Me Ziane: « l’affaire Bouachrine, comme DSK et Ramadan, mais de manière rétrograde » - Le Desk

Lundi 26 Février 2018

Fidèle à sa gouaille, l’avocat Mohamed Ziane qui a rencontré, avec d’autres représentants de la défense, les éléments de la BNPJ en charge de l’enquête ouverte contre le journaliste Taoufik Bouachrine objet de plaintes pour « agressions sexuelles », a minimisé la gravité des accusations. Il interprète l’affaire comme un complot contre la liberté d’expression

L’ex-ministre et bâtonnier Mohamed Ziane, représentant avec d’autres, la défense de Taoufik Bouachrine (dont la garde à vue a été prolongée de 24 heures par le parquet), a été reçu dans la soirée du 25 février par les éléments de la Brigade nationale de la police judiciaire (BNPJ) en charge de l’enquête ouverte contre le journaliste à la suite de plaintes pour agressions sexuelles. « La défense n’a pas pu s’entretenir avec son client, étant encore dans la phase d’interrogatoire et d’enquête », a-t-il précisé.
Dans ses déclarations à la presse, Me Ziane a qualifié l’arrestation du directeur d’Akhbar Al Yaoum et du site d’information AlYaoum24 de « regrettable » puisqu’elle intervient dans un contexte de « campagne internationale contre le Maroc et d’une conjoncture interne marquée par l’attentisme du peuple ». « Il y a une volonté d’atteindre les symboles de la liberté d’expression », a-t-il affirmé.

« Les choses ne sont pas si graves »

L’avocat a minimisé les trois communiqués du procureur général publiés jusqu’ici, affirmant que « les choses ne sont pas si graves comme voudrait le faire croire le ministère public », avançant qu’il n’y aurait « aucun citoyen se plaignant de quelque chose en lien avec le code pénal ».
 
« Il y a une volonté pour que ce journal ferme. Certains ne réalisent pas que nous vivons au 20ème siècle », a-t-il martelé face aux caméras de la presse réunie devant le siège de la BNPJ à Casablanca. « La qualité de journaliste n’est pas reconnue à Bouachrine dans cette affaire, comme elle ne l’a pas été dans celle de Mahdaoui », a-t-il estimé, arguant du fait qu’elle le lui a « été retirée sciemment pour mettre en œuvre la procédure et le code pénal ». « Il est regrettable que tous les pas franchis dans le processus d’ouverture à l’endroit de la société civile en matière de droit et de liberté d’expression et de presse soient foulés », a-t-il ajouté.
« Comme il est apparu que ce chemin était rude pour les tenants de la répression, ils utilisent aujourd’hui l’autoroute offerte par le code pénal », insistant pour dire que la BNPJ, quoique lui reconnaissant « un travail professionnel », est « asservie » au parquet. « J’espère que la qualité de juge qui préside à cette procédure puisse enfin émerger » a-t-il dit pour « ne pas constater la vacuité de la réforme de la justice qui a instauré l’indépendance du parquet de l’Exécutif ».

 

« Ils peuvent utiliser toutes les femmes du monde »

Interrogé sur les accusations qui pèsent sur Bouachrine, Me Ziane s’est emporté : « Ils veulent s’attaquer à la corruption du pays, mais portent des accusations contre les militants (…) Si quelqu’un a un problème avec une femme, eh bien on le mariera ! Mais l’argent du peuple, ils le rendront ! » a-t-il scandé, répétant face caméra sur un ton passablement misogyne, « ils peuvent utiliser toutes les femmes du monde contre les activistes qui réclament la restitution des biens mal acquis, nous allons marier les femmes et, eux, ils rendront l’argent, voilà tout ! ».
 
« Les 40 policiers auraient dû se consacrer à l’arrestation des voleurs et des brigands qui pillent ce pays au lieu de participer à cette mascarade. Cette affaire est semblable à celles de DSK et Ramadan, mais de manière rétrograde », a-t-il lancé à la presse.
Plusieurs personnes, dont Maria Moukrim, directrice du site Febrayer ont été entendues tout au long du week-end. Taoufik Bouachrine quant à lui sera présenté devant le Procureur du roi ce lundi 26 février.


Source : https://ledesk.ma/2018/02/26/ziane-laffaire-bouach...