Report au 11 octobre du procès en appel de l'opposant algérien Karim Tabbou

Mardi 28 Septembre 2021

​Alger - Le procès en appel de l’opposant algérien Karim Tabbou, qui devait se tenir lundi, a été de nouveau reporté au 11 octobre, a annoncé le Comité National pour la Libération des Détenus (CNLD).


Le procès de Tabbou, coordinateur de l’Union démocratique et sociale (UDS/non agréé), a déjà été renvoyé à deux reprises, les 19 avril et 28 juin derniers, rappelle le comité sur sa page Facebook.

Le 7 décembre 2020, l’activiste avait été condamné en première instance à une peine d’une année de prison avec sursis et 100.000 dinars d’amende pour "atteinte au moral de l’armée".

Il avait été arrêté le 11 septembre 2019, avant d’être libéré le 25 du même mois et placé sous contrôle judiciaire. Le lendemain, il a été de nouveau arrêté et placé sous mandat de dépôt par le tribunal de Sidi M’hamed d’Alger.

Le 11 mars 2020, Tabbou avait été condamné en première instance par le tribunal de Sidi M’hamed à un an de prison, dont 6 mois de sursis, puis en appel à une année de prison ferme le 26 mars par la Cour d’Alger. Il a été ensuite libéré le 2 juillet, après avoir passé dix mois derrière les barreaux.

Le 7 décembre dernier, le tribunal de Koléa (Tipaza) l’a condamné à un an de prison avec sursis et une amende de 100.000 dinars dans le cadre du procès de la première arrestation, indique le CNLD.

Le 29 avril, le coordinateur de l’UDS a été arrêté à la suite d’une plainte déposée contre lui par Bouzid Lazhari, président de l’office des droits de l’Homme (étatique).

Il est poursuivi entre autres pour "calomnie, insulte et outrage à un employé dans l’exercice de ses fonctions".

Karim Tabbou, qui est par ailleurs accusé d’avoir "violé le caractère sacré des défunts dans les cimetières", est un visage très populaire de la contestation anti-régime depuis le début du Hirak début 2019.

Dernièrement, l’organisation de défense des droits de l’Homme Amnesty International a dénoncé une "escalade très inquiétante dans la répression" menée par les autorités algériennes contre les droits à la liberté d'expression et d'association.

Réagissant à l’arrestation de plusieurs journalistes et opposants, dont Karim Tabbou, l’organisation internationale a, par la voix de sa directrice adjointe pour l'Afrique du Nord et le Moyen-Orient, Amna Guellali, souligné qu’au lieu d'enfermer des journalistes et des opposants politiques pour écraser la dissidence et intimider les membres du mouvement contestataire du Hirak, elles feraient mieux de s'attacher à respecter leurs obligations en termes de droits humains.

A ce jour, plus de 220 personnes sont détenues en Algérie en lien avec le mouvement de contestation du Hirak, selon les organisations et militants locaux qui observent la situation des droits humains sur le terrain.

D’après le CNLD, la justice algérienne a inculpé ces détenus d’opinion et prisonniers politiques de divers graves délits comme le classique "atteinte à l’unité nationale" ou la traditionnelle appartenance à "une organisation étrangère complotant contre l’autorité de l’Etat".

Le comité a ajouté que les griefs retenus contre les prévenus, selon les dossiers, concernent également "attroupement non armé", "rébellion", "trouble à l’ordre public" et "violation des dispositions sanitaires relatives à la Covid-19", ainsi que "diffusion de publications pouvant porter atteinte à l’intérêt national".

MAP