vingtaine de villes grecques, notamment en région de Macédoine.

Le journal ajoute que le Premier ministre macédonien semble optimiste et déclare pour bientôt le règlement de ce différend sur le nom de son pays avec la Grèce. 

En Russie, le journal ''Kommersant'' citant une source proche du Kremlin, rapporte qu'il est prévu que la rencontre entre le Président russe Vladimir Poutine et son homologue américain Donald Trump pourrait avoir avoir lieu dans un ''pays neutre''.

''La ville de Vienne a été mentionnée pour la tenue de ce sommet'', ajoute le journal citant la même source, notant que le Président russe préfère se réunir avec son homologue américain dans un pays neutre et non pas à Washington.

Néanmoins, souligne la publication qui cite la même source, les deux parties n'ont pas convenu jusqu'à présent du lieu et de la date de ce sommet.

Le journal rappelle que lors d'un entretien téléphonique avec le Président Russe en mars dernier, Donald Trump avait exprimé son souhait de rencontrer son homologue russe et lui a adressé une invitation pour effectuer une visite à Washington, notant que le président américain a également exprimé sa disposition à se rendre à Moscou pour une visite similaire.

Abordant le même sujet, son confrère Izvestiya» rapporte que l’Autriche est prête à accueillir le prochain sommet entre le Président russe Vladimir Poutine et Donald Trump, en cas d’accord entre les deux parties.

MAP