Reportage Konza Technology City, la Silicon Valley kenyane

Vendredi 23 Février 2018

Sur un site de 2000 hectares situé à une soixante de kilomètres de Nairobi, la construction de la Technopolis est en voie d’achèvement. Entièrement dirigée par les NTICS et écologique, cet édifice se veut la vitrine de Konza Technology City (KTC). Egalement baptisée Silicon Savannah, KTC a vocation à accélérer l’entrée du Kenya dans la voie du développement 2.0.
Reportage à Nairobi, par Dounia Ben Mohamed
 Vidéo réalisée par Myriam Sellam
Nous sommes ici sur le site de Konza Technology City baptisé Silicon Savannah. Une Smart city où les gens vont vivre et travailler“. Une ville nouvelle entièrement articulée autour des nouvelles technologies dans laquelle prendront place des starts up mais également des universités, des services, des logements… Mais si le projet n’est encore qu’une réalité virtuelle, John Tanui, CEO de Konza Technopolis Development Authority, l’autorité en charge de le matérialiser, a pour mission de le promouvoir et d’attirer les investisseurs, les leaders internationaux en matière de nouvelles technologies notamment. Et ce jour-là, casque en tête et bottes à ces pieds, le CEO et son équipe faisait visiter les lieux à une délégation d’Huawai Kenya. Précisément la cible des promoteurs du projet.

Un projet estimé à 400 millions de dollars
Initié en 2008 mais entré en chantier en 2013, KCT, projet phare de la vision Kenya 2030, évalué à 400 millions de dollars, doit être porté à 90% par le privé. “Le gouvernement facilite l’accès à la zone, aménage les infrastructures, les routes, l’accès à l’eau et l’électricité, mais le développement doit être à 90% assuré par le privé, souligne John Tanui.

Au coeur de Konza, déjà, un édifice est en voie d’achèvement. La Technonopolis, à la fois le coeur et la vitrine de KTC. Un bâtiment de 8 étages, entièrement dirigé par les NTICS et répondant aux nouvelles normes environnementales internationales, avec en son sein un restaurant, un parking et des dizaines de bureaux. “Nous sommes en plein cœur de Konza city, indique Konza city Annah Musyimi, directrice du projet. C’est un projet résolument tourné vers l’écologie. Nous répondons à toutes les normes environnementales.  Cela permet de lutter contre le gaspillage énergétique.” Architecte de profession, Annah Musyimi a réalisé tous les plans de Technopolis. “Nous fonctionnons à l’énergie solaire. Pour l’eau, nous avons mis en place un système qui permet de contrôler son débit et d’arrêter automatiquement le robinet après consommation pour éviter le gaspillage. Enfin, notre émission de carbone est régulée et contrôlée depuis un centre de contrôle qui enregistre nos émissions de carbone dans une database.”

Un concept élaboré en partenariat avec la société américaine Tetra Tech Incorporation, basée à Denver dans le Colorado. “Son expertise dans la construction des smarts cities nous a été très utile“, souligne Annah Musyimi. Mais si KTC s’inspire de la Silicon Valley américaine ou de Songdo en Corée du Sud, c’est un pur produit kenyan assure son architecte. “Nous nous inspirons de ces modèles. Mais notre ancrage est local, ce qui donne sa singularité à ce projet.”

Huawai, Cisco, IBM, Microsoft…
Démarré officiellement en janvier 2013, pour un coût évalué à 15 milliards de dollars, Technopolis doit être livré en novembre prochain. D’ici là, les visites se multiplient, et l’intérêt semble réel. “Huawei veut contribuer au développement du pays et de son industrie technologique, rappelle Joseph Lei Lei d’Huawei Technology in Kenya. Konza est destiné à devenir un parc technologique industriel et Huawei est une entreprise de télécommunications spécialisée dans les data centers et ce type de solutions.” Le partenariat semble ainsi évident même si personne ne voudra révéler le montant de l’investissement prévu.

En attendant, d’autres investissements sont dans le pipeline. Cisco, IBM, Microsoft… “Nous avons engagé des discussions et tout le monde est très intéressé par ce projet” assure John Tanui. Par la construction du datacenter notamment inscrit dans les plans de Konza.

Objectif : 2% du PIB et 200 000 emplois d’ici 2030
Alors que le Kenya est déjà reconnu comme une pépinière de starts up et le hub numérique régional, grâce à des initiatives comme I hub ou M-Pesa à la renommée mondiale, avec KCT les autorités visent désormais plus loin. “Le Kenya est devenu un leader régional avec une bonne pénétration des réseaux de télécommunications. Mais le rôle de Konza est de fournir l’excellence. KCT va jouer un rôle essentiel dans notre économie, selon le plan décliné dans la vision Kenya 2030, en apportant une plus-value par la technologie et l’innovation. Certains secteurs comme l’agriculture et les services sont dopés par la technologie“.

Par ailleurs, si dans les prochaines années, KCT doit contribuer à hauteur de 2% du PIB selon les ambitions nationales, elle doit aussi participer à la lutte contre le chômage en créant 200 000 emplois directs d’ici 2030 

Source : http://www.africanewsagency.fr/2018/02/23/reportag...