Médina de Fès : La réhabilitation d’un patrimoine culturel de l’humanité

Mardi 5 Mars 2013

Classée patrimoine culturel matériel de l’humanité par l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO) en 1981, la médina de Fès, capitale spirituelle du royaume, est un des sites historiques les plus anciens, non seulement au Maroc, mais dans tout le bassin méditerranéen. Madrasas, fondouks, palais et demeures, mosquées, ou encore fontaines, tels sont les monuments historiques ayant fait de la ville de Fès un patrimoine culturel de l’humanité. 

L’article premier de la Convention de l’UNESCO concernant la protection du patrimoine mondial, culturel et naturel, du 16 novembre 1972, dispose à cet égard que, par patrimoine culturel, on entend « Les monuments : œuvres architecturales, de sculpture ou de peinture monumentales, éléments ou structures de caractère archéologique, inscriptions, grottes et groupes d’éléments, qui ont une valeur universelle exceptionnelle du point de vue de l’histoire, de l’art ou de la science, les ensembles : groupes de constructions isolées ou réunies, qui, en raison de leur architecture, de leur unité, ou de leur intégration dans le paysage, ont une valeur universelle exceptionnelle du point de vue de l’histoire, de l’art ou de la science, les sites : œuvres de l’homme ou œuvres conjuguées de l’homme et de la nature, ainsi que les zones y compris les sites archéologiques qui ont une valeur universelle exceptionnelle du point de vue historique, esthétique, ethnologique ou anthropologique ». De plus, la médina de Fès, héritage collectif dont la sauvegarde fut toujours inscrite dans les priorités de la politique culturelle marocaine, est l’une des destinations touristiques privilégiées du royaume.

Par ailleurs, si la classification de la médina de Fès par l’UNESCO comme patrimoine culturel de l’humanité constitue, certes, un honneur, non seulement pour la capitale spirituelle du Maroc, mais pour tout le royaume, il n’en demeure pas moins qu’elle constitue en même temps une responsabilité incombant aux autorités marocaines, qui se chargent de sa préservation. En effet, de nombreux projets de réhabilitation et de réanimation de la médina de Fès ont été financés par le gouvernement et par des institutions internationales, dont notamment la Banque mondiale. La création de l’Agence pour le développement et la réhabilitation de la ville de Fès (ADER) en 1989, participe d’une stratégie nationale visant à organiser les actions de sauvegarde de ce patrimoine qui, depuis 1981, appartient à toute l’humanité. En ce sens, et dans le cadre des efforts déployés par le royaume en vue de promouvoir le patrimoine culturel de la médina de Fès, le roi Mohammed VI a présidé, le 4 mars 2013, une cérémonie de signature de deux conventions afférentes à la réhabilitation des monuments historiques de la médina. Ainsi, un budget de 285,5 millions de dirhams a été consacré à ce projet de réhabilitation. 27 monuments historiques de la médina de Fès sont donc concernés. De plus, ce projet d’envergure permettra sans aucun doute d’améliorer les conditions socio-économiques de la population locale.

Sur un autre plan, il convient de souligner que ce projet est conforme au texte et à l’esprit de la Convention de l’UNESCO précitée qui dispose dans son article 4 que « Chacun des Etats parties à la présente Convention reconnaît que l’obligation d’assurer l’identification, la protection, la conservation, la mise en valeur et la transmission aux générations futures du patrimoine culturel (…) situé sur son territoire, lui incombe en premier chef. Il s’efforce d’agir à cet effet (…) par son propre effort au maximum de ses ressources disponibles (…) ». Ainsi les deux conventions, signées sous la présidence du roi, en date du 04 mars 2013, s’inscrivent dans le cadre des efforts du Maroc visant à sauvegarder et à transmettre aux générations futures cet héritage culturel millénaire. L’importance du budget consacré à ce projet de réhabilitation témoigne de l’engagement du royaume à promouvoir son patrimoine culturel et à honorer ses engagements internationaux en la matière.

Réda Bensouda
Analyste au Centre d’Etudes Internationales


Réda Bensouda