Revue de la presse européenne quotidienne internationale du 08/06/2018

Vendredi 8 Juin 2018

Varsovie - La presse de l'Europe orientale parue vendredi consacre ses commentaires notamment au plan de lutte contre la pollution de l’air en Pologne, l'impact d'éventuelles sanctions imposées à la Russie sur le secteur financier, l'intervention de la chancelière allemande Angela Merkel devant le Bundestag et les tensions entre Athènes et Ankara suite à la remise en liberté par la Grèce de quatre soldats turcs accusés d'avoir participé au putsch manqué en Turquie. 

En Pologne, les journaux s’intéressent au plan du gouvernement polonais pour lutter contre la pollution de l’air, qui a atteint des niveaux record.

Le journal ''Rzeczpospolita'' écrit que le programme ''stop smog'' annoncé hier jeudi par le gouvernement polonais, d'un investissement d’environ 33 milliards d'euros pour les dix prochaines années, intervient certes tardivement mais il est nécessaire et incontournable.

Le journal ajoute que "la Pologne est dans l’obligation d'adopter ce programme et entamer sa mise en œuvre le plus tôt possible, au vu des niveaux de la pollution de l’air qui ont augmenté dans de nombreuses régions du pays, notamment dans le centre et le sud, et ses engagements au niveau européen, faute de quoi le pays pourrait être exposé à nouveau à des sanctions.

Pour sa part, le journal ''Nasz Dziennik'' s’est félicité de la volonté affichée par le gouvernement polonais en vue de résoudre le problème du smog d’ici 5 à 10 ans, s’interrogeant sur la date de lancement de ce programme et les sources de financement, d'autant plus que la Pologne a testé de nombreux programmes qui n'ont pas encore abouti aux résultats escomptés.

Il a dans ce sens indiqué que "la solution réside dans la nécessité d'impliquer tous les acteurs industriels et d'opter pour les énergies propres, et ce en vertu d’une décision qui doit être ferme et irréversible, allant de pair avec un profond changement de la politique énergétique de l'Etat''. 

Le journal ''Fakt'' estime que les plans entrepris par le passé par le gouvernement ont accordé une importance particulière à la question du Smog , notant toutefois qu’aucun de ces plans n'a abouti à des résultats efficaces à moyen et à long terme. De plus, plusieurs régions polonaises n’ont pas bénéficié de ces initiatives et ce pour diverses raisons, ajoute la publication.

''La seule solution pour opérer le changement escompté'', observe le journal, réside dans un réel changement de la politique énergétique de l'Etat et la nécessité d'une décision qui repose sur la volonté d’un vrai changement des grandes orientations du pays en matière d’énergie et des structures économiques dont le fonctionnement repose essentiellement sur l’utilisation du charbon. 

En Autriche, le quotidien ''Der Standard'' revient sur l'intervention devant le Bundestag de la chancelière allemande Angela Merkel -une nouveauté- qui a dû se soumettre à une séance de questions-réponses face aux députés.

Tout en notant que ce type d'examen était une revendication du parti social-démocrate allemand (SPD) figurant dans le contrat de coalition, le journal se dit déçu de l'opération, estimant que le grill a tourné court. 

''Les attentes étaient grandes, les députés allaient enfin pouvoir mettre la cheffe du gouvernement sur le grill. Mais hélas, le barbecue est tombé à l'eau, ou plutôt dans ce bidon d'assouplissant qui est le propre de la rhétorique Merkel. D'abord, le format était vicié dès le départ. Le problème n'était pas la restriction du temps de parole à 60 secondes, tant pour la question des députés que pour la réponse de Merkel. Il est notoire que la concision est le sel d'une déclaration. Le hic, c'est que les députés n'avaient pas la possibilité de réagir à la réponse de la chancelière. L'opposition surtout n'avait pas affûté ses modestes petites baïonnettes. La prochaine fois, il faudra améliorer les règles du jeu, faute de quoi on peut déjà annuler la partie'', commente le journal.

Sur ce même registre, le quotidien ''Die Presse'' rapporte que l'Otan a salué jeudi comme "un pas dans la bonne direction" les plans présentés par l'Allemagne pour "augmenter de 80 %" ses dépenses pour la Défense, en souhaitant que ce geste apaise les tensions au sein de l'Alliance sur le partage de l'effort financier.

La chancelière Angela Merkel a annoncé mercredi devant le Bundestag un accord au sein de la coalition gouvernementale pour porter ces dépenses à 1,5 % du PIB pour 2025, indique le journal, relevant que l'Allemagne restera toutefois très en deçà de l'engagement souscrit par les 29 pays de l'Otan de porter leurs dépenses consacrées à la Défense à 2 % de leur PIB en 2024. En Grèce, le quotidien ''Kathimerini'' rapporte que la Turquie a suspendu son accord passé avec la Grèce pour la réadmission des migrants, en réaction à la remise en liberté par la Grèce de quatre soldats turcs ayant fui leur pays après la tentative de putsch de juillet 2016, indiquant que cette décision a été annoncée jeudi par le ministre turc des Affaires étrangères Mevlüt Cavusoglu.

Le chef de la diplomatie turque a jugé "inacceptable" la libération, lundi, des quatre militaires, dont la demande d'asile en Grèce est toujours à l'étude, fait savoir le journal, avant de noter qu'il a assuré qu'un accord similaire passé entre la Turquie et l'Union européenne est toujours en vigueur.

Le ministre turc des Affaires étrangères a, cependant, fait remarquer que "le gouvernement grec voulait régler cette question (des soldats turcs) mais il y a eu de fortes pressions occidentales, particulièrement sur les juges".

Sur cette même question, le quotidien''Ethnos'' cite une déclaration d'un porte-parole du gouvernement turc exprimant le mécontentement de son pays, qui estime que cette décision est contraire aux usages de bon voisinage et au droit international.

Le journal rappelle que le gouvernement turc accuse les militaires libérés de participation au putsch manqué en Turquie et a demandé à la Grèce de les lui remettre mais la justice grecque a rejeté les demandes d'extradition. En Russie, le journal ''Nezavisimaya gazeta'' écrit que le système financier russe ne serait pas en mesure de résister à une nouvelle série de sanctions, au cas où elles seraient similaires à celles imposées à Moscou au début du mois d'avril dernier, lorsque les Etats-Unis ont décidé d’interdire les transactions avec de nombreuses grandes sociétés russes à l’instar de la holding '’ En+'', le géant russe de l'aluminium, dirigé par Oleg Deripaska.

Il a à ce propos ajouté que le système bancaire russe sera lourdement touché en cas de nouvelles sanctions contre la Russie, vu que les grandes sociétés qui seront exposées à ces sanctions seront dans l’incapacité de rembourser leurs dettes. Cela va engendrer des pertes considérables pour le système bancaire russe, indique la publication.

Pour le journal, la poursuite des sanctions est de nature à porter préjudice à un grand nombre d’industries les plus importantes de la Russie, telles que le forage et l'exploration du gaz, la production pétrolière et le secteur de l'acier et de l'aluminium.

Sur un autre registre, le journal ''Izvestia'' rapporte que l'avenir de la mission spéciale de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) pour l'Est de l'Ukraine sera décidé lors d'une réunion à Vienne prévue l’année prochaine, avec la participation de 57 pays.

Le personnel de la Mission de l'OSCE dans l’est de l’Ukraine est exposé à de grands risques en raison des échanges de tirs, des tirs d'artillerie et de l'utilisation d'armes de longue portée, ainsi que le risque croissant d'être blessés ou tués par les engins non explosés, ajoute le journal qui cite Alexander Hug, vice-président de la Mission de l’OSCE pour l’Ukraine. 

MAP