Revue de la presse européenne quotidienne internationale du 09/06/2018

Samedi 9 Juin 2018

Varsovie - La décision de la Pologne d'un Boycott diplomatique du Mondial russe, le sommet du G7, le projet de réforme du régime des retraites en Russie, ainsi que la persistance des tensions entre Athènes et Ankara, font l'essentiel des titres à la Une de la presse de l'Europe orientale de ce samedi.

En Pologne, les journaux s'intéressent à l'annonce de la Pologne d'un Boycott diplomatique de la Coupe du monde en Russie.

''Rzecspospolita'' écrit que la Pologne a le droit de prendre cette décision jugée appropriée, à savoir un boycott diplomatique de la Coupe du Monde qu’abrite la Russie. 

Elle a ajouté que la décision de boycott diplomatique n'a été annoncée que par quelques pays telles la Grande-Bretagne, l'Islande et la Pologne dont les sélections nationales participent à la Coupe du monde, ainsi que l'Ukraine absente du Mondial, notant que cette décision est une expression claire que les relations entre ces pays et la Russie ne sont pas au beau fixe.

Le journal 'Wpolityce'' écrit que le boycott diplomatique de la Coupe du monde par les responsables polonais qui doivent se contentant de soutenir l'équipe nationale de loin, est une bonne chose car elle reflète l'opinion officielle de Varsovie concernant les positions de la Russie, lesquelles sont incompatibles avec les siennes, et aussi les tensions des relations entre les deux pays. 

Les milieux sportifs s’interrogent si ce boycott n'aura pas un impact sur la prestation de la sélection polonaise, ajoute le journal, notant que l'absence des responsables polonais intervient alors que l'équipe de Pologne aspire à jouer un rôle de premier plan lors du Mondial, en mettant à profit les facteurs de proximité géographique et du climat, outre son classement dans le Top ten de la Fifa.

Le journal ''Wyborcza'' estime que les responsables polonais auraient dû ne pas associer sport et politique, et faire par contre de la présence de la Coupe du Monde une priorité, ou au moins réduire la représentativité. 

Le journal, proche de l'opposition, écrit que l'Ukraine a décidé un boycott diplomatique de la Coupe du monde parce que son équipe n'a pas été qualifiée au Mondial, et en raison du conflit direct et complexe avec la Russie. C'est le cas aussi pour la Grande Bretagne mais les relations politiques et diplomatiques entre Moscou et Varsovie sont normales et par conséquent, une présence officielle était nécessaire pour apporter soutien à la sélection. 

En Autriche, le quotidien ''Der Standard'' rapporte que le gouvernement autrichien, une coalition de droite et d'extrême droite, a annoncé vendredi son intention de fermer sept mosquées et d'expulser une quarantaine d'imams dans le cadre de mesures contre l'islam politique et le financement étranger des groupes religieux.

Le journal cite une déclaration du chancelier conservateur Sebastian Kurz qui a affirmé que "Les sociétés parallèles et les tendances à la radicalisation de l'islam politique n'ont pas de place en Autriche'', ajoutant que son partenaire au gouvernement, le vice-chancelier Heinz-Christian Strache, chef du FPÖ (parti de la liberté-extrême droite), a tenu à préciser que "Ce n'est que le début'' car d'autres imams sont dans le collimateur des autorités autrichiennes et pourront à tout moment être expulsés. 

En réaction, le porte-parole de la présidence turque Ibrahim Kalin a déclaré que la décision des autorités autrichiennes s'inscrivait "dans une vague islamophobe, raciste et discriminatoire" en Autriche.

Sur tout un autre registre, le quotidien ''Die Presse'' note qu'à l'occasion du sommet du G7 des sept plus grandes nations industrielles qui se tient au Canada, certains participants ont vivement critiqué les actions isolées du président américain Donald Trump en matière de politique économique étrangère. 

La communauté de valeurs occidentale est-elle en train d'aller à vau-l'eau ?, s'interroge le journal tout en estimant que les G7 ont perdu leur importance. 

''Le sommet du G7 au Québec, dans un hôtel de luxe romantique situé sur les rives du Saint-Laurent, est l'enterrement du multilatéralisme, après des décennies de coopération et de confiance entre les grandes puissances économiques. Les décisions ont certes souvent été vagues, le sourire sur les photos un tantinet forcé. Mais on partageait des convictions communes, même pendant la guerre en Irak. Même si les G7 ont été doublés en importance par les G20 suite à l'essor de la Chine, les G7 devraient perdurer en tant que communauté de valeurs, pour se positionner face à Pékin et à Moscou. A la place, la trahison américaine pousse les anciens partenaires dans les bras des autocrates, leur facilitant la tâche. C'est un échec pour Donald Trump, mais également pour les valeurs occidentales qui se ramollissent et s'estompent'', déplore le journal.

En Grèce, le quotidien ''Kathimerini'' revient sur la décision d'Ankara de suspendre son accord passé avec la Grèce pour la réadmission des migrants, en réaction à la remise en liberté par la Grèce de quatre soldats turcs ayant fui leur pays après la tentative de putsch de juillet 2016, brocardant cette violation des conventions synonyme, selon le journal, de la faiblesse de la diplomatie turque.

Tout en fustigeant ''l'opportunisme'' turc dans les crises migratoire et syrienne, le journal appelle l'Union européenne et les Etats-Unis à faire pression sur la Turquie en durcissant la procédure d'obtention de visa pour les turcs ou même des sanctions. 

De même, son confrère ''Ta Néa'' relève que les tensions provoquées par la Turquie notamment face à la Grèce ont des objectifs électoralistes à la veille des élections législatives et présidentielles anticipées ce mois-ci en Turquie. 

Le journal critique aussi sévèrement le ministre grec de la défense, chef des parti souverainiste Grecs indépendants (Anel), Panos Kammenos, l'accusant de contribuer à l'aggravation des tensions avec Ankara à cause de ses déclarations et ses provocations. En Russie, le journal ''RBC'' rapporte que le gouvernement russe tiendra jeudi prochain une réunion pour examiner la question de réforme du régime des retraites en Russie et les critères qui seront fixés dans le cadre de cette réforme.

Cette réforme reposera essentiellement sur la proposition présentée par le ministère des Finances qui prévoit d'augmenter l'âge de la retraite des hommes à 65 ans, alors que l'âge de départ en retraite des femmes sera fixé à 63 ans, ajoute le journal qui cite des sources bien informées.

Le journal indique qu’une autre option était sur la table du gouvernement, qui prévoit de relever l'âge de la retraite à 65 ans pour les hommes et à 60 ans seulement pour les femmes, ajoutant qu’en vertu de cette réforme, il est probable que l’ensemble des allocations actuelles de la retraite des salariés et des fonctionnaires soient préservées. 

Sur un tout autre registre, le journal ''Vedomosti'' rapporte que le président russe, Vladimir Poutine a annoncé jeudi lors de sa traditionnelle «ligne directe» pour répondre aux questions de concitoyens russes que des fonds d'un montant d'environ 156 milliards de dollars seront alloués à la construction de routes dans différentes régions du pays au cours de six prochaines années, contre 81,9 milliards de dollars qui avaient été consacrés à ce domaine pour la période 2012-2017 . 

Le président russe a souligné que la construction des routes revêt une importance majeure pour les six prochaines années, ajoute encore la publication.

Après avoir affirmé que le budget alloué à ce projet est de nature à contribuer à améliorer de manière significative l'état des routes dans de nombreuses régions du pays, le journal s'est interrogé en revanche si le dit budget serait suffisant pour garantir une infrastructure routière de haute qualité ainsi que les frais d'entretien et de maintenance, à l’instar des autoroutes fédérales russes.

MAP