Namibie : les ministres privés de visites à l'étranger

Mercredi 31 Janvier 2018

Windhoek - Le président namibien Hage Geingob a interdit mercredi à ses ministres de se rendre, dans le cadre de leur travail, à l'étranger en février afin de réduire les dépenses publiques, affirmant que lui-même "montrait l'exemple" en prenant des vols commerciaux.

"Aucune demande de voyage à l'étranger pour les ministres et secrétaires d'Etat (...) ne sera étudiée jusqu'à la fin février 2018", a annoncé la présidence dans un communiqué.

"Cette directive est destinée à réduire les dépenses publiques", a-t-elle précisé.
Depuis qu'il est au pouvoir en 2015, le président Hage Geingob "montre l'exemple en limitant les dépenses de voyages en ne se rendant à l'étranger qu'en cas d'extrême nécessité et avec des délégations réduites", ont affirmé ses services.

Le chef de l'Etat a ainsi utilisé un vol commercial pour ses vacances en décembre et pour se rendre au sommet de l'Union africaine (UA) à Addis Abeba en janvier, au lieu de prendre le jet présidentiel.

Conséquence du ralentissement de son économie, la Namibie a vu sa dette publique passer de 30 milliards de rands (2 mds d'euros) en 2013 à 71 milliards de rands (4,8 mds d'euros) en 2017.

En août 2017, l'agence de notation Moody's avait dégradé la note financière de la Namibie dans les catégories spéculatives.

"La dette publique s'est accrue rapidement au cours des dernières années, en passant de 26% du PIB en 2011 à 42% actuellement", avait alors justifié Moody's.

La Namibie a commencé à réduire ses dépenses publiques en 2015, notamment dans les domaines de la santé, de l'éducation et de la défense.

Des milliers de soldats vont être contraints de prendre des congés forcés à partir de février afin de réduire les dépenses d'électricité, d'eau et de nourriture de l'armée, a rapporté mercredi le quotidien local The Namibian.

"Le pays fait face à une crise économique. Nous devons prendre des mesures pour y faire face", a expliqué le porte-parole du ministère de la Défense Petrus Shilumbu, cité dans le journal.

AFP