Revue de la presse européenne quotidienne internationale du 02/06/2018

Samedi 2 Juin 2018

Varsovie - La presse de l'Europe orientale de ce samedi aborde divers sujets d'actualité régionale et internationale, notamment la proposition de la CE de réduire les fonds européens prévus pour la Pologne, la visite du chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, à Pyongyang, le renforcement des contrôles au niveau du col du Brenner grâce à des brigades austro-allemandes ainsi que l'effet domino redouté suite aux crises politiques en Italie et en Espagne. 

En Pologne, les journaux consacrent leurs commentaires notamment à la proposition de la Commission européenne de réduire les fonds prévus pour la Pologne.

'' ONET BIZNES'' écrit que les propositions de la Commission européenne concernant la répartition du budget dans le cadre de la politique de cohésion, visant à réduire la part financière prévue pour la Pologne d'environ 23 % ''auront de graves conséquences car non seulement elles touchent au conflit politique entre le Gouvernement de Varsovie et les institutions de l'Union européenne, mais aussi parce que toute réduction du budget impactera de nombreux secteurs clés de l'économie de la Pologne. 

Le journal ajoute que la Commission européenne est apparemment passée des menaces concernant le respect de l'état de droit et la réforme de justice, aux actes en ayant recours aux mécanismes financiers pour amener la Pologne à exécuter les exigences de la Commission européenne.

Pour son confrère ''Forsal'', ''la proposition de la Commission européenne aurait un impact négatif sur l'économie de la Pologne en cas de son application, qui parait très prévisible, ce qui pourrait amener le gouvernement du parti (Droit et Justice) à rechercher d'autres ressources pour son budget même au détriment du portefeuille des citoyens".

Le journal s'interroge sur les bénéfices tirés par le gouvernement de ces conflits répétitifs avec les institutions de l'Union européenne, notamment la réforme du système judiciaire, la question de l'immigration et l'environnement. Il estime aussi que le gouvernement polonais se doit de revoir ses cartes afin d'être en accord avec les pays influents de l'UE, notant que cela ne signifie guère renoncer à ses positions mais plutôt changer de plan d'action en s’appuyant sur des bases diplomatiques.

Traitant du même sujet, ''Wyborcza'' a mis en garde le gouvernement polonais que ''l'intransigeance dont il fait montre dans ses relations avec les institutions de l'Union européenne pourrait porter préjudice à l'économie du pays, ajoutant qu'il est difficile de relancer ces relations qui exigent beaucoup de mesures de la part de Varsovie.

Le journal a indiqué que la réduction des fonds alloués à la Pologne de 23 pour cent n'est pas facile à surmonter, car il s'agit de milliards d'euros consacrés au renforcement des infrastructures économiques et sociales et à garantir l'équilibre du budget de l'Etat. 

En Autriche, le quotidien ''Die Presse'' rapporte que les autorités autrichiennes et leurs homologues allemandes ont décidé vendredi de renforcer les contrôles au niveau du col du Brenner, un important point de passage routier entre le nord et le sud de l'Europe et ce, pour contrer l'afflux des migrants illégaux et lutter contre la criminalité transfrontalière.

Le journal indique que les policiers autrichiens et allemands patrouilleront ensemble et cibleront surtout le trafic des trains de marchandises, moyen très utilisé par les migrants pour passer d'un pays à l'autre, précisant qu'un bilan sera dressé dans trois mois pour évaluer l'efficacité de cette mesure de sécurisation des frontières.

Sur ce même sujet, son confrère ''Kurier'' cite une déclaration du porte-parole de la police fédérale de Munich, Thomas Borowik, qui a assuré que ce renforcement des contrôles vise avant tout à sauver des vies, déplorant les multiples accidents mortels survenus lors de traversées très risquées sur les trains de marchandises et les camions. 

Citant toujours la même source, le journal fait savoir qu'en 2017, près de 1.000 migrants ont été appréhendés dans des trains de marchandises dans la zone de surveillance de la police fédérale de Munich, indiquant que lors de cette même année, 14.600 personnes ont tenté d'entrer illégalement en Allemagne et environ 3.800 migrants lors des quatre premiers mois de l'année en cours.

En Grèce, le quotidien ''Kathimerini'' estime que les crises institutionnelles et politiques en Italie et en Espagne pourraient avoir des effets négatifs sur le dossier de l'allègement de la dette abyssale grecque. 

Mais la situation en Italie "n'inquiète pas" la Grèce qui négocie sa sortie de crise, selon le ministre grec des Finances, Euclide Tsakalotos, cité par le journal, assurant que le gouvernement grec ''prépare avec sérénité et confiance la sortie de crise'' des plans de soutien assurant depuis 2010 la survie financière du pays. 

Le ministre estime que "Les turbulences nous donnent un argument de plus" en ce sens, alors que Berlin résiste toujours aux pressions du Fonds monétaire international et de plusieurs partenaires, dont Paris, pour consentir à un geste en la matière.

De même, le quotidien ''To Vima'' redoute un effet domino provoqué par les crises politiques en Italie et en Espagne, ce qui nécessite une refondation de l'Union européenne.

Le journal plaide pour des réformes audacieuses au niveau de l'Union européenne pour consolider ses acquis et faire aussi face à la domination américaine sous l'ère Trump, se positionnant pour des dirigeants européens porteurs d'une vision à long terme et non des populistes. 

En Russie, le journal ''Nezavisimaya Gazeta'' s'intéresse à la visite du chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, à Pyongyang, où il a rencontré le président nord-coréen Kim Jong-un, soulignant que l' objectif de cette visite est de chercher à jouer un rôle important dans la crise coréenne et développer davantage les relations avec la Corée de Nord.

Le journal a ajouté que Lavrov a à cette occasion appelé Washington à assumer ses responsabilités vis-à-vis de la situation dans la péninsule coréenne, notant que l'''opposition forte de Moscou à exercer des pressions sur la Corée du Nord est motivée par sa ferme conviction que la question nucléaire coréenne ne peut être réglée qu’après la levée des sanctions contre Pyongyang ".

Le journal note à ce propos que la Russie souhaite une pleine réussite au sommet prévu entre la Corée du Nord les États-Unis, ce qui pourrait aboutir à une solution à la question du désarmement nucléaire dans la péninsule coréenne et ouvrir la voie à la reprise des négociations à six sur la crise coréenne.

Sur un autre registre, le journal ''Izvestia'', qui revient sur l’accord nucléaire iranien, indique en citant des sources diplomatiques et parlementaires françaises, que la France envisage la possibilité de conclure un nouvel accord avec Téhéran, et se retirer de l'ancien accord.

Il a dans ce sens rappelé que le Président français Emmanuel Macron avait déjà proposé de maintenir le plan d'action global et discuter d’un nouvel accord plus complet qui soit signé par toutes les parties concernées, avec le président russe Vladimir Poutine et le président américain, Donald Trump.

Pour le journal, le nouveau texte devrait comporter tous les éléments supplémentaires qui préoccupent certaines parties concernées par le dit- accord, comme le programme d'armes nucléaires de l’Iran et les programmes de missiles balistiques iraniens, ainsi que la présence militaire croissante de l’Iran dans la région du Moyen-Orient. 

MAP