Revue de la presse européenne quotidienne internationale du 11/06/2018

Lundi 11 Juin 2018

Varsovie - La presse écrite de l'Europe orientale consacre lundi ses commentaires à la volonté de certains membres du gouvernement polonais d'apporter des amendements à la loi sur l'Institut de la mémoire nationale, la visite du Président russe Vladimir Poutine en Chine, les réactions suscitées par la fermeture de mosquées et l'expulsion d'imams en Autriche ainsi que la sortie de crise pour la Grèce. 


En Pologne, les journaux s'intéressent à la volonté de certains membres du gouvernement d'apporter des amendements à la loi sur l'Institut de la mémoire nationale. 


''Gazeta Polska'' écrit que certains membres du gouvernement (le vice-premier ministre et le ministre des Affaires étrangères) ont appelé à l'introduction d'amendements à la loi controversée sur l'Institut de la mémoire nationale, vivement critiquée par de nombreux pays et à l'origine de tensions diplomatiques entre Varsovie et ses proches alliés après son adoption au début de cette année, s'interrogeant sur "l'intérêt de promulguer ce texte qui a suscité un vif débat et de procéder par la suite à son amendement''. 


Le journal indique que le gouvernement polonais se trouve face à deux options: rester ferme sur sa position concernant cette loi et faire la sourde oreille face aux exigences des partenaires influents tel Washington, ou alors répondre aux appels des pays alliés et procéder à la révision du contenu de la loi. 


Dans la même veine, ''Nasz Dziennik'' écrit que le gouvernement dirigé par le parti (droit et justice) a perdu beaucoup de temps pour l'adoption de la loi mémorielle après un vif débat entre l'opposition et la majorité et entre Varsovie et d'autres pays concernés par cette loi, qui interdit d'attribuer à la nation ou à l’Etat polonais, la responsabilité ou la coresponsabilité des crimes commis par le IIIe Reich pendant la seconde guerre mondiale, ajoutant qu'après sa promulgation, certains membres du gouvernement évoquent la nécessité d'amender le texte, qui selon eux, a des répercussions sur les relations diplomatiques avec les partenaires les plus proches de Varsovie.


Le journal a estimé que ''les différentes institutions du pays se sont relativement empressées de promulguer cette loi, malgré les critiques qui ont accompagné le projet en question'', ajoutant qu'''il valait peut être mieux pour la Pologne de tenir compte des appels des pays amis à ce sujet''.


Le journal ''wpolityce'' s'interroge si la révision de cette loi, défendue depuis longue date par le gouvernement, émanerait d'une conviction propre ou sera opérée sous l'effet de facteurs externes, suite à la forte pression exercée en particulier par les États-Unis, qui considèrent que la loi porte atteinte au principe de la liberté d'expression. 

En Autriche, le quotidien ''Der Standard'' rapporte que le président de la communauté des musulmans d'Autriche (IGGIÖ), Ibrahim Olgun s'est dit ''indigné'' par la décision des autorités autrichiennes de fermer sept mosquées et d'expulser une quarantaine d'imams financés par la Turquie, estimant que cette démarche ne sert pas la lutte contre l'islam politique comme le pense le gouvernement mais, au contraire, elle risque d'affaiblir les structures de la communauté musulmane dan le pays. 


Tout en relevant le timing provocateur de l'annonce de cette décision, durant le mois sacré de Ramadan et aussi peu avant les prières du vendredi, M. Olgun a dénoncé cette décision qui représente, pour lui, une tactique politicienne, appelant le gouvernement à faire montre d'objectivité et à consulter l'IGGIÖ, principale association représentant les musulmans en Autriche, plus de 600.000 dont la moitié d'origine turque.


Sur ce même sujet, le quotidien ''Die Presse'' évoque la réaction du président turc Recep Tayyip Erdogan qui a vivement critiqué la décision du chancelier autrichien de fermer des mosquées dans le cadre d'une offensive contre l'"islam politique".


"Ces mesures prises par le Premier ministre autrichien sont, je le crains, en train de mener le monde vers une guerre entre les Croisés et le Croissant", a déclaré M. Erdogan, cité par le journal, ajoutant qu'il a menacé que réagir à l'expulsion des imams d'une manière proportionnelle et immédiate. 


En Grèce, le quotidien ''Kathimerini'' indique que le parlement grec procédera cette semaine à l'adoption de plusieurs textes de loi présentés par le gouvernement d'Alexis Tsipras, précisant qu'ils concernent plusieurs domaines inscrits dans le cadre du troisième plan de sauvetage de la Grèce qui s'achève le 20 août prochain , notamment l'énergie, les pensions de retraite, l'emploi et la privatisation.


Le journal note que le gouvernement cherche à boucler l'opération avant la réunion de l'eurogroupe prévue le 21 juin, ce qui permettra au pays de bénéficier d'un financement de l'ordre de 12 milliards d'euros et aussi réaliser une avancée dans le dossier de la dette grecque.

De même, le quotidien ''To Vima'' relève que la Grèce se trouve face à un tournant crucial, en étant appelée à parachever son plan de sauvetage dans une contexte marqué par l'incertitude et l'instabilité. 


Le journal critique le gouvernement pour avoir perdu beaucoup de temps dans des confrontations et polémiques idéologiques, redoutant encore une fois l'impact négatif d'une crise de dettes en Italie sur le dossier grec.


En Russie, le journal ''Nezavisimaya gazeta'' revient sur la visite du Président russe Vladimir Poutine la semaine dernière en Chine, notant que le Président russe et son homologue chinois, Xi Jinping, ont affirmé à l'issue de leurs entretiens leur volonté de renforcer la coopération bilatérale dans tous les domaines, notamment financier et l’augmentation de la part des monnaies nationales dans les transactions commerciales entre les deux pays.


Il a, dans ce sens, fait observer que les relations russo-chinoises se sont consolidées dans un contexte où Moscou et Pékin sont conscients de la nécessité urgente de faire face aux diktats des Etats-Unis, notant que la Russie soutient tacitement les ambitions de Pékin dans la mer de Chine méridionale, et Pékin évite de critiquer l'annexion de la Crimée par la Russie.


A travers ce rapprochement et le renforcement de leur entente et leur partenariat, la Russie et la Chine veulent montrer au monde, qu’il existe une alternative à l'hégémonie américaine, ajoute la publication.


Sur un autre volet, '’Moscow Times’’ rapporte que plus de 100 avions de guerre russes ont participé le week-end dernier à un grand exercice militaire dans la péninsule de la Crimée, annexée par la Russie en 2014, au moment où l'OTAN cherche à créer un front commun contre la montée des capacités militaires russes. 

MAP